Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Programme du jour :
- Rencontre du conseil européen pour préparer la COP 28
- Procédure de destitution à l'encontre de la présidente géorgienne
- Viktor Orban au forum de la nouvelle route de la soie en Chine
Ouvrons ce journal en évoquant la réunion du conseil européen en amont de la COP 28.
Le 16 octobre les 27 ministres de l’environnement se sont réunis à Luxembourg pour préparer la COP 28 qui se tiendra à Dubaï au début du mois de décembre. Teresa Ribera Rodriguez, ministre de la transition écologique espagnole dont le pays occupe la présidence tournante de l’UE estime que l’Europe est, je cite : le “leader mondial de l’action climatique”.
Et donc quelle sera la position de l’Union pendant ce sommet ?
La principale mission que se donnent les États membres est de maintenir accessible l’objectif établi dans l’accord de Paris. Pour rappel, lors de la COP 21 en 2015, les États avaient décrété que la température moyenne de la planète ne pourrait pas augmenter de plus de 1,5°C d’ici à 2050.
Le commissaire à l’action pour le climat récemment nommé, Wopke Hoekstra, qui plaidait avant sa nomination pour une position ambitieuse de l’UE lors de la COP 28, a en revanche déçu sur ce point. L’Europe va défendre une suppression progressive des combustibles fossiles, mais seulement dans le cas d’une absence de captage ou de stockage de CO2. Nombre d'observateurs critiquent ce dernier point, qui pourrait servir d'échappatoire pour continuer d’exploiter les ressources fossiles.
Un point qui déçoit de la part d’une Europe pourtant leader dans le monde de l’action contre le climat.
Oui et l’Europe a d’ailleurs débattu d’une nouvelle accélération de son programme climatique. Pour rappel, un des programmes mis en place dans le cadre du Green Deal, le fit for 55, consiste en une baisse des émissions de CO2 du continent de 55% par rapport à 1990 d’ici à 2030. L’Europe compte se servir des prévisions optimistes quant à ce programme, pour appuyer d’autant plus son statut de leader sur les questions climatiques.
Le vice-président de la commission pour le climat Maros Sefcovic a d’ailleurs déclaré qu’il aurait aimé faire passer l’objectif de 55 à 57% lors de la COP. Si l’idée d’établir un nouvel objectif clairement défini n’est pas à l’ordre du jour, l’Europe devrait tout de même insister sur le fait que son objectif n’est plus d’atteindre les 55% en 2030, mais bien de les dépasser.
Et cette COP 28, quand bien même elle n’a pas encore eu lieu, suscite déjà des polémiques.
Oui, la simple sélection des Émirats arabes unis, troisième pays à l’empreinte carbone la plus élevée de la planète, a déjà été dénoncée par de nombreux observateurs. La nomination du Sultan Al Jaber comme président de la COP 28 est également très critiquée par les défenseurs du climat. Pour rappel, le président du géant pétrolier ADNOC, avait notamment parlé de “fantasmes”, en évoquant la fin souhaitée de l’exploitation des ressources fossiles.
Continuons ce journal en Géorgie, où la présidente Salomé Zourabichvili est la cible d’une procédure de destitution.
Oui, la cour constitutionnelle a autorisé l’ouverture de la procédure initiée par le gouvernement d’opposition en septembre. La présidente Zourabichvili est accusée d’avoir outrepassé ses attributions et d’avoir violé la constitution. Elle qui souhaitait récemment réaliser une tournée en Europe, s’était vu interdire le déplacement par le gouvernement. Elle s’était malgré tout rendue en France et en Allemagne.
C’est la première fois dans cette ancienne république soviétique qu’une procédure de destitution est enclenchée à l’encontre du président qui n’a de surcroît qu'un pouvoir limité.
Et cette procédure a-t-elle des chances d’aboutir ?
Le scénario semble assez peu probable selon les observateurs. Le parti Rêve Géorgien, qui souhaite sa destitution, dispose de 90 sièges sur les 150 qui composent le parlement géorgien. Or, il leur en faudrait 10 de plus pour obtenir la majorité des deux tiers nécessaire à une telle destitution. Et il est peu probable que 10 députés d’opposition décident de voter en faveur de cette initiative du gouvernement.
Dans tous les cas, cette nouvelle crise politique montre l’hostilité qui témoigne de l’ambiance délétère qui règne au sommet de l’Etat
Tout à fait, le sommet de l’Etat géorgien est très divisé sur la question du rapport à la Russie. La présidente, très tournée vers l’Europe doit ainsi composer avec un gouvernement composé de membres du Rêve Géorgien, Un parti dirigé par le richissime oligarque Bidzina Ivanichvili, qui a fait sa fortune en Russie et règne dans l’ombre sur le pays, quand bien même il n’occupe officiellement aucune fonction officielle.
Bien que mise au pouvoir par le Rêve géorgien, Salomé Zourabichvili, ancienne diplomate française, est devenue leur bête noire.
Concluons ce journal en évoquant le forum de la nouvelle route de la soie en Chine, pendant lequel Viktor Orban en a profité pour afficher sa proximité avec Vladimir Poutine.
Oui, et cette rencontre a été l’occasion pour le premier ministre hongrois de se positionner une nouvelle fois à contre-courant de la politique suivie par les 27, dans un forum dans lequel très peu de pays de l’hémisphère nord ont été invités. Il a profité de l’occasion pour afficher son soutien à Vladimir Poutine en direct à la télévision russe. Le président russe qui n’avait plus rencontré d’autres dirigeants européens depuis le mois d’avril 2022.
Viktor Orban a ensuite rencontré le premier ministre chinois Li Qiang. Ce dernier a insisté sur la volonté de la Chine d’intégrer la Hongrie au projet dit de “la route et la ceinture”.
Et en quoi consiste ce projet ?
Il s’agit du nom donné à la nouvelle route de la soie que développe la Chine depuis 2013. Ce projet d’installation d’infrastructures, d’une ampleur considérable, devrait permettre à la Chine de se placer encore plus au centre des échanges internationaux, notamment en facilitant le transport de matières premières.
Dans le cas de la Hongrie, premier pays de l’UE à adhérer à la nouvelle route de la soie, son intégration passera dans un premier temps par la construction d’une ligne de chemin de fer entre Budapest et Belgrade. Celle-ci devant permettre d’acheminer en train des matières premières en provenance du port de Pirée en Grèce, jusqu’à l’Europe centrale.
Un journal de Ariane Dana et Joris Schamberger.