Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Des tensions entre la Grèce et l'agence Frontex
- La victoire de l'extrême-droite lors d'une élection en Allemagne
- Le président de la confédération suisse démissionne
Bonjour Ulrich, revenons maintenant sur ce drame de la migration qui avait fait au moins 82 morts le 13 juin dernier, en Méditerranée, au large des côtes grecques.
Oui dans la nuit du 13 au 14 juin un chalutier particulièrement dégradé et venant de Libye sombrait au large du Péloponnèse, en Grèce. Ce naufrage qui a fait plus de 82 morts et des centaines de disparus est considéré comme l'un des plus dramatiques impliquant des migrants ces dernières années.
Des images particulièrement impressionnantes prises par des avions de surveillance montrent les conditions dantesques dans lesquelles évoluait le navire avant son naufrage. On y voit entre 400 et 700 personnes massées sur le bateau.
Des critiques s’étaient rapidement faites entendre sur l’aide apportée par les garde-côtes grecs accusés d’avoir abandonnés le bateau à son triste sort.
Oui les critiques se sont multipliées à l’endroit des gardes côtes grecs mais également de Frontex, l’agence européenne de contrôle des frontières, elle aussi régulièrement mise en cause et accusée de refouler illégalement des migrants.
Frontex vient cependant dans cette affaire de contre-attaquer en rejetant la responsabilité de ce drame sur les gardes-côtes grecs « affirmant avoir offert un soutien aérien supplémentaire aux autorités grecques le 13 juin mais n’avoir reçu aucune réponse ».
Les tensions entre la Grèce et l’agence atteignent un niveau d’ailleurs inédit
Oui Frontex dit même réfléchir à une suspension de ses activités en Grèce. Le responsable des droits fondamentaux de Frontex, Jonas Grimheden, vient d’ailleurs de recommander la suspension temporaire des activités de l’agence en Grèce. Ce n’est pas la première fois que ce type de recommandation est émis mais la première fois que l’agence semble prête à la suivre.
Qu’est ce l’agence reproche à la Grèce ?
L’agence reproche à Athènes d’avoir, au cours des derniers mois, passé sous silence certaines observations de bateaux et d'avoir même tenté parfois d’induire en erreur l’agence européenne sur la localisation des bateaux de migrants
Partons maintenant en Allemagne ou la victoire de l’extrême droite lors d’une élection locale en Thuringe ce dimanche a créé une certaine stupeur
Oui Thomas pour la première fois depuis 1949 l’extrême droite va diriger un arrondissement allemand et ce malgré l’alliance de l’ensemble des autres partis qui s’étaient rassemblés pour tenter de faire barrage à l'élection de ce candidat issu des rangs de l’AFD, le parti Alternativ für Deutschland.
Cette élection se déroulait en Thuringe, un land de l’ancienne Allemagne de l’Est ou le parti de droite fait traditionnellement ses meilleurs scores.
Le candidat est parvenu à se faire élire en brandissant des slogans sur des sujets nationaux, appelant notamment à la fin de l’euro, à une baisse de la TVA ou encore en s’affichant contre les sanctions imposées à la Russie.
Un bon score pour l’AFD qui est observé de très près à un an du prochain scrutin européen et de scrutins régionaux
Oui le parti d’extrême droite est aujourd’hui bien installé dans le paysage politique allemand, crédité de 18 à 20 % des voix, devant les Verts et au même niveau que le SPD. Seuls les conservateurs sont mieux placés.
Rappelons qu’il y a seulement un an le parti n'était crédité que de 10 % des voix
Terminons en revenant sur la démission du président de la confédération suisse Alain Berset
Le socialiste indissociable de la politique suisse depuis près de 20 ans et actuel président à en effet annoncé sa prochaine démission, une démission qui devrait prendre effet à la fin de l’année.
Et certains médias considèrent que cette démission pourrait être une opportunité pour faciliter l’ouverture d’une nouvelle page dans les relations depuis longtemps compliquées entre Berne et Bruxelles
Oui le départ d’Alain Berset pourrait aider à un redémarrage des négociations entre Bruxelles et Berne. Alain Berset reste considéré, notamment dans les milieux économiques, comme un opposant à un rapprochement de la Suisse avec l’Union européenne. Il est accusé de n’avoir rien fait pour améliorer ces relations qui traversent une passe difficile depuis quelques années.
Car si la Suisse n’est pas membre de l’Union - ses habitants avaient dit non à un projet d’adhésion en 1992 - elle est cependant très liée à l’Union.. Elle est notamment intégrée dans Schengen, les accords de libre circulation qui permettent notamment à de très nombreux travailleurs frontaliers de venir chaque jour travailler en Suisse.
La mauvaise passe que les relations UE-Suisse ont traversé, a des conséquences multiples, sur les plans économiques, mais aussi diplomatiques ou encore universitaires.
Pourquoi ces tensions ?
Bruxelles avait demandé en 2020 la renégociation d’un accord global avec Berne pour remplacer une multitude d’accords qui régissent la relation dans ses différentes dimensions. Berne avait cependant suspendu unilatéralement les négociations. Bruxelles avait haussé le ton et suspendu de nombreux dispositifs de coopération.
En Suisse, les questions liées à l’Union européenne sont depuis longtemps particulièrement polémiques. Au sein même du Parti socialiste, la formation d’Alain Berset, les avis divergent sur la relation que doit avoir la Confédération helvétique avec Bruxelles.
La relation avec l’UE souffre également d’un discours anti-Europe du parti d’extrême droite UDC qui n’hésite pas à mettre en cause l’UE de façon parfois très provocatrice
Oui, l'UDC fait en permanence le parallèle entre ouverture à l’UE et migration. Le parti n’hésite pas à mettre en avant des visuels outranciers voire racistes dénonçant une prétendue invasion de la Suisse par des ressortissants européens.
Bruxelles a également reproché à Berne sa position ambiguë sur le conflit en Ukraine
Oui fidèle à sa tradition de neutralité Berne a une position qui peut parfois être jugée peu lisible dans le conflit ukrainien. Si elle a décidé de sanctions contre les intérêts russes elle se refuse à soutenir l’Ukraine et même à autoriser la reexportation vers l’Ukraine d’armes qu’elle a elle même fourni à d’autres pays.
Début mars une autre décision de Berne a créé un certain émoi dans la communauté internationale : la Confédération qui aurait pu transférer d’anciens missiles sol-air Rapier à son fabricant d’origine, le Royaume-Uni, pour les livrer ensuite à l'Ukraine. Mais malgré les pressions internationales, la Suisse a choisi de les détruire
Enfin, même si elle a voté des sanctions à l’encontre des intérêts russes, les Occidentaux reprochent à la Suisse de ne les appliquer que très mollement.