Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.
Cette semaine intéressons nous aux conséquences alimentaires de la guerre en Ukraine, en Europe et dans le monde. En effet, depuis le début de l’invasion russe, la sécurité alimentaire mondiale est en question, en raison notamment du blocus organisé par les forces armées russes.
Effectivement, depuis le début de l’invasion, la Russie a mis en place un blocus maritime en Ukraine qui s’étend de la mer d'Azov au port d'Odessa, sur la mer Noire. Le port d’Odessa représente en temps normal 60 % de l'activité portuaire du pays. Une situation dramatique alors que l’Ukraine est un exportateur majeur de céréales dans le monde. Depuis le début du mois de mai, ses exportations de céréales ont baissé de moitié.
Si le blocus continue, la communauté internationale craint des retombées sur la sécurité alimentaire mondiale.
Tout à fait. A ce sujet, lundi dernier le président français Emmanuel Macron a proposé le vote d’une résolution de l'ONU afin d’ouvrir un corridor maritime et ainsi permettre aux marchandises ukrainiennes de circuler. Une initiative diplomatique qui ne fait pas l’unanimité.
Les pays africains sont particulièrement inquiets des répercussions du blocus sur leur population.
Oui, mardi dernier, les représentant·es de l’Union Africaine se sont adressé·es aux institutions européennes. Dans son allocution, le président de l’UA, également président du Sénégal, a exhorté les dirigeant·es à faire tout leur possible pour débloquer les stocks de céréales et assurer leur transport. Il a déclaré aux dirigeant·es que la pénurie d'engrais et de denrées alimentaires en Afrique était "très grave et alarmante". Il a également profité de cette occasion pour appeler l’UE à soutenir l'Afrique dans ses efforts de modernisation du secteur agricole. « Ce qui nous manque, et que vous pouvez fournir, c’est l’investissement financier et technologique nécessaire pour produire plus et mieux, et créer une prospérité partagée », a t’il expliqué.
Des craintes que la Commission européenne cherche à tempérer, alors que le président de l’Union africaine va s’entretenir avec Vladimir Poutine en Russie jeudi prochain.
Oui cette semaine les dirigeant·es européenn·es ont appelé les pays africains à ne pas se laisser prendre au piège d’une campagne de propagande menée par le Kremlin. Cette dernière accuse la Commission européenne d'être responsable d’une crise alimentaire mondiale imminente, causée par les sanctions occidentales contre la Russie. "C'est une désinformation totale du côté de la Russie, la seule raison pour laquelle nous nous débattons maintenant avec une crise alimentaire est due à cette guerre brutale et injustifiée contre l'Ukraine", a déclaré la présidente de la Commission.
Les négociateurs du Parlement européen, de la Commission et du Conseil sont aussi parvenus à un accord historique relatif à une directive sur le salaire minimum. Violette, quel est l’objectif de cette législation?
La directive vise à définir un cadre pour les salaires minimaux dans les États membres où ils existent et inciter le renforcement des négociations collectives. Selon le groupe européen des Verts, il s’agit d’un « grand pas en avant dans la lutte contre la pauvreté au travail, l’écart de rémunération entre les sexes et l’inégalité salariale pour les travailleurs dans toute l’UE ».
Et en quoi consistent ces nouvelles mesures ?
Eh bien, le texte ne vise pas à imposer un salaire minimum dans toute l’Union. Cependant, la directive suggère de mettre en place un salaire minimum légal correspondant à au moins 60% du salaire médian d’un pays ou à 50% du salaire moyen. Ce taux est une recommandation adressée aux Etats-membres et n’est pas contraignant.
La directive a soulevé des inquiétudes dans les pays où les négociations salariales se font par le biais de négociations collectives, tel que le Danemark ou la Suède. Violette, comment les négociateurs y ont répondu ?
Ces dispositions s’appliquent uniquement aux pays prévoyant un salaire minimum légal. Les pays qui ont recours à la négociation collective n’y sont pas tenus. Cette pratique est par ailleurs fortement encouragée par l’Union européenne et la directive impose un taux de couverture d’au moins 80%.
Quelles seront les conséquences de l’adoption de cette Directive ?
Et bien, cela signifie que 22 États-membres devront augmenter leur salaire minimum. Ce qui aura une incidence sur 24 millions de travailleurs européens. Cette réglementation devrait surtout profiter aux travailleurs des pays de l’est.
Terminons ce journal en revenant sur l’intervention du Président du Parlement ukrainien, Rousian Stefantchouk devant le Parlement européen. Il a appelé l’assemblée à soutenir la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.
Oui, à cette occasion, la Présidente Metsola a confirmé que le Parlement européen continuerait à soutenir les efforts de l’Ukraine afin d’obtenir le statut de pays candidat. Elle a déclaré : « Nous savons combien il est important d’envoyer un signal clair : l’Ukraine a sa place dans notre famille européenne. Nous devons dire au monde que l‘Ukraine c’est l’Europe. ».
Le président de l’assemblée ukrainienne s’est aussi exprimé, lors d’une interview donnée à Euronews, sur la crise alimentaire, conséquence du blocage de l’exportation des céréales ukrainiennes.
Il a en effet déclaré que l’Ukraine est consciente de sa responsabilité vis-à-vis des pays importateurs de céréales. Il a indiqué que si l’Ukraine est capable de se nourrir seule, elle n’est pas égoïste et qu’elle est responsable dans la prévention d’une crise alimentaire mondiale.
Juliane Barboni - Violette de Croÿ