L'éco de Marc Tempelman

Pendant ce temps, à Davos

Pendant ce temps, à Davos

Chaque semaine sur euradio, retrouvez Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee, qui traite les sujets et les actualités de la finance.

De quoi allons-nous parler aujourd’hui ?

Pendant qu’en France le sujet de la réforme des retraites occupe le devant de la scène, les grand·es décideur·euses de ce monde se sont réuni·es, comme tous les ans, dans le coquet village de Davos, dans les Alpes, pour discuter des sujets économiques et géopolitiques majeurs et faire le point. Je pensais qu’il était utile de partager avec vous les grandes tendances qui s’y sont dégagées.

Oui, mais avant cela, pouvez-vous nous dire en quelques mots pourquoi tant de hauts responsables se réunissent dans ce petit village suisse tous les ans ?

Bien sûr. Au départ, il s’agit de la réunion des membres du Forum Économique Mondial, une fondation internationale à but non lucratif fondée en 1971, et basée en Suisse qui réunit mille entreprises internationales. Son but est tout simple... améliorer l’état du monde. Au fil du temps, de nombreux·euses académicien·nes et dirigeant·es politiques, mais aussi des célébrités engagés, comme le Bono du groupe de rock U2 ou des activistes, comme Greta Thunberg, se sont greffés à la réunion annuelle de la fondation, pour participer aux débats.

D’accord, il s’agit d’une sorte de convention annuelle à laquelle les grand·es de ce monde participent pour débattre des sujets clé du jour ?

Exactement. Ainsi, des dirigeant·es politiques, les président·es des banques centrales, dont Madame Christine Lagarde pour la BCE, mais aussi de nombreux PDGs de multi-nationales sont présents et partagent leurs points de vue sur l’avenir. Un moment intéressant donc, pour se faire une idée de ce que 2023 pourrait nous réserver.

Alors quelles grandes tendances se dégagent ? Est-ce que les participant·es étaient plutôt optimistes ou pessimistes sur notre avenir ?

Le consensus était globalement plus positif qu’attendu. Car la guerre en Ukraine, la faiblesse économique en Chine et les effets dévastateurs de la hausse des prix, notamment dans les secteurs alimentaires et de l’énergie auraient pu faire craindre le pire.

Mais trois tendances spécifiques permettent de croire à un futur plus rose que cela.

Vous devinez ma question, quelles sont ces tendances positives ?

La première est la décision de la Chine d’arrêter sa politique zéro-Covid, qui permet d’espérer un rebond économique dans une des trois principales zones économiques du monde. La seconde est la baisse de plus de 80 % du prix du gaz, qui soulage les économies en Europe, une autre des trois zones économiques majeures. Et enfin, pour la troisième zone, c’est-à-dire les États-Unis, c’est l’adoption du Inflation Reduction Act, avec ses subventions gigantesques pour financer la transition énergétique, qui pourrait constituer un moteur de croissance additionnel.

Et cela se traduit réellement par un optimisme tangible ?

Oui. Ainsi, Alan Joppe, le PDG d’Unilever, a déclaré se préparer à une vague de consommation par la population chinoise, forcée d’épargner durant 3 longues années de confinement. Vicki Hollub, la PDG du groupe pétrolier Occidental a souligné l’importance des investissements qu’elle allait faire dans le domaine de la capture et du stockage du dioxyde de carbone. Le chancelier allemand Olaf Scholtz rejoint de nombreux autres dirigeant·es et a estimé que son pays pouvait probablement éviter de tomber en récession.

Pour finir, n’y avait-il pas des observations plus pessimistes ?

Si, avec deux tendances notables à signaler. Les président·es de banques centrales ont souligné que si l’inflation avait commencé à baisser, il y avait encore beaucoup de chemin à faire. Ce qui veut dire que les taux d’intérêts vont rester élevés pendant encore plusieurs trimestres.

Et dans un monde avec autant de tensions et de pressions sociales, de nombreux·euses leader·euses ont exprimé la crainte que les sujets de la transition énergétique et du risque climatique pourraient être dépriorisés.

Entretien réalisé par Cécile Dauguet.