Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au Programme :
- Le déplacement de Olaf Scholz à Israël
- Le changement de Premier ministre en Bulgarie
- La reprise des négociations sur un accord de libre échange entre les Philippines et l'UE
Bonjour Joris, on démarre ce journal en Israël où Olaf Scholz s’est rendu ce dimanche 17 mars, alors que le conflit à Gaza continue de faire rage.
Une visite qui fait suite au tout premier largage de denrées alimentaires franco-allemand sur l’enclave. Olaf Scholz a appelé lors de cette visite à encore accentuer l’aide humanitaire sur Gaza, alors que sur place les menaces d’aggravation de la situation déjà dramatique font craindre une famine à grande échelle. L’Allemagne a d’ailleurs annoncé fin février augmenter la somme allouée à l’aide humanitaire sur place de 20 millions d’euros.
Si Israël a annoncé être prêt à négocier un cessez-le-feu avec le Hamas, difficile d’évaluer quand celui-ci pourrait être mis en place.
Tel Aviv conditionne la mise en place d’une trêve de 6 semaines à la libération des otages encore détenus par le Hamas. L’organisation considérée comme terroriste par les Occidentaux serait récemment revenue à la table des négociations. Des progrès notables, mais qui rendent difficile toute prévision.
Sur place, les inquiétudes grandissent de plus en plus ces dernières semaines quant à une potentielle attaque israélienne sur la ville de Rafah surpeuplée de réfugiés.
Oui pour rappel c’est dans cette ville proche de la frontière égyptienne que seraient entassés un million et demi de Palestiniens ayant fui les bombardements et les raids israéliens. Pourtant de nombreux observateurs craignent que l’armée israélienne ne prenne d’assaut ce territoire du sud de Gaza.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a voulu rassurer des Occidentaux de plus en plus critiques du bain de sang provoqué par l’opération israélienne en déclarant qu’aucune attaque majeure n’aurait lieu je cite « tant que la population est enfermée sur place ». Un message d’apaisement en contradiction des signaux envoyés précédemment par Benjamin Netanyahou ces dernières semaines. Un changement de ton probablement liés aux avertissements internationaux dont celui de l’Allemagne.
La veille de la venue d’Olaf Scholz encore, le Premier ministre déclarait qu’aucune pression internationale n’empêcherait l’organisation d’un assaut à Gaza.
Benyamin Netanyahou semble aujourd’hui prêt à laisser une porte de sortie aux personnes réfugiées sur place, sans pour autant donner d’explications sur où ces personnes pourraient fuir.
Et la violence reste la norme dans l’enclave. De nouveaux bombardements ont d’ailleurs eu lieu sur Rafah dans la nuit de lundi à mardi faisant 14 morts.
Poursuivons ce journal en Bulgarie, où une nouvelle Première ministre, Maria Gabriel, a été chargée de former un gouvernement.
Cela fait maintenant deux semaines que Nikolai Denkov a annoncé sa démission du poste de Premier ministre. Une démission qui ne fait pas suite à un quelconque scandale ou chute de popularité mais qui a en réalité été planifiée dès sa prise de poste il y a neuf mois.
Les deux principaux partis du pays s’étaient en effet mis d’accord pour mettre en place une rotation de 9 mois au poste de Premier ministre. La période du parti Le changement continue vient de s’achever, c’est donc au GERB, parti conservateur, de prendre la tête du gouvernement.
Pourquoi avoir mis en place une rotation aussi courte ?
Les deux partis se sont mis d’accord à la suite d’une crise politique qui a duré deux ans. Deux années pendant lesquelles se sont tenues 5 élections, dont aucune n’a permis à qui que ce soit de former un gouvernement. Les deux principales forces du pays, toutes deux pro-européennes, se sont donc mis d’accord pour chacun bénéficier de neuf mois à la tête du pouvoir. L’objectif étant de diminuer l’influence du Président pro-russe Rumen Radev, tout en assurant un semblant de stabilité dans ce pays, encore le plus pauvre de l’Union européenne.
A la tête du futur gouvernement, Mariya Gabriel est une femme politique bien connue en Europe.
A 44 ans, la future dirigeante a déjà une forte expérience en matière de politique européenne. Elle a été députée européenne pendant sept ans, avant d’occuper un poste de commissaire de 2017 à 2023. Enfin elle a passé les neuf derniers mois en tant que vice-première ministre et ministre des Affaires étrangères.
S’il lui reste encore à faire approuver la composition de son gouvernement par le parlement, il n’y a pas vraiment d’inquiétudes. Pour le moment, l’entente entre les deux partis semble suffisamment cordiale pour que ce système de rotation tienne neuf mois de plus.
Concluons ce journal en évoquant la reprise des négociations pour un accord de libre échange entre les Philippines et l’Union européenne.
C’est une arlésienne dont les discussions ont démarré en 2015. Elles avaient été suspendues deux ans plus tard, la faute à la politique répressive de l’ancien président philippin Rodrigo Duterte. Pour rappel, ce dernier avait demandé aux autorités d’exécuter tous les trafiquants et consommateurs de drogues, ce qui avait plongé le pays dans une période particulièrement violente. Mais la situation s’était en partie détendue à la suite de l’élection d’un nouveau président en 2022, à savoir Ferdinand Marcos Jr.
Et c’est justement ce retour à la normale qui a poussé l’Union européenne à reprendre les discussions avec ce pays riche en matière première.
Oui, l’Union européenne poursuit sa recherche de nouveaux partenaires commerciaux pour diversifier ses approvisionnements en matières premières dites critiques. Ce sont ces métaux particulièrement importants dans le cadre de la transition écologique et numérique, comme le nickel et le cuivre qu’on ne trouve presque pas en territoire européen. A l’heure actuelle l’Europe se fournit très majoritairement en Chine. Une situation que Bruxelles souhaite à tout prix voir évoluer.
Les Philippines sont justement un grand producteur de ces matières premières.
En particulier de nickel, une matière utilisée notamment pour produire de l’acier inoxydable, et dont les Philippines sont le deuxième producteur mondial. Le pays est également un des dix plus grands exportateurs mondiaux de chrome. En revanche, la date à laquelle cet accord sera finalement effectif reste floue après plusieurs années de suspensions des négociations.
Un journal de Ariane Dana et Joris Schamberger