Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 11 avril 2025

© CC BY-NC-ND 2.0 © Flickr Aujourd'hui en Europe - 11 avril 2025
© CC BY-NC-ND 2.0 © Flickr

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :

  1. La diminution de l’engagement américain dans l’OTAN 
  2. Les manifestations en Turquie à la suite de l’arrestation d’Ekrem Imamoglu le 19 mars 2025
  3. La pollution de l’air en baisse dans l’Union européenne mais toujours nocive pour la santé

Bonjour Gaspard, on commence ce journal en abordant la diminution de l’engagement américain vis-à-vis de l’OTAN, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Une “coalition des volontaires” menée par la France et le Royaume-Uni s’est une nouvelle fois réunie ce jeudi 10 avril pour s’engager auprès de l’Ukraine. Une fois encore, le désengagement des Américains, vis-à-vis de l’alliance, se ressent grandement.

Oui Robin, les alliés de l’OTAN reçoivent des signaux préoccupants qui mettent en lumière un désengagement des Etats-Unis de plus en plus manifeste dans la défense de l’alliance. Le malaise entre les militaires américains et européens est pointé du doigt par plusieurs sources. Un haut gradé de l’OTAN s’est d’ailleurs confié de façon anonyme au quotidien Le Monde, exprimant ses inquiétudes sur le sujet et mettant en cause la volonté de l'administration Trump de se désengager de la défense du Vieux Continent.

La semaine dernière le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a tenté de rassurer les Européens sur l’engagement américain et leur présence dans l’alliance transatlantique mais sans véritablement convaincre. Marco Rubio a  surtout insisté une nouvelle fois sur la nécessité, selon lui, que les Européens investissent davantage dans leur défense. 

Si le Secrétaire d'État des États-Unis a tenté de rassurer le Vieux Continent, il n’en est pas moins vrai que les Etats-Unis montrent des signes de désengagement de plus en plus tangibles.

C’est ainsi sans la présence des Etats-Unis que la coalition des volontaires en soutien à l’Ukraine se réunit ce vendredi. Une coalition qui réunit 30 pays européens.

Oui tout à fait, et donc, les Etats-Unis n’assisteront pas à cette réunion cruciale où sera évoqué la manière dont les capacités de chaque nation sera utilisée pour soutenir la « défense et sécurité à long terme » de l’Ukraine. Et ce vendredi, toujours à Bruxelles, au siège de l’OTAN, l’Allemagne et le Royaume-Uni présideront un groupe de contact de défense de l’Ukraine, le Ramstein Group, de 57 pays qui comprend les 32 pays de l’OTAN. 

Ce groupe de contact, lancé par la précédente administration américaine semble aujourd’hui largement négligé par la Maison Blanche.

Oui, comme sur bien d’autres dossiers, le contraste est saisissant avec l’ancienne administration américaine. Le nouveau secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, n’a jamais présidé le Ramstein Group et n’assistera pas à la réunion de ce vendredi. Cette distanciation manifeste de ce groupe en dit long sur la nouvelle approche de l’administration Trump et de son approche stratégique vis-à-vis de la guerre en Ukraine notamment.

Cette même semaine, les mardi 8 et mercredi 9 avril, Mark Rutte, le secrétaire général de l’OTAN, s’est rendu dans l’Indo-Pacifique pour la première fois depuis le début de son mandat. 

Oui, Mark Rutte s’est rendu au Japon pour renforcer les liens entre l’OTAN et Tokyo. Au cours de sa mission, le secrétaire général a rencontré le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba avec lequel ils ont discuté de collaboration militaire, notamment dans les domaines de la cybersécurité, de l'espace et des technologies avancées. Ils se sont aussi inquiétés du rapprochement toujours plus net entre la Russie et la Corée du Nord.

L’OTAN cherche plus globalement à renforcer ses liens avec quatre pays de la zone Indo-Pacifique : le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. 

On continue ce journal en Turquie où la mobilisation se poursuit depuis l’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu le 19 mars dernier. Les autorités turques sont confrontées à des manifestations d’une ampleur inédite.

Oui Robin, depuis l’arrestation du principal opposant du président turc, des rassemblements ont lieu dans de grandes villes turques mais surtout à Istanbul, la plus grande ville du pays et fief d’Ekrem Imamoglu, arrêté officiellement pour des accusations de corruption.

Ces manifestations ont entraîné de nombreuses arrestations, 1879 étaient dénombrées selon le gouvernement turc à la date du 27 mars. Pour rappel des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues d’Istanbul, Ankara et Izmir, les 3 principales villes du pays dans les jours qui avaient suivi l’arrestation.

Si la mobilisation s’est interrompue pendant la fête de la fin du mois du ramadan, elle a repris dans les grandes villes. Ces arrestations ont lieu dans un contexte marqué par des attaques répétées de la liberté d’expression en Turquie et suscitent l’inquiétude quant au respect des droits fondamentaux dans ce pays. 

On a également appris ce jeudi que deux tribunaux d’Istanbul ont ordonné la remise en liberté de 107 étudiants emprisonnés pour avoir participé à des manifestations. 

Oui, selon le CHP, le Parti républicain du peuple du maire incarcéré d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, plus de 300 étudiants avaient été placés en détention provisoire après leur arrestation. "Notre lutte continuera jusqu'à ce que tous nos jeunes soient libérés", a écrit jeudi sur X Özgür Özel, le chef du CHP.

On clôture ce journal avec une bonne nouvelle : la pollution de l’air est en baisse dans l’Union européenne.

La qualité de l’air s’améliore progressivement en Europe. Selon les données publiées ce mercredi 9 avril par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la grande majorité des seuils de concentration de polluants fixés par l’UE étaient respectés en 2023 et 2024. Les dernières données de l’Agence à l’origine de l’étude analysent les quatre principaux polluants atmosphériques responsables de mortalité prématurée en Europe notamment les particules fines et le dioxyde d’azote. En 2023,  les seuils européens actuels sont globalement respectés à plus de 80%.

Néanmoins, les États-Membres devront continuer leurs efforts, car ces seuils seront abaissés chaque année jusqu’en 2030.

En effet, si l'on compare les données actuelles aux seuils plus ambitieux que l’Union européenne prévoit d’adopter d’ici 2030, le respect des limites baisse sensiblement et passe de 80% à entre 60% et 70%. 

Par ailleurs, ces limites sont encore loin des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui définit des niveaux de pollution considérés comme sans risque pour la santé.

Oui, les seuils recommandés par l’OMS sont nettement plus stricts que ceux actuellement en vigueur dans l’Union européenne. Une très grande majorité de la population urbaine dans l’UE (94%) reste ainsi exposée à des niveaux trop élevés de particules fines. Si on prend en compte les recommandations de l’OMS qui définit les concentrations en polluants ne présentant pas de risque pour la santé, le constat devient alarmant : seuls 8 % des stations respectent les seuils pour le dioxyde d’azote, et à peine 2 % pour l’ozone.

Un journal de Gaspard Timmermans et Robin Job.