Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 10 mars 2025

© Flickr Aujourd'hui en Europe - 10 mars 2025
© Flickr

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme: 

• Les nouveaux pourparlers entre l'Ukraine et les Etats-Unis en Arabie Saoudite

• Le sujet de l'avortement éludé dans la nouvelle vision de l’UE pour l’avenir des droits des femmes

• Les manifestations contre les politiques pro-russes en Slovaquie

Bonjour Gaspard, entamons ce journal en évoquant la situation en Ukraine. Après la rencontre extrêmement houleuse de Volodymyr Zelensky avec Donald Trump et son vice-président JD Vance fin février à la Maison Blanche une délégation ukrainienne s’apprête à reprendre langue avec une délégation américaine, lors de pourparlers en Arabie Saoudite.

L’Ukraine est « pleinement engagée » dans un dialogue approfondi avec les représentants américains sur les moyens de mettre fin à la guerre avec la Russie, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky en annonçant la composition d’une délégation de haut niveau qui participera à une réunion États-Unis-Ukraine en Arabie saoudite cette semaine. Ce nouveau pas vers des négociations intervient alors que la Russie intensifie ses frappes de drônes.

Le président Zelensky a annoncé qu’il se rendra également en Arabie Saoudite, pour une rencontre auprès du prince héritier saoudien Mohammed ben Salman le 10 mars.

Volodymyr Zelensky se rendra auprès du prince héritier saoudien lundi, mais il ne restera pas pour la rencontre avec l’équipe américaine mardi. La délégation ukrainienne rencontrera les négociateurs américains, dont le secrétaire d’État Marco Rubio, mardi, dans le but de de rétablir les relations avec l’administration Trump. 

Rappelons qu'après l'altercation très médiatisée entre Zelensky, le président américain Donald Trump et le vice-président JD Vance à la Maison-Blanche, Washington a annoncé la suspension de son aide militaire et l’interruption du partage de renseignements avec l’Ukraine. Cette décision a été suivie d’une intensification des agressions russes ces derniers jours.

Des frappes russes ont fait au moins 14 morts dans l’est de l’Ukraine dans la nuit du vendredi 7 mars, selon les autorités locales. La veille, une attaque massive de drones et de missiles avait touché des infrastructures énergétiques du pays. Les troupes russes ont aussi attaqué les unités ukrainiennes dans la région de Koursk. Zelensky a condamné les attaques meurtrières et « brutales » contre l’est de l’Ukraine, affirmant qu’elles prouvent que la Russie, contrairement à l’Ukraine, « ne réfléchit pas à la manière de mettre fin à la guerre ». 

Malgré ce contexte particulièrement tendu entre Kiev et Washington dont l’UE tente de pallier les conséquences, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, estime que les États-Unis restent des alliés.

Les États-Unis restent un allié de l’Europe, a insisté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dimanche 9 mars , après la décision de Washington de couper son aide à l’Ukraine. L’Europe reste aux côtés de Washington malgré des relations devenues plus « transactionnelles », affirme la présidente de la Commission européenne.

Elle a cependant choisi de ne pas inclure les États-Unis dans la liste des pays « partageant les mêmes valeurs » avec lesquels l’Europe pourrait approfondir ses partenariats, mentionnant plutôt le Canada, la Norvège et le Royaume-Uni. 

On continue ce journal en évoquant la nouvelle vision de l’UE pour l’avenir des droits des femmes qui  élude la question de l’avortement, un sujet toujours controversé en Europe malgré son large accès.

Lors de la présentation vendredi 7 mars de la feuille de route de la Commission européenne sur les droits des femmes, Hadja Lahbib, la commissaire européenne chargée de l'égalité, a promis d’améliorer l’accès équitable aux soins médicaux pour les femmes, notamment en diversifiant les essais cliniques, les diagnostics et les traitements.

Elle a rappelé que « En 2025, des femmes meurent encore de crises cardiaques à des taux plus élevés que les hommes, et non parce que leurs corps sont plus faibles, mais parce que la recherche médicale a historiquement privilégié les hommes ». Elle a ajouté que ce n’était pas seulement une lacune scientifique mais un échec de l’égalité dans le domaine de la santé. 

Cette feuille de route n’a cependant pas évoqué la question de l’avortement, un sujet toujours controversé en Europe.

Sur la question de l’avortement et de la santé sexuelle et reproductive, Hadja Lahbib s’est appuyée sur une réponse bien rodée : la politique en matière d’avortement relève entièrement des États membres de l’UE. Toutefois, elle a évoqué une « tendance inquiétante » d’attaques contre les libertés reproductives dans l’UE et à travers le monde.

Bien qu’il soit possible d’y recourir dans presque tous les États membres, la Pologne et Malte imposent encore de sévères restrictions, et en Italie, de nombreux médecins invoquent des raisons morales pour refuser de pratiquer la procédure.

L’appel à inscrire l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE, comme proposé dans une résolution non contraignante du Parlement en 2024, nécessiterait l’unanimité des 27 États membres. Or, tous les gouvernements, en particulier ceux dirigés par des partis conservateurs, ne soutiennent pas cette initiative.

On clôture ce journal en passant par la situation en Slovaquie.  Des milliers de Slovaques sont descendus dans la rue vendredi 7 mars pour participer à une manifestation contre les politiques pro-russes du Premier ministre populiste Robert Fico.

Oui, une foule impressionnante est à nouveau descendue dans les rues de Slovaquie vendredi pour manifester contre le Premier ministre Robert Fico et ses politiques pro-russes. L'opposition se mobilise régulièrement depuis que M. Fico s'est rendu à Moscou pour s'entretenir avec le président russe Vladimir Poutine à la fin du mois de décembre dernier, une rare visite au Kremlin d'un dirigeant de l'Union européenne depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Les manifestants l'accusent d'aligner la Slovaquie sur la Russie, d'éloigner le pays de l'Europe, et demandent sa démission. 

M. Fico a menacé à plusieurs reprises de retirer la Slovaquie de l'Union européenne, ce qui a suscité la colère de nombreuses personnes dans le pays. Les manifestants ont également condamné les récentes activités pro-russes des proches collaborateurs de M. Fico. Son principal conseiller, Erik Kaliňák, a récemment été critiqué pour avoir déclaré que la Slovaquie "aurait enfin un voisin fiable" si la Russie conquiert l'Ukraine.