En ce mois de février 2024, notre journaliste Romain L'Hostis est en ligne avec Benoît Lutgen, député européen belge membre du Parti Populaire européen (PPE), et au sein du Parlement européen de la Commission de l'agriculture et du développement (AGRI). L'eurodéputé défend une préférence européenne dans les produits utilisés pour les repas collectifs, notamment dans les cantines scolaires, les hopitaux, EHPAD etc.
Pour cela, une modification de la législation européenne est nécessaire, notamment en ce qui concerne les règles entourant les marchés publics. Or, depuis le 1er janvier de cette année, c'est au tour de la Belgique d'occuper la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne, qui rassemble les 27 Etats-membres de l'UE. Et Benoît Lutgen entend bien en profiter pour inciter son pays à mettre au devant de l'agenda des institutions de l'UE ce dossier de la préférence locale européenne dans les repas collectifs.
Comment cette préférence ou cette "exception alimentaire européenne" se déclinerait-elle concrètement ? L'Union européenne a-t-elle la compétence nécessaire pour décider d'une telle législation ? En effet, l'Union s'est traditionnellement construite autour de l'idée de libre concurrence et de lutte contre un interventionnisme trop fort des Etats, et 2024 n'a pas forcément commencé sous le signe du protectionnisme : avec les négociations sur de nouveaux accords internationaux de libre-échange (accord sur le Mercosur, ou avec la Nouvelle-Zélande par exemple), la conjoncture n'y semble pas favorable. Pour en savoir plus, Romain L'Hostis en décrypte les enjeux actuels avec Benoît Lutgen.