Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 06 avril

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 06 avril

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- Meta sommée de mettre à jour ses conditions d'utilisation en Europe.

- Enquête lancée par le Parquet européen sur l’utilisation du logiciel espion illégal Predator.

- Réduction de l’offre de pétrole de l’OPEP.

Bonjour à toutes et tous. Débutons ce tour de l’actualité européenne en évoquant l’accusation portée par l’association de défense de la vie privée, noyb, envers le géant Meta. Le groupe étant désormais obligé de mettre à jour ses conditions d’utilisation en Europe. 

Effectivement, après avoir été sanctionné lourdement en janvier, le géant américain, propriétaire de Facebook, WhatsApp et Instagram, va devoir opérer des changements concernant ses conditions d’utilisation pour pouvoir continuer à collecter et traiter les données personnelles de ses utilisateurs européens. Accusé de violer le règlement européen sur les données pour diffusion de publicités ciblées, Meta avait trois mois pour se conformer à la législation en vigueur depuis 2018. Elle avait d’ailleurs été sanctionnée d’une amende de 400 millions d’euros en janvier par la Commission irlandaise pour la protection des données.

Le groupe Meta a annoncé qu’il allait effectuer des changements le 5 avril en modifiant la “base légale” qui lui permet de justifier son utilisation des données personnelles en Europe. 

Absolument, le changement porte sur une notion juridique, celle de l’ “intérêt légitime”. Cette notion constitue l’une des six bases légales reconnues par le RGPD pour justifier le traitement des données personnelles. Concrètement, le groupe s’appuiera donc sur un “contrat” avec l’utilisateur lors de son inscription au réseau social. De son côté, l’association noyb dénonce un changement de pure façade puisqu’il permettra toujours à Meta d’éviter de recueillir le consentement explicite de l’utilisateur. Noyb a déjà prévu de déposer une série de nouvelles plaintes signalant qu’une “pratique illégale est remplacée par une nouvelle pratique illégale”.

D’autres applications, comme TikTok et ChatGPT, sont également dans les radars de plusieurs institutions et gouvernements européens. 

Oui pour des craintes similaires en matière de sécurité des données, l’application chinoise de partage de vidéos est frappée d’interdiction pour le personnel de plusieurs gouvernements d’Europe ainsi que des principales institutions de l’UE. Les inquiétudes envers le groupe propriétaire de TikTok, ByteDance, tiennent au fait que la société chinoise pourrait partager des données sensibles avec Pékin, en vertu d’une loi qui autorise les autorités chinoises à accéder aux données transmises. Plus récemment, c’est l’Italie qui a suspendu temporairement l’accès à ChatGPT, une décision motivée par le non-respect des règles européennes sur les données personnelles.

Continuons ce journal en nous intéressant à l’enquête lancée par le Parquet européen sur l’utilisation du logiciel espion illégal Predator dans un scandale d’écoutes téléphoniques qui a chamboulé la vie politique grecque. 

Absolument, suite à la requête de la commission d’enquête sur l’utilisation de logiciels espions illégaux dans l’Union européenne, le Parquet européen décide d’enquêter sur plusieurs aspects de l’affaire. Selon des sources du journal Euractiv, la procureure de l’UE, Laura Kovesi, a récemment reçu des informations de la part de journalistes grecs concernant l’enquête sur les écoutes téléphoniques. Selon l’un d’eux, “les personnes qui ont témoigné devant les procureurs ont soumis des preuves prouvant que l’administration du [Premier ministre" Kyriakos Mitsotakis a facilité la prolifération du logiciel espion Predator de l’entreprise Intellexa. En accordant des licences d’exportation par le biais du ministère grec des Affaires étrangères, des pays tels que l’Arabie Saoudite, le Soudan, Madagascar et le Bangladesh ont eu accès à ce logiciel.

L’autre source d’Euractiv a confié que les informations reçues par l’équipe de la procureure de l’UE révèlent une “énorme évasion fiscale” provenant des entreprises mêlées au scandale de la surveillance. 

Exactement, les entreprises grecques Intellexa et Krikel, l’entreprise irlandaise Thalestris et d’autres entreprises chypriotes sont pointées du doigt pour de graves délits fiscaux tels que des paiements non déclarés, de fausses factures ou encore des transactions triangulaires. Selon un document consulté par Euractiv, des éléments d’enquêtes conduisent à une société enregistrée dans les îles Vierges britanniques, Chadera Enterprises Limited qui appartient à un ancien officier de l’armée israélienne, possédant 65% de l’entreprise grecque Intellexa. 

Terminons ce journal en évoquant la réduction de l’offre de pétrole de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP, qui pourrait faire sentir ses conséquences sur l’économie européenne.

Effectivement, l'annonce dimanche par le cartel des producteurs de pétrole d'une réduction de plus d'un million de barils par jour - qui a fait grimper le prix de 8 % lundi matin a ravivé les craintes d'un effet d'entraînement sur l'ensemble de l'économie. Elle intervient à un moment où l'inflation commence tout juste à ralentir après avoir atteint des taux record dans la zone euro depuis l'été.

Les répercussions devraient se faire ressentir dans quelques mois.

Absolument, il faudra environ deux mois pour que la décision de l'OPEP+ se répercute sur l'économie réelle, car les prix actuels du brut se répercutent sur les produits pétroliers, a déclaré Jorge León, premier vice-président de Rystad Energy, une société d'information sur les marchés. Cela augmentera "très probablement" l'inflation.

Cette mesure accroît la pression sur les gouvernements européens à un moment où la hausse des coûts de l'énergie, de l'alimentation et des transports suscite le mécontentement des électeurs partout en Europe. 

En effet, les difficultés rencontrées par les citoyens pour payer leurs factures ont entraîné une baisse du soutien aux dirigeants, ce qui a déclenché une vague de protestations et de conflits sociaux. Le mécontentement des citoyens ne devrait pas s’estomper puisque, l'un des nombreux moteurs de l'inflation, la guerre en Ukraine et les sanctions européennes à l’encontre de la Russie, ne semble pas perdre en intensité.

Merci à toutes et tous pour votre attention !