Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 21 février 2025

Compte Facebook de Nicolas Thierry Aujourd'hui en Europe - 21 février 2025
Compte Facebook de Nicolas Thierry

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

-Adoption de la première loi visant à limiter les PFAS en France 

-Situation critique en Grèce qui subit une pression croissante sur ses ressources en eau

-L’Union européenne compte suspendre une partie des sanctions imposées à la Syrie

Bonjour, commençons ce journal par une avancée majeure en France : l’adoption de la première loi visant à limiter les PFAS, ces polluants dits « éternels ».

Oui, ce jeudi 20 février, l’Assemblée nationale a approuvé une proposition de loi restreignant la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS. Porté par le député écologiste Nicolas Thierry, le texte a été adopté par 231 voix contre 51, avec le soutien de la coalition gouvernementale et des groupes de gauche, malgré l’opposition du Rassemblement national. Dès le 1er janvier 2026, la loi interdira la fabrication, l’importation et la vente de cosmétiques, textiles ou encore farts de ski contenant des PFAS, sauf pour certains textiles industriels dits « essentiels ». Ce texte prévoit aussi une taxation des industriels responsables de rejets, selon le principe du « pollueur-payeur ».

Des concessions ont toutefois été faites aux industriels, notamment l’exclusion des ustensiles de cuisine comme les poêles antiadhésives. 

Mais malgré ces concessions Nicolas Thierry a salué une « immense victoire » après trois ans de travail, estimant que la France se positionne ainsi à l’avant-garde européenne sur cette question. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a soutenu la mesure, affirmant qu’elle cible les usages non essentiels pour lesquels des alternatives existent. Elle a aussi justifié l’exclusion des ustensiles de cuisine par l’absence de « preuves scientifiques claires » sur leur dangerosité. La ministre a également insisté sur la nécessité de poursuivre les recherches, rappelant que « les PFAS regroupent des milliers de molécules différentes » et que leur interdiction est plus complexe dans certains domaines, comme les équipements médicaux ou dans certains équipements pour les pompiers.

En parallèle, une surveillance accrue de la présence des PFAS dans l’eau potable est prévue.

L’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses) a en effet annoncé qu’elle mènera une étude sur 34 molécules afin d’évaluer leur impact sur la santé publique. Malgré des débats, cette loi marque une avancée significative dans la régulation des substances chimiques persistantes.  Cette adoption montre aussi la possibilité d’accords entre partis au parlement, même entre des groupes qui ont voté la motion de censure contre le gouvernement.

On continue ce journal sur un sujet environnemental en abordant la situation critique de la Grèce méridionale qui subit une pression croissante sur ses ressources en eau.

Oui la région d'Argolide, dans le sud de la Grèce, fait face à une situation très difficile sur fond de réchauffement climatique alors que son système d’irrigation est très dégradé. La vétusté des canalisations souterraines entraîne parfois la perte de plus de la moitié de l'eau pompée.  Selon les chiffres du gouvernement, environ la moitié de l’eau potable en Grèce est perdue en raison de fuites et de vols, soit près du double de la moyenne européenne, à 23 %. La situation en Grèce illustre la complexité et le coût des transformations à venir. L’été et l’hiver derniers ont été les plus chauds jamais enregistrés dans le pays, et de nombreuses régions n’ont pas vu une goutte de pluie pendant des mois.

Un problème qui inquiète à Bruxelles.

Oui et ce mois-ci, l’UE a lancé une campagne pour lutter contre la crise de l’eau qui toucherait déjà 38 % de sa population. Elle a donné aux États membres jusqu’à l’année prochaine pour évaluer les niveaux de perte du fait des canalisations défectueuses avant l’instauration d’un seuil légal. Le programme visant à renforcer la sécurité de l’eau pourrait coûter des centaines de milliards d’euros. Un programme néanmoins vital alors que les pays d’Europe du Sud subissent des précipitations de plus en plus irrégulières et des températures plus élevées, conséquences du changement climatique.

On termine ce journal en évoquant l’intention de l’Union européenne de suspendre une partie des sanctions imposées à la Syrie, notamment celles touchant les secteurs de l’énergie, des transports et de la reconstruction.

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE doivent se pencher sur la question syrienne lors d’une réunion prévue à Bruxelles le 24 février. Depuis plusieurs années, l’UE applique des sanctions ciblant à la fois des personnalités et des secteurs économiques en Syrie. Le projet de déclaration, consulté par l’agence de presse Reuters,  indique que le Conseil envisage de suspendre plusieurs  de ces mesures restrictives « dans les domaines de l’énergie, des transports et de la reconstruction, ainsi que pour faciliter les transactions financières et bancaires liées à ces secteurs ». De plus, l’UE devrait prolonger de manière indéfinie une exemption humanitaire afin de permettre la livraison de l’assistance internationale.

Cette réévaluation de la position européenne sur la Syrie s'inscrit dans la suite du renversement du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre.

Oui un mois après la chute du régime de Bachar el-Assad, les ministres de l'UE avaient déjà adopté une feuille de route pour assouplir les sanctions contre Damas, tout en laissant certains points ouverts aux négociations.  Le 13 février, une vingtaine de pays arabes et occidentaux se sont engagés à Paris à œuvrer pour aider à reconstruire la Syrie et protéger la fragile transition face aux défis sécuritaires et aux ingérences étrangères. Rappelons que 13 ans de guerre ont ravagé le pays, faisant plus de 500 000 morts et provoquant l’exil de plus de 10 millions de Syriens. Malgré le retour progressif de milliers d’habitants ces dernières semaines, la situation reste critique, avec un accès à l’électricité réduit à seulement 2 à 3 heures par jour pour la population et une pauvreté massive.

Un journal de Gaspard Timmermans et Paul Thorineau.