Retrouvez chaque semaine la semainière de Quentin Dickinson sur euradio. L'occasion de découvrir la diplomatie et l'actualité européenne sous un nouvel angle.
Quentin Dickinson, qu’avez-vous retenu de la semaine écoulée ?
D’abord, en Allemagne, cet étonnant pas de clerc de la part du chef de l’opposition démocrate-chrétienne (et potentiel futur Chancelier fédéral, à l’issue des législatives du 23 février) Friedrich MERZ. En rompant avec le principe, en vigueur dans son pays depuis 1949, d’éviter toute collaboration avec des groupes ou partis héritiers du nazisme, M. MERZ a réussi à faire adopter par le parlement fédéral des textes relatifs à la restriction de l’immigration et à l’expulsion de migrants en situation irrégulière, tout cela avec l’appui des députés de l’AfD, parti d’extrême-droite. Cependant, lesdites mesures restent facultatives – alors, on est tenté de dire : tout ça pour ça ?...
Vous avez noté une autre information provenant d’Outre-Rhin, je crois ?...
C’est cela. Et, en Allemagne, la pollution n’est pas que politique, jugez-en : publié il y a quelques jours, un rapport, en l’occurrence élaboré pour le compte de l’association Greenpeace, décrit la pollution marine due aux per-et polyfluoroalkylées (plus commodément désignés par l’acronyme P-FAS) le long des côtes allemandes, tant de la Mer du Nord que de la Baltique. Or, les échantillons prélevés relèvent des concentrations de P-FAS quatre mille fois supérieures aux normes en vigueur en Norvège. A noter : laissés à eux-mêmes, les P-FAS se dispersent particulièrement lentement et leurs effets rémanents sont toxiques pour la santé humaine.
Si la réduction des P-FAS fait l’objet de la Convention de STOCKHOLM de 2001, en revanche, l’Union européenne n’aura dirigé ses efforts de recherche à ce sujet que depuis une quinzaine d’années, en dépit du Règlement REACH CE 1907 de 2006 sur la protection humaine et de l’environnement.
C’est que les P-FAS, on les trouve un peu partout, dans les poëles à frire comme dans les extincteurs.
Enfin, le rapport recommande d’éviter le contact cutané avec l’écume des bords de mer. On ne sait si cette consigne sera toujours en vigueur l’été prochain.
Et, toujours au bord de la Mer baltique…
…se trouvent (notamment) l’Estonie et la Lituanie, deux pays-membres de l’UE et de l’OTAN, qui viennent d’annoncer leur engagement à dépasser les 5 % de leur produit national brut consacré à la défense. Cet objectif est celui que Donald TRUMP exige désormais de ses alliés canadien et européens au sein de l’Alliance atlantique ; toutefois, des trente-deux pays de celle-ci, seuls vingt-trois atteignent actuellement le seuil précédent de 2 % du PNB, fixé il y a dix ans déjà. Le sujet fournira l’objet central des conversations du Sommet de l’OTAN en juin prochain.
Et quelques brèves, pour conclure ce tour d’horizon ?...
Commençons par la Serbie, dont le Premier ministre, Miloš VUČEVIĆ, a présenté sa démission, à l’issue de trois mois de manifestations à BELGRADE et dans les principales villes du pays.
En cause, l’effondrement de l’auvent de quai de la gare de NOVI SAD, deuxième agglomération de Serbie, chef-lieu de la Voïvodine, à la frontière serbo-hongroise, dont le maire a également renoncé à son poste. L’accident avait provoqué quinze morts. Or, le bâtiment ferroviaire venait de faire l’objet d’une rénovation complète, attribuée à un consortium chinois, et les manifestants mettent en parallèle la mauvaise qualité des matériaux avec la corruption manifeste liée au contrat.
Ensuite, à STRASBOURG, la Cour de Justice de l’Union européenne vient de recevoir la plainte d’un certain Elon MUSK contre les taxes d’importation dans l’UE de voitures électriques en provenance de Chine, qui représentent actuellement 20 % des ventes de ces véhicules en Europe, dont – qui l’eût cru ? – nombre de TESLA made in China.
Enfin, des nouvelles du service public de l’audiovisuel, en l’occurrence au Royaume-Uni, dont le gouvernement envisage de conforter les recettes de nos confrères de la BBC, en augmentant la redevance due par les ménages abonnés aux diffuseurs NETFLIX ou autres DISNEYCHANNEL+, ou alors en imposant directement ceux-ci, ce qui, au regard de leurs plantureux bénéfices, ne serait que justice, convenons-en.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.