Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près », le journal de la rédaction d'euradio qui fait le point, chaque vendredi, sur l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.
Programme du jour
- Conseil européen à Bruxelles, dominé par les conflits en Ukraine et en Israël-Palestine
- la Commission européenne a présenté mardi 24 octobre une série de mesures visant à pallier une possible pénurie de médicaments cet hiver au sein de l'UE
- Le Parlement européen a adopté un texte le 25 octobre pour lutter contre l’addiction aux réseaux sociaux
Bonjour à toutes et à tous, ouvrons cette édition de l’Europe au plus près en revenant sur le Conseil européen qui vient de se réunir à Bruxelles.
Un sommet dominé bien sûr par les conflits en cours aux portes de l’Europe : l’Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas.
Oui une priorité pour ce conseil européen : trouver une formule qui fasse consensus entre les 27 sur le conflit entre Israël et la Palestine alors que les divergences entre pays membres sur cette question restent particulièrement fortes avec d’un côté des pays comme l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie qui affichent une solidarité totale avec Tel-Aviv et d’autres Etats qui tentent de proposer une approche beaucoup plus équilibrée en appelant à une réponse israélienne face à Gaza la plus mesurée possible.
Il a donc fallu trouver la bonne formule pour tenter de trouver une voie médiane
Les débats ont notamment porté sur le fait d’appeler à des “fenêtres” ou des “couloirs humanitaires” pour Gaza alors que certaines capitales appelaient à un cessez-le-feu, solution totalement rejetée par Berlin.
Les 27 se sont finalement mis d’accord pour appeler à des “pauses humanitaires” tout en réaffirmant le droit d’Israël “à se défendre conformément au droit international”. Ils ont également appelé à la libération immédiate des otages capturés par le Hamas et dont beaucoup sont des ressortissants de pays membres.
Les 27 appellent également à l’organisation prochaine d’une conférence pour la paix dans la région.
L’Ukraine a également été au menu de ce conseil
Oui Volodymyr Zelenski participait d’ailleurs par visio au conseil, le président ukrainien s’inquiète que le conflit au Proche-Orient fasse passer son pays au second plan alors que Kiev peine à faire face aux offensives d’une armée russe qui semble retrouver des ressorts ces dernières semaines.
L’Ukraine qui subit les conséquences de la situation politique aux Etats-Unis et voit d’un très mauvais œil l’arrivée à la table des 27 de Robert Fico, le nouveau Premier ministre slovaque.
Oui en plus de difficultés manifestes sur le terrain Kiev doit faire face à des blocages chez ses partenaires occidentaux, notamment américains
La situation est compliquée côté américain pourrait également le devenir côté européen où l'unanimité est de mise sur de nombreux sujets de politique étrangère. Le montant des nouveaux paquets d’aides financières à l’Ukraine est par exemple soumis à l’accord des chefs d’Etats et de gouvernements.
Et effectivement l’arrivée au pouvoir à la tête de la Slovaquie du nouveau premier ministre qui ne cache pas son tropisme pro-russe pourrait compliquer la donne. Robert Fico a d’ailleurs annoncé qu’il suspendait toute aide militaire à Kiev et il pourrait s’opposer au déblocage d’un paquet de 50 milliards d’€ que la Commission voudrait octroyer à Kiev sur la période 2024-2027.
On se tourne maintenant vers le domaine de la santé, la Commission européenne a présenté mardi 24 octobre une série de mesures visant à pallier une possible pénurie de médicaments cet hiver au sein de l'UE
Oui, les récentes pénuries - notamment l'hiver dernier de certains médicaments dits critiques - ont poussé la commission à revoir les chaînes d'approvisionnement pour en assurer la disponibilité cet hiver mais aussi à plus long terme.
Les médicaments concernés sont considérés comme essentiels à la poursuite de traitement ou pour assurer des soins de qualité. Les pénuries de stocks observées l'hiver dernier notamment en Belgique ont montré une certaine fragilité du secteur notamment face à la recrudescence des virus respiratoires.
Et concrètement que dit ce communiqué ?
Et bien il s'agit d'adopter au sein de l'UE une approche commune notamment pour le stockage de ces médicaments mais aussi de mettre en place un système d'alerte pour prévenir ces pénuries.
Basé sur des travaux réalisés dans le cadre de l'union européenne de la santé et la récente réforme pharmaceutique, la Commission vise également à établir une liste de ces médicaments critiques (entre 100 et 350) afin d'en assurer les chaînes d'approvisionnement. Cette annonce prévoit également la mise en place d’un mécanisme européen de solidarité volontaire afin de permettre aux pays faisant face à des pénuries de stock de se tourner vers les Etats qui en disposent de manière suffisante.
Continuons ce journal en évoquant le texte adopté par le Parlement européen le 25 octobre pour lutter contre l’addiction aux réseaux sociaux.
Oui, la Commission en charge du marché interne et de la protection au consommateur du parlement a adopté ce mercredi un texte alertant sur la nature addictive de certains services en ligne.
Les députés européens estiment que les réglementations actuelles, telles que le récent règlement sur les services numériques sont actuellement insuffisants.
La santé mentale des utilisateurs, en particulier des jeunes internautes, est au cœur de ce texte
En effet, une utilisation déraisonnée des réseaux sociaux peut mener à de nombreux troubles tels qu’une perte de la concentration ou des capacités cognitives; Elle mène aussi à la limitation de l’activité physique et la dépression.
Le texte prévoit la création d’une "liste de bonnes pratiques" visant à restreindre l'utilisation des interfaces numériques à des fins commerciales par les réseaux sociaux.
Les eurodéputés envisagent d'obliger ces plateformes à offrir un "droit de ne pas être dérangé", à désactiver les notifications par défaut, et à imposer un fil d'actualité chronologique pour les abonnés.
Le rapporteur Kim Van Sparrentak déclaré à ce sujet, je cite « aucune autodiscipline ne peut lutter contre la conception addictive à laquelle nous sommes tous soumis aujourd'hui. Il s'agit là d'un des défis de notre époque. L'UE doit maintenant s'attaquer à la conception addictive !"
Cette initiative européenne fait écho à des actions similaires aux États-Unis, où plus de quarante États ont récemment intenté des poursuites contre Instagram et Facebook, propriétés de Meta, pour des raisons analogues.
Un journal présenté par Thomas Kox et Ulrich Huyguevelde