Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 14 février

©European Union 2024 Aujourd'hui en Europe - Mercredi 14 février
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Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. 

Au programme :
- Un avis de recherche russe contre la première ministre estonienne, Kaja Kallas
- Les treizes mesures du gouvernement allemand contre l'extrême droite
- La cinquième rencontre du partenariat UE-Arménie à Bruxelles

Bonjour Joris, démarrons ce journal en revenant sur l’avis de recherche russe à l’encontre de la Première ministre estonienne. 

Plusieurs autres hauts responsables baltes sont également concernés par ces avis de recherche, à l’instar de Simonas Kairys le Ministre de la culture Lituanien. On ne sait en revanche pas vraiment ce qui leur est reproché. La seule explication que l’on peut lire sur les notices du ministère de l’intérieur russe est la mention d’une “affaire pénale” à l’encontre de ces personnes. Aucune mention concrète en revanche du crime qui leur est reproché.

Cet avis de recherche apparaît alors que les tensions entre les pays baltes et leur voisin russe ne cessent de s’aggraver ces derniers mois.

Particulièrement avec l’Estonie, expliquant peut-être que la seule cheffe de gouvernement nommément ciblée par cet avis de recherche d’un genre nouveau soit Kaja Kallas. Tallinn fait partie des États européens le plus allant pour aider militairement l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe. L’Estonie qui craint à l’instare de ses autres voisins baltes des tentatives de déstabilisation de la part de Moscou.

Et un événement a déclenché l’ire de Moscou face à Tallinn : le déboulonnage de plusieurs statues rendant hommage à des héros de l’époque soviétique. Rien de moins qu’une « insulte à l’histoire » selon le porte-parole de la présidence russe. 

Une nouvelle escalade entre des membres de l’UE et la Russie, alors que les 27 avancent sur la question de l’utilisation des avoirs russes gelés sur le territoire européen.

Oui, environ 300 milliards d’euros d'avoirs russes ont été gelés par les membres du G7 après le début de la guerre. Les deux tiers de cette somme sont actuellement hébergés en Europe. Le 12 février les États membres se sont donc accordés sur une loi visant à utiliser les bénéfices générés par ces avoirs pour aider à la reconstruction de l’Ukraine. Il ne s’agit donc pas de toucher aux 200 milliards bloqués sur des comptes, mais de récupérer la quinzaine de milliards d’euros d’intérêts que ceux-ci devraient générer sur une période de quatre ans, au profit de Kiev.

Pourtant la plupart des pays du G7 est favorable à la récupération de l’intégralité des avoirs russes.

Tout à fait, mais les Européens sont pour le moment plutôt réticents face à cette idée. Ils émettent notamment des doutes quant à la légalité d’une telle mesure, inédite dans son ampleur. Moscou fait également valoir qu’elle pourrait répondre à cette menace en confisquant l’intégralité des avoirs occidentaux sur son sol, ce qui correspondrait à un peu moins de 300 milliards de dollars.

Continuons ce tour de l’actualité en prenant la direction de l’Allemagne, où la ministre de l’intérieur Nancy Faeser a annoncé une série de mesures à l’encontre de l’extrême droite le 13 février.

Ces mesures ciblent notamment un parti spécifique : Alternativ für Deutschland. Le mouvement d’extrême droite, qui avait pourtant jusque-là le vent en poupe, a choqué l’Allemagne lorsque plusieurs membres ont rencontré secrètement des membres de groupuscules néonazis à Potsdam en novembre. Parmi les sujets discutés ce jour-là, un gigantesque plan d’exclusion de ressortissants étrangers. Depuis la révélation de cette affaire par le média Correctiv en janvier, la cote de popularité du parti ne cesse de chuter, passant de 22% en début 2024 à 19% aujourd’hui selon Europe Elects.

A la suite de ces révélations, plusieurs manifestations ont éclaté dans tout le pays, demandant la dissolution du parti.

Et c’est d’ailleurs en réaction à ces révélations qu’a été annoncé un plan en treize mesures, contre ce que le chancelier Olaf Scholz considère comme « la plus grande menace à l’ordre démocratique ». L’objectif étant d’affaiblir les finances des réseaux d’extrême droite dans le pays. 

Comment le gouvernement allemand compte-t’il s’y prendre ?

Tout d’abord, la ministre de l’intérieur compte renforcer les services secrets, en autorisant la fermeture de comptes en banque en cas de «menace potentielle» à l’ordre public. Nancy Faeser souhaite également que les procédures d’enquêtes soient plus rapides, et moins laborieuses sur le plan administratif. Certains événements liés à l’extrême droite pourront également être interdits, en particulier ceux qui se tiennent de manière clandestine. Une décision en réponse directe à la réunion de Potsdam du mois de novembre. 

Concluons ce journal en évoquant le cinquième sommet du partenariat UE-Arménie qui s’est tenu à Bruxelles le 13 février.

C’est la cinquième fois que se tient ce sommet depuis la création de ce format en 2018. Ce partenariat entre Erevan et Bruxelles est particulièrement important pour l’Arménie, qui a dû faire face à plusieurs offensives de l’Azerbaïdjan depuis 2020 et l’attaque par Bakou de la région du Haut-Karabakh. La quasi-totalité des 150 000 habitants de cette enclave contrôlée jusqu’à l’année dernière par Erevan ont été contraints de fuir la région en 2023 après une dernière offensive victorieuse de Bakou sur l’enclave, et connaissent désormais une situation particulièrement précaire en Arménie. 

Et que peut-on retenir de cette rencontre ?

Les représentants d’Erevan repartent de Bruxelles avec une aide supplémentaire de 5,5 millions d’euros, qui s’ajoutent aux 12,2 millions de fonds humanitaires déjà octroyés par l’UE. Mais ce qui rassure particulièrement le pays du Caucase c’est la volonté affichée par les 27 de renforcer ce partenariat. Si peu d’annonces concrètes ont été faites lors de ce sommet, Erevan peut au moins se satisfaire de cette nouvelle relation qui est en train de naître. D’autant que son principal allié, la Russie, n’a pas vraiment pris sa défense lors des récentes attaques de l’Azerbaïdjan.

Toujours le 13 février, des tirs ont d’ailleurs été échangés à la frontière avec l’Azerbaïdjan.

Les deux États s’accusent mutuellement d’avoir ouvert le feu dans une région proche de l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan. Quatre soldats arméniens ont été tués, alors qu’Erevan s’inquiète de plus en plus de la volonté de Bakou de relier cette région à son territoire en envahissant le sud de l’Arménie. 

Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana