Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 7 avril 2025

© Compte Facebook des services de secours ukrainien Aujourd'hui en Europe - 7 avril 2025
© Compte Facebook des services de secours ukrainien

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • 18 morts dont 9 enfants dans une frappe de missiles russes dans la ville de Kryvyi Rih
  • Des manifestations d’ampleur contre Donald Trump et Elon Musk
  • Un rapport français relance le débat sur l'origine du Covid-19

Bonjour, on commence ce journal en revenant sur la situation en Ukraine. Samedi 5 avril, les autorités locales de Kryvyi Rih ont annoncé qu'une frappe de missiles russes sur cette ville d’Ukraine centrale avait fait au moins 18 morts. Parmi les victimes figurent neuf enfants.

Oui l’attaque, qui a combiné missiles et drones, a également fait 72 blessés selon le gouverneur de la région de Dnipro. La frappe a eu lieu à proximité d’une aire de jeux, endommageant des bâtiments voisins. Il a précisé que « près de la moitié des victimes ont été hospitalisées dont 17 sont dans un état grave ».

La Russie affirme que la frappe visait une réunion militaires.

Oui le ministère russe de la Défense a affirmé sur Telegram qu’il s’agissait d’une « frappe de précision avec un missile à forte charge explosive visant un restaurant où se réunissaient des commandants d’unités et des instructeurs occidentaux ». Une version démentie par le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a déclaré sur X que ces frappes « ne peuvent pas être accidentelles ». « Les Russes savent exactement ce qu’ils frappent », a-t-il insisté. « Il est crucial que chaque attaque russe contre des civils, contre nos villes — chaque frappe — ne reste pas sans réponse de la part du monde », a-t-il ajouté.

Une nouvelle frappe meurtrière alors qu’aucun progrès ne semble avoir été réalisé quant à un éventuel cessez-le-feu.  Ce dimanche 6 mars, Emmanuel Macron a d’ailleurs fait appel à des "actions fortes" si la Russie continue à "refuser la paix".

Oui, le président français Emmanuel Macron a condamné ce dimanche les nouvelles attaques meurtrières menées par la Russie en Ukraine, et a appelé à des mesures fortes si Moscou persiste à refuser toute solution de paix. « Ces frappes de la Russie doivent cesser. Un cessez-le-feu doit être instauré au plus vite. Et des actions fortes doivent être prises si la Russie continue de gagner du temps et de rejeter la paix », a-t-il déclaré sur le réseau X. 

Et alors que l’Ukraine rend hommage aux nouvelles victimes de cette guerre, Moscou revendique une avancée dans la région de Soumy, une progression démentie par Kiev.

La Russie a effectivement affirmé, dimanche 6 avril, avoir conquis le village de Bassivka, situé dans la région de Soumy, au nord-est de l’Ukraine et proche de sa frontière. Le ministère russe de la Défense avait déjà revendiqué, début mars, la prise du village voisin de Novenké. Cependant les autorités ukrainiennes contestent cette version.  "L’ennemi poursuit sa campagne de désinformation concernant la prise de localités dans la région de Soumy ou une éventuelle incursion à travers la frontière", a ainsi déclaré Andriï Demtchenko, porte-parole des garde-frontières ukrainiens.

Face à cette situation les pays européens envisagent, entre autres, de nouvelles sanctions.

Pour maintenir la pression sur Moscou et inciter le Kremlin à entamer de véritables négociations, les pays européens pourraient brandir des mesures économiques punitives d’envergure.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a également réagi ce dimanche, soulignant que le nombre d’attaques aériennes russes est en hausse et que la pression internationale reste selon lui insuffisante. 

On continue ce journal en évoquant les dizaines de milliers de manifestants dans le monde qui ont défilé contre Donald Trump et son affidé Elon Musk.

Des critiques de longue date, mais aussi des citoyens récemment désillusionnés, ont battu le pavé samedi  5 avril dans les rues des États-Unis et du monde entier pour exprimer leur opposition aux politiques du président américain Donald Trump et du patron de Tesla, Elon Musk. 

Il s’agissait de la plus grande journée de mobilisation jamais organisée par le mouvement d’opposition depuis l’investiture de Donald Trump en janvier.

Baptisé "Hands Off !" ("Bas les pattes !"), le mouvement a rassemblé plus de 150 organisations sur plus de 1 200 sites répartis dans les 50 États américains. Les manifestations se sont déroulées pacifiquement, sans qu’aucun affrontement ou arrestation majeure ne soit signalé par les autorités. Les protestataires ont exprimé leur rejet des politiques actuelles en matière d’économie, d’immigration, de droits humains et de restructuration gouvernementale. Ils ont notamment dénoncé les licenciements de milliers de fonctionnaires, les fermetures d’antennes locales de la Sécurité sociale ou encore le démantèlement de certaines agences fédérales, dont l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

Des manifestations ont également eu lieu de l’autre côté de l’Atlantique, où des centaines de citoyens américains expatriés ainsi que des Européens ont protesté contre la politique étrangère de Donald Trump.

Des manifestations ont ainsi  eu lieu dans plusieurs autres capitales européennes, notamment à Londres, Berlin et à Bruxelles ou une centaine de manifestants se sont mobilisés. Les rassemblements ont appelé à la "fin du chaos", une référence à la politique tarifaire agressive du président américain, qui a provoqué des turbulences sur les marchés boursiers mondiaux, ainsi qu’à ses critiques sur sa gestion de l’aide à l’Ukraine. 

On clôture ce journal en abordant un rapport publié le mercredi 2 avril par l'Académie française de médecine qui relance le débat sur l'origine du Covid-19, suggérant une fuite de laboratoire comme hypothèse principale. 

Ce rapport, intitulé De l’origine du Sars-CoV-2 aux risques de zoonoses et de manipulations dangereuses de virus, a été adopté à 97 % par les académiciens, ce qui montre une quasi-unanimité en faveur de cette hypothèse. Cependant, Christine Rouzioux, virologue et coordinatrice du rapport, reconnaît qu'il est difficile de déterminer les conditions exactes de l’émergence de la pandémie, qui a causé 168 000 morts en France.

L'autre possibilité est celle d'une transmission naturelle du virus de la chauve-souris à l'homme via un animal intermédiaire sur le marché de Wuhan.

Oui, cette piste, qui, selon le rapport, « était plus que légitime » au début de la pandémie, est mentionnée dans le rapport de l'Académie. Cependant, les scientifiques français soutenant cette hypothèse n'ont pas été consultés par le groupe de travail, tout comme aucun spécialiste étranger. Cela a entraîné plusieurs critiques, notamment sur le manque de précision du rapport. Certains experts jugent que le document « ne va pas en profondeur et se limite à des généralisations », et estiment que l’hypothèse la plus plausible reste celle de la transmission naturelle.

Un journal de Gaspard Timmermans et Paul Thorineau.