Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Des enfants français malades à cause d'une « bombe sanitaire » : le cadmium contenu dans un petit-déjeuner contaminé
- La commission européenne propose une voie européenne prévisible et commune pour les réfugiés ukrainiens dans l'UE
- La commission européenne engage une procédure disciplinaire contre l’Autriche pour déficit excessif.
Bonjour on commence ce journal en évoquant une nouvelle alerte de santé publique retentissante en raison d’une contamination généralisée au cadmium, un métal lourd présent dans les engrais phosphatés, touchant particulièrement les enfants français.
Le lundi 2 juin, le Premier ministre français a reçu une alerte de la Conférence nationale des unions régionales des professionnels de santé-médecins libéraux (URPS-ML). Dans cette lettre, les médecins qualifient l’exposition de la population au cadmium de « bombe sanitaire » et appellent le gouvernement à protéger les citoyens contre ce qu’ils décrivent comme une urgence sanitaire nationale.
Le cadmium est un métal lourd classé comme cancérogène avéré pour l’homme. Il s’accumule dans les sols via les engrais agricoles et a contaminé des aliments de consommation courante comme les céréales, le pain, les pâtes et les pommes de terre.
Oui, et une fois dans l’organisme, le cadmium se fixe aux os et s’accumule dans les reins et le foie. Il est associé à des maladies osseuses comme l’ostéoporose, à des lésions rénales, à des troubles de la reproduction et à un risque considérablement accru de cancer. Les médecins français affirment constater une augmentation des cas de cancer du pancréas, en particulier chez les jeunes.
Selon Santé publique France, le nombre de cas de cancer du pancréas a plus que quadruplé au cours des 30 dernières années. Fait alarmant, les deux tiers de cette augmentation ne sont pas liés au vieillissement de la population. L’association française de gastroentérologie avertit que d’ici les années 2030, le cancer du pancréas pourrait devenir le deuxième cancer le plus mortel du pays.
La France détient déjà le quatrième plus grand nombre de nouveaux cas au monde et selon certains experts, le cadmium a également des effets dévastateurs sur le système cardiovasculaire.
Dans la lettre, les médecins alertent sur une « explosion de la contamination des jeunes enfants en rapport avec leur alimentation – en particulier les céréales, pains et dérivés et les pommes de terre et apparentés qui sont des aliments de la vie courante ». Entre 2006 et 2016, la contamination moyenne au cadmium chez les Français a presque doublé.
En 2021, 47 % de la population française dépassait le seuil critique d’exposition au cadmium, dont 18 % d’enfants. Les enfants âgés de 6 à 10 ans sont le groupe le plus contaminé. Une étude de 2016 a révélé que 14 % des enfants de 3 à 17 ans, et 36 % des enfants de moins de 3 ans, dépassaient l’apport quotidien tolérable de cadmium par l’alimentation.
Oui et les enfants français sont cinq fois plus contaminés que les enfants américains, six fois plus que les enfants allemands et quinze fois plus que les enfants danois.
Et les engrais français, dont une grande partie est importée du Maroc - qui possède les plus grandes réserves de roches phosphatées au monde - contiennent des niveaux de cadmium bien supérieurs à la moyenne européenne. La Commission européenne qualifie désormais le cadmium de « risque inacceptable pour la santé humaine et l’environnement » et prépare un renforcement de la réglementation avec une limite contraignante sur les niveaux de cadmium dans les engrais.
On continue ce journal en évoquant la décision de la Commission européenne qui a officiellement prolongé la protection temporaire des réfugiés ukrainiens fuyant l’agression russe, et ce jusqu’en mars 2027. Dans une nouvelle stratégie à long terme, la Commission a proposé aux États membres de préparer une transition coordonnée vers la fin de la protection temporaire.
Oui, en effet. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré, je cite : « Depuis 2022, nous avons offert une protection à ceux qui fuient la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, et nous continuons à le faire. Ensemble avec l’Ukraine, nous préparons la voie pour que les gens puissent retourner et reconstruire leurs foyers une fois que cela sera possible en toute sécurité. »
La proposition de la Commission adressée au Conseil européen inclut quatre mesures que les États membres devront mettre en œuvre.
Oui, en effet. Parmi ces mesures figurent des plans pour promouvoir l’intégration des Ukrainiens dans leurs nouveaux pays d’accueil et faciliter l’obtention d’un statut juridique national ou européen pour ceux qui envisagent de rester. Par ailleurs, les États membres devraient commencer à explorer des solutions pour un retour progressif et une réintégration durable en Ukraine, par exemple à travers des visites exploratoires sur place.
Et pour renforcer la diffusion d’informations fiables, les États membres devraient mettre en place des « Unity Hubs » en collaboration avec les autorités ukrainiennes. Ces centres serviront à informer les déplacés sur leur intégration dans les sociétés d’accueil ainsi que sur les possibilités de retour en Ukraine.
On conclut ce journal en partant en Autriche, dans le viseur de Bruxelles pour ses dérapages budgétaires répétés. La Commission européenne a annoncé mercredi l’ouverture prochaine d’une procédure pour déficit excessif à l’encore de Vienne.
Et pour cause, en 2023, le déficit public autrichien a atteint 4,7 % du PIB du pays, bien au-delà de la limite de 3% fixée par le Pacte de stabilité et de croissance.
Une situation qui ne semble pas conjoncturelle puisque selon les prévisions de la Commission européenne, le déficit restera à des niveaux élevés avec 4,4% attendus cette année et 4,2% l’année prochaine.
Et si cette procédure est formellement validée par les ministres des Finances des 27, l’Autriche du chancelier Christian Stocker s’expose à des sanctions financières.
Oui, des sanctions qui représenteraient pour le pays un véritable camouflet. Rappelons que l'Autriche est historiquement attachée à l'orthodoxie budgétaire et que le nouveau gouvernement nommé le 3 mars dernier, doit déjà composer avec un ralentissement économique notable.
L’Autriche rejoindrait ainsi huit autres États membres dont la France, la Belgique ou encore la Roumanie, déjà sous surveillance renforcée.
Oui, mais contrairement aux autres, la France, bien que toujours soumise à la procédure pour déficit excessif depuis juillet 2024, a obtenu une suspension temporaire. Bruxelles estimant que Paris respecte, pour l'instant, sa trajectoire de redressement budgétaire.
Un journal de Thomas-Jan Meekers, Thomas Kox et Isaline Feller