Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Guerre en Ukraine : nouvelle attaque en Ukraine par des drones russes et visite du président Zelensky au Royaume-Uni
- Le conflit irano-israélien : Les États-Unis défendent les frappes sur les sites nucléaires iraniens devant le Conseil de sécurité de l'ONU, tandis que la Russie et la Chine condamnent cette action
- L'Italie retire son soutien à la loi européenne anti-greenwashing
Bonjour Isaline, on commence ce journal en revenant sur une nuit difficile pour les Ukrainiens qui ont dû faire face à une nouvelle attaque de drones et de missiles dans la nuit du lundi 23 juin.
En effet. Au cours de la nuit de dimanche à lundi, un total de 352 drones et 16 missiles ont visé la capitale Kyiv ainsi que dans sa périphérie mais aussi à Kharkiv, Soumy et dans l’oblast d’Odessa. Les attaques ont fait 12 morts et des dizaines de blessés à travers l’Ukraine.
Et selon le président Volodymyr Zelensky, l’attaque résulte d’une coopération entre la Russie, l’Iran et la Corée du Nord.
Parmi les drones et missiles utilisés, le président ukrainien a précisé qu’il y avait 159 drones Shahed, des drones suicides, conçus pour s’écraser sur leur cible, fabriqués par une entreprise iranienne. Et, selon les autorités ukrainiennes, l’armée russe aurait également utilisé des armes balistiques nord-coréennes.
Bien que des zones résidentielles aient été touchées à Kyiv et dans ses environs, l’armée russe affirme, comme à son habitude, qu’elle ciblait des objectifs militaires.
En effet. Dans un communiqué publié sur Telegram, l’armée russe a déclaré que les forces armées avaient mené une frappe groupée avec des armes de haute précision et des drones d’attaque contre les entreprises du complexe militaro-industriel de l’Ukraine dans la région de Kyiv. Cependant, les frappes ont touché des immeubles résidentiels, ainsi qu’une école à Odessa, tuant deux membres du personnel.
C’est dans ce contexte d’une recrudescence des attaques que Volodymyr Zelensky était en déplacement officiel au Royaume-Uni ce lundi 23 juin.
Oui une visite marquée par un déjeuner avec le roi Charles III et des entretiens avec le Premier ministre Keir Starmer, ainsi qu’avec les présidents des deux chambres du Parlement.
Mais le point fort de cette visite, c’est l’annonce d’un nouvel accord de coopération militaire entre Londres et Kyiv.
Oui le Premier ministre britannique a dévoilé un accord inédit de coproduction industrielle, présenté comme le premier du genre entre les deux pays. L’objectif : permettre aux entreprises de défense britanniques de produire, sur leur sol, du matériel militaire conçu en lien direct avec les besoins de l’armée ukrainienne.
“Une avancée majeure”, a souligné Keir Starmer, alors que la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année. Volodymyr Zelensky s’est lui aussi félicité de ce partenariat, en insistant sur l’importance du partage de technologies et d’expérience militaire, notamment à travers le programme « Interflex », qui a déjà permis de former plus de 54 000 soldats ukrainiens au Royaume-Uni.
On continue ce journal Isaline, en revenant sur la guerre entre Israël et l’Iran, un conflit qui a franchi un nouveau seuil depuis l’implication directe des États-Unis, dimanche 22 juin.
Oui, ce jour-là, la Maison Blanche a lancé des frappes contre trois sites nucléaires iraniens, intensifiant une escalade qui inquiète très fortement la communauté internationale.
En représailles, l’Iran a riposté lundi 23 au soir en tirant plusieurs missiles sur la base américaine d'Al Udeid, au Qatar. Téhéran a déclaré que le nombre de projectiles tirés équivalait au nombre de bombes larguées la veille. Le Qatar, de son côté, a vivement réagi, affirmant « se réserver le droit de répondre ».
A noter que l’Iran avait cependant averti de cette attaque qui n’a pas fait de victimes, les lieux ayant été évacués au préalable.
Dans ce contexte, Israël et les États-Unis ont dû s’expliquer le 22 juin devant le Conseil de sécurité, lors d’une réunion d’urgence convoquée par l’Iran. Pour rappel, l’offensive israélienne lancée le 13 juin s’est faite sans l’aval de l’ONU dans le cadre d’une guerre dite préventive et sans base légale.
Oui Assia, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à un arrêt immédiat des hostilités et à la reprise de négociations crédibles sur le programme nucléaire iranien, tout en insistant sur la nécessité d’un accès total des inspecteurs de l’ONU.
Face à lui, les États-Unis et Israël ont défendu leur action militaire, affirmant qu’il était inacceptable de permettre à l’Iran d'acquérir l’arme nucléaire. En réaction, la Russie, la Chine et le Pakistan ont condamné les frappes américaines et soumis au Conseil une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel.
Et alors que les membres doivent se prononcer sous peu, avec au moins neuf votes favorables et aucun veto des membres permanents, le président américain a annoncé lundi soir une trêve entre l’Iran et Israël. Mais les bombardements ne semblent pas terminés.
Oui plus tôt dans la soirée, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, avait tempéré l’annonce de Donald Trump, affirmant qu’« aucun accord » n’avait été conclu, mais que l’Iran n’avait « pas l’intention » de poursuivre ses frappes si Israël cessait son offensive.
Mais ce mardi matin, le président américain a confirmé que le cessez-le-feu, accepté par Israël, était à présent en vigueur. Des tirs de missiles ont cependant eu lieu quelques heures avant l’annonce de la supposée trêve. Selon les dernières nouvelles, Israël se dit prêt à riposter après, je cite, « la violation flagrante du cessez-le-feu » des Iraniens.
On conclut ce journal Isaline en Italie, qui a officiellement retiré son soutien à une nouvelle législation européenne visant à lutter contre l’écoblanchiment.
En effet. Ce recul de l’Italie s’inscrit dans une attitude plus large de rejet en Europe. La législation européenne, appelée la directive sur les allégations écologiques (« Green Claims Directive »), vise à contrer les affirmations erronées concernant le caractère écologique ou respectueux du climat des entreprises et de leurs produits. Mais le vendredi 20 juin, la Commission européenne a annoncé qu’elle abandonnait cette loi, conçue en 2023.
La décision de la Commission va dans le sens d’une demande du Parti populaire européen (PPE), groupe de droite et premier en sièges au Parlement européen et elle a été annoncée quelques jours seulement avant les derniers pourparlers informels prévus pour conclure le texte. La loi était contestée par plusieurs groupes industriels, qui mettaient en garde contre une charge administrative excessive.
Mais une nouvelle version du texte a été rédigée, qui ne semble toutefois pas avoir satisfait l’Italie.
Effectivement. Au cours du week-end, l’Italie a répété son opposition à la directive, rendant encore plus incertain l’avenir de ce texte. Avec la Commission européenne, elle demande désormais que les micro-entreprises soient exclues du champ d’application du texte, une position qu’elle espère voir reprise par les négociateurs du Conseil et du Parlement européen.
Un dernier cycle de négociations devait avoir lieu au Parlement européen à Bruxelles, mais il a été annulé par la Pologne.
Un journal de Thomas Jan Meekers, Assia Patel et Isaline Feller.