Bonjour et bienvenue dans cet épisode de 1001 héroïnes, une chronique qui vous fait découvrir chaque semaine des héroïnes européennes de livres ou de films !
Depuis quelques mois, on entend de plus en plus parler d’écoféminisme, cette lutte à la croisée de celles des droits des femmes et de la préservation de l’environnement. Né dans les années 70 et resté relativement confidentiel en France (malgré l’essai Le féminisme ou la mort écrit par Françoise d’Eaubonne et paru en 1974), le mouvement écoféministe met en lumière le pouvoir de domination similaire des hommes à la fois sur les femmes et sur la nature. Et il prend de plus en plus d’ampleur dans le paysage militant et politique !
On vous conseille d'ailleurs d’écouter, sur Euradio, l’émission L’écolo buissonnière de Marie Gaborit, centrée sur l’écoféminisme !
Absolument ! Ce mois de novembre est d’ailleurs marqué par la COP 26 à Glasgow, cette “Conférence des parties”, qui traite des questions liées au climat et aux changements climatiques… Et pas question d’oublier les femmes pendant cette conférence ! Alors cette semaine, je vous propose une œuvre résolument écoféministe ! Il s’agit du film Woman at war, qui raconte l’histoire d’Halla, 50 ans, qui se bat contre l’implantation d’une multinationale d’aluminium en Islande... Sorti en 2018 au cinéma, Woman at war a été réalisé par l’Islandais Benedikt Erlingsson… et il est génial !
Génial, parce qu’il met en scène une héroïne aux convictions chevillées au corps, activiste écolo, un personnage atypique qui sabote des lignes électriques avec son arc et ses flèches ou avec des explosifs ! Le tout seule, en pleine campagne islandaise (c’est magnifique d’ailleurs), avec sa tente et sa petite voiture. Enfin, seule… sauf quand elle se retrouve poursuivie par un hélicoptère, car les autorités du pays n’apprécient pas vraiment ses actions retentissantes !
En parallèle, la vie de notre héroïne n’est pas de tout repos : elle dirige une chorale, et surtout elle apprend que sa demande d’adoption a été acceptée et qu’elle doit récupérer dans quelques semaines une petite fille en Ukraine ! Halla a aussi une sœur, et elles sont toutes les deux jouées par la même actrice (dont je vais avoir du mal à prononcer le nom !), elle s’appelle Halldóra Geirharðsdóttir, et on salue la performance.
Si le sérieux et l’urgence du message du film sont indéniables et ne sont pas du tout occultés, le réalisateur parvient à nous faire rire, et même beaucoup ! Car malgré ce qu’en disent certains, on peut être militant ou militante… et avoir de l’humour ! Il y a donc d’abord le “running gag” du touriste, systématiquement au mauvais endroit au mauvais moment, qui se fait toujours attraper à la place d’Halla. Il y a aussi la formidable mise en musique du film, que j’ai trouvée vraiment intéressante. Ici, les musiciens entrent véritablement en scène, ils sont présents avec les acteurs et actrices, on les voit. Il y a un trio de musiciens islandais d’abord, et un chœur de femmes ukrainiennes ensuite, qui se rejoignent progressivement à mesure que le film avance, symbolisant la prochaine réunion de la famille avec l’adoption de l’enfant ukrainienne. Ils sont présents et même acteurs de certaines scènes, via des échanges de regards, ou encore quand un des musicien allume la télévision pour montrer les images diffusées à l’héroïne. J’ai trouvé ça vraiment très original !
Woman at war est disponible sur de nombreuses plateformes de vidéo à la demande, par exemple sur Arte boutique et Universciné.
Et pour finir, je vous invite à visiter notre site et à découvrir une sélection de 10 héroïnes écoféministes qui remettent en question le système actuel. Pour les découvrir et pour retrouver d’autres héroïnes inspirantes, on vous donne rendez-vous sur le site 1001heroines.fr !
A la semaine prochaine !