Au cœur du temps

Yankees ou Dixies ? Les Français à l’épreuve de la guerre de Sécession

© Paul Otlet - Wikimedia Commons Yankees ou Dixies ? Les Français à l’épreuve de la guerre de Sécession
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​Au cœur du temps se propose de tourner les pages de la longue et complexe histoire de l’humanité depuis l’aube des plus antiques civilisations apparues simultanément il y a plus de 6 000 ans en basse Mésopotamie et en Égypte. Au fil de ces brèves chroniques, les aspects diplomatico-militaires et politiques seront privilégiés sans toutefois écarter les faits socio-économiques et culturels majeurs. Les quatre grandes périodes de l’histoire _ Antiquité, Moyen Âge, Temps moderne et époque Contemporaine_ seront abordées successivement suivant un parfait équilibre. Les deux pauses musicales seront dans la plus grande mesure du possible choisies en lien avec le sujet abordé.

« Si le Nord est victorieux j’en serai heureux mais si c’est le Sud j’en serai enchanté. » Ainsi se serait exprimé Napoléon III empereur des Français quant à l’issue de la tragique guerre civile qui opposa entre 1861 et 1865 l’Union et la Confédération. Soucieux du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, il semble que l’empereur ait trouvé également quelques avantages dans un conflit qui lui permettait de prendre pied au Mexique sans craindre la réprobation des Américains englués dans leurs luttes intestines.

Pour les 100 000 Français installés aux États-Unis se posa la délicate question de leur engagement auprès de l’un ou l’autre camp tandis que de l’autre côté de l’Atlantique survinrent de nombreux volontaires parmi lesquels des princes de la famille d’Orléans qui reprirent le chemin que La Fayette avait emprunté quatre-vingts ans plus tôt pour le meilleur ou pour le pire.

Les ambigüités de la diplomatie française qui en déclarant le 10 juin 1861 sa neutralité en venait de iure à reconnaître au Sud un statut de belligérant jetèrent un froid dans les relations franco-américaines après la victoire de l’Union. C’est ce motif qui déterminera entre autres le sénateur et juriste français Édouard Laboulaye, président du Comité de l’union franco-américaine, à vouloir offrir aux Américains une statue de la Liberté à l’occasion du centenaire de la Déclaration d’Indépendance des U.S.A. Le monument sera finalement inauguré sur Liberty Island à l’entrée du port de New-York dix ans après, le 28 octobre 1886.

Bibliographie : Farid Ameur, Les Français dans la guerre de sécession 1861-1865, Rennes, PUR, 2016

Musiques :

Air irlandais, Yankee Doodle (1745)

Mickey Newbury/Elvis Presley, An american trilogy (1972)