Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- L’appel pressant de l'Allemagne à l’UE en vue de renforcer l'aide militaire à l'Ukraine.
- Le feu vert donné par l’UE à l'Allemagne pour subventionner une usine de batterie pour véhicules électriques
- La Republika Srpska, la région serbe de Bosnie qui a célébré, le mardi 9 janvier, sa «Fête nationale» malgré les condamnations internationales
Ouvrons ce journal en évoquant l’appel pressant de l'Allemagne à l’UE en vue de renforcer l'aide militaire à l'Ukraine.
Oui, alors que le conflit en Ukraine entre dans sa troisième année en février 2024, la guerre en Ukraine continue de susciter de lourdes inquiétudes alors que l’Ukraine à du mal à faire face à la pression russe. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a souligné la gravité de la situation lors de son discours du Nouvel An. Selon lui, si elles restent à leur niveau actuel, les livraisons d’armes européennes ne suffiront pas à permettre à l’Ukraine de tenir face à la Russie
L'appel du chancelier allemand vise à mobiliser tous les membres de l'Union européenne pour augmenter leur soutien à l'Ukraine dans cette période critique.
Lui-même critiqué pour ne pas tenir les promesses de livraisons d’armes effectuées par l'Allemagne, le chancelier a affirmé, je cite, que "Les livraisons d'armes prévues pour l'Ukraine par la majorité des États membres de l'UE sont trop faibles."
Quelques manifestations ont d’ailleurs été organisées dans l’Union européenne les dernières semaines, faisant écho aux propos du chancelier.
Oui, plusieurs manifestations ont récemment été organisées à Varsovie pour demander à l'Union européenne d'agir de manière décisive. Natalia Panchenko, organisatrice de la manifestation polonaise et membre du mouvement Euromaidan Warsaw, explique ainsi, je cite : "La quasi-totalité du territoire ukrainien est bombardée en permanence, il y a beaucoup de victimes, beaucoup de morts. Ce sont généralement des civils, et malheureusement, l'Europe dort encore.”
Outre des armes, l'Ukraine compte toujours sur le déblocage de la part de l’UE d’un paquet de 50 milliards d'aides et de subventions. Une aide toujours bloquée par le veto du Premier ministre hongrois, Viktor Orban.
Jusqu’à présent l'UE et ses États membres ont mis à disposition de l'Ukraine et de sa population une aide de plus de 82 milliards d'euros, dont 27 milliards de soutien militaire mais le nouveau paquet d’aides est effectivement bloqué par un veto hongrois. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a programmé un nouveau sommet dans les prochaines semaines pour tenter de débloquer la situation.
Malgré l'absence d'un accord avec la Hongrie à ce stade, le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a affirmé rester optimiste et dit rester confiant sur un prochain accord
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant le feu vert donné par l’UE à l'Allemagne pour subventionner une usine de batterie pour véhicules électriques. Un dispositif mis en place dans le cadre d’une stratégie de l’UE qui vise à soutenir les investissements verts de l’UE.
Oui, le lundi 8 janvier, l'Allemagne est devenue le premier État membre à utiliser le dispositif lancé en février 2023 par l’UE afin de contrer les délocalisations des investissements verts hors Europe et de rester compétitive sur le marché mondial de l'industrie verte. La Commission européenne avait introduit des mesures temporaires visant à assurer qu’un État membre peut, s'il le souhaite, apporter l'aide qu’une entreprise se verrait offrir par un autre pays afin que l'investissement soit réalisé en Europe.
Face à la concurrence des Etats Unis, qui ont annoncé des subventions massives au batteries électriques, Berlin a donc pris la décision d’accorder 902 millions d'euros de subventions au fabricant suédois de batteries pour véhicules électriques, Northvolt.
Les batteries des véhicules électriques jouent un rôle stratégique dans la réalisation des objectifs climatiques de l'Union européenne, tels que l'interdiction de la vente de nouvelles voitures diesel et à essence à partir de 2035. Cette décision est saluée comme une avancée significative vers une production européenne plus massive de batteries, contribuant ainsi à réduire la dépendance actuelle de l'UE vis-à-vis de la Chine dans ce domaine.
Toutefois, des critiques subsistent concernant les conditions selon lesquelles les entreprises doivent recevoir une offre à l'étranger pour bénéficier de subventions publiques supérieures.
Certains estiment en effet que cela pourrait entraîner une compétition entre les pays pour obtenir les subventions les plus élevées, ajoutant une charge bureaucratique supplémentaire aux entreprises. Interrogé sur ces inquiétudes, Robert Habeck, le ministre allemand de l'économie, a souligné l'importance de la solidarité européenne, insistant sur le fait que la concurrence se joue au niveau européen, américain et chinois, et non entre les pays européens eux-mêmes.
Terminons ce journal en évoquant la Republika Srpska, la région serbe de Bosnie qui a célébré, le mardi 9 janvier, sa « Fête nationale » malgré les condamnations internationales.
Opposés à l'indépendance de la Bosnie, souhaitée par les Bosniaques et les Croates au début des années 1990, les dirigeants politiques serbes de Bosnie avaient alors proclamé “leur” République, la Republika Srpska, le 9 janvier 1992. Cette déclaration avait contribué au déclenchement du terrible conflit intercommunautaire qui avait ravagé la région et perduré jusqu'en 1995, faisant 100 000 morts. Depuis la fin de la guerre, la Bosnie est divisée en deux entités autonomes, une serbe et une croato-bosniaque, reliées par de très faibles institutions centrales.
Pourquoi cette célébration de la naissance de la republika Srpska est-elle si mal perçue ?
Parce qu’elle s’inscrit dans une rhétorique indépendantiste mise en avant depuis des années par le leader de la région, l’ombrageux président Milorad Dodic. Malgré les avertissements de l'UE qui ne cesse de dénoncer les velléités séparatistes du leader des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik a réaffirmé le droit de sa région à célébrer son « Jour national », défiant une fois de plus les décisions de l'État central et de la Cour constitutionnelle.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.