A Strasbourg la librairie le Quai des brumes accueillait en ce mois de mai Cléa Chakraverty, journaliste franco-indienne, qui a vécu et travaillé dans ce pays d’Asie du Sud notamment pour des médias comme Le Monde diplomatique. A partir de ses reportages sur le terrain, de ses recherches en anthropologie et plus largement de ses années d’expériences passées en Inde, elle a publié récemment son ouvrage La voix de Sita.
[En Inde] c'est vrai qu'on y est vraiment confrontée à une densité de population masculine, qui occupe tous les espaces publics. On est dans une balance démographique négative pour les femmes : on a environ 900 femmes pour 1 000 hommes.
L'auteure franco-indienne pose son regard sur une Inde contemporaine où les phénomènes de violence envers les femmes sont encore profondément ancrés dans la société.
Ce récit là de dire "nous avons été éduquées comme ça, et on doit se sacrifier pour notre famille et pour la société, tu ne peux pas le comprendre", je l'ai aussi entendu chez des femmes de classe sociale plus aisée. [...] Et ce mythe est aussi invoqué par les responsables politiques et religieux.
Sur le terrain, le travail de reportage de Cléa Chakraverty a aussi été rendu plus compliqué par son image de femme journaliste occidentale.
Vous êtes vue comme une indienne snob, qui a grandi dans un pays occidental, qui ne veut pas faire l'effort de parler, qui est mieux que les autres. Aussi je suis journaliste donc je parle bien anglais... Donc pour certains rapports sociaux c'était compliqué.
Reportage réalisé par Romain L'Hostis.