euradio vous présente Quoi de neuf à Bruxelles, la chronique présentée par les étudiants bordelais de l’association Perspective Europe.
Aujourd’hui nous accueillons Mathilde Vayne. Dites-nous : Quoi de neuf à Bruxelles ?
Et bien beaucoup d’événements marquent ce début d’année 2023 qui commence sur les chapeaux de roues avec le départ de la République Tchèque et l’arrivée de la Suède à la présidence du Conseil de l’Union européenne.
Je rappelle à nos auditeurs et auditrices que la présidence de la République Tchèque a été particulièrement fructueuse. Plusieurs accords clés ont été conclus au cours des six derniers mois notamment sur le paquet d’aides à l’Ukraine, le plafonnement des prix du gaz, le gel des fonds européens pour la Hongrie… Est-ce que la Suède est prête à faire de même ?
Effectivement, la présidence tchèque a été l’une des plus réussies ces dernières années. Donc difficile de savoir si la Suède pourra en faire autant… Mais ce qui est sûr, c’est que ses priorités s’inscriront dans la continuité de la gouvernance précédente nous explique Le Monde. Soutien à l’Ukraine, protection de l’environnement, défense des valeurs fondamentales… Ce sont les défis auxquels devra répondre le Conseil de l’UE.
Une présidence qui ne s’annonce donc pas simple pour la Suède, d’autant plus qu’elle fait son entrée dans un contexte de tensions européennes n’est-ce pas ?
Absolument ! Le début de sa présidence concorde avec la mise en place de l’Inflation Reduction Act, un plan protectionniste américain qui fait trembler l’UE. L’Express alerte quant à un éventuel repli des États membres sur eux-mêmes. La Suède devra lutter contre le protectionnisme et gérer les désaccords concernant la stratégie à avoir face aux États-Unis.
Alors en parlant d’économie, quittons le Conseil de l’UE pour nous rendre à la Banque centrale européenne… Comment Christine Lagarde, sa présidente, compte-t-elle manœuvrer en 2023 après une année très éprouvante pour le Vieux Continent ?
Il est vrai que l’année 2022 a été particulièrement rude pour l’économie européenne écrit Euronews. Elle était déjà bien affaiblie par la pandémie de covid-19, et elle doit aujourd’hui faire face aux conséquences de la guerre en Ukraine : la crise énergétique et surtout l’inflation.
En novembre dernier, le taux d’inflation atteignait 10,1 % en Europe. Mais j’imagine que tous les États membres ne sont pas touchés de la même façon ?
Non, vous avez raison. Euractiv rapporte que les 27 sont inégalement affectés. À l’Est, l’inflation grimpe à plus de 15 %. En Lettonie elle atteint même les 21,7 %. Les Espagnols, mais aussi les Français sont par exemple beaucoup mieux lotis avec des taux à 7,1 et 6,6 %.
Face à cette flambée des prix qui semble incontrôlable, quelle est la stratégie de la BCE ?
Christine Lagarde se veut rassurante et elle a promis de faire tout ce qui est possible pour réduire l’inflation. Par exemple, depuis juillet dernier, les taux directeurs ont été relevé plusieurs fois, faisant passer le taux de dépôt de -0,5 % à 2 % indique La Tribune. C’est la progression la plus rapide et la plus forte depuis la création de l’euro ! Ce n’est pas rien !
Les États membres sont contents alors ?
Bien au contraire ! Ce genre de mesure est loin d’être populaire ! Selon l’un des membres du directoire, Isabel Schnabel, la BCE s’attend à des mesures gouvernementales de plus en plus fortes auxquelles elle devra résister.
Alors est-ce qu’il n’existerait pas d’autres solutions pour lutter contre l’inflation ?
Et bien toujours selon Isabel Schnabel, il s’agirait de mettre en place des mesures ciblées pour les plus vulnérables et des réformes structurelles pour combattre les causes profondes de l’inflation. Une nouvelle réunion du conseil des gouverneur·euses et du Conseil général, dédiée à la politique monétaire de la BCE, est d’ailleurs prévue le 2 février 2023.
C’est donc une période difficile qui s’annonce pour la zone euro, qui a pourtant accueilli son 20e membre le 1er janvier !
Et oui ! La Croatie se dote enfin de la monnaie européenne, 10 ans après son entrée dans l’UE, en 2013 rapporte Euronews.
Pour le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, il s’agit d’un « moment historique »… Est-ce que tous·tes les croates sont de cet avis ?
Non effectivement… Certain·es redoutent des problèmes de liquidités et nombreux sont ceux à avoir retiré de l’argent. D’autre craignent une hausse des prix explique Euractiv.
Entretien réalisé par Cécile Dauguet