L'éco de Marc Tempelman

La baisse des taux


Photo de Ono  Kosuki: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-en-veste-de-costume-noir-tenant-une-machine-atm-bleu-et-noir-5999936/ La baisse des taux

Photo de Ono Kosuki: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-en-veste-de-costume-noir-tenant-une-machine-atm-bleu-et-noir-5999936/

Chaque semaine sur euradio, retrouvez Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee, qui traite les sujets et les actualités de la finance.

Bonjour Marc, de quoi allons-nous parler aujourd’hui ?

Bonjour. Je souhaitais parler avec vous de la baisse des taux directeurs. La BCE ayant coupé ses taux pour la zone euro d’un quart de pourcent la semaine dernière.

Je comprends que la Fed américaine en faut autant et a également entamé sa réduction progressives des taux directeurs aux États-Unis

C’est exact, des deux côtés de l’Atlantique, et après une période de forte hausse des taux directeurs, le cycle s’inverse. Pour rappel, la hausse des taux avait pour objectif de lutter contre l’inflation, qui avait eu tendance à s'emballer en 2022 et 2023. Mais qui s’approche de nouveau des 2% par an, qui est la cible officielle des banques centrales.

Ce qui permet donc à ces institutions de commencer à réduire les taux d’intérêt.

Avec quel objectif ?

La mission principale des banques centrales est bien de contenir l’inflation. Mais une fois la cible atteinte, il s’agit de faire attention de ne pas la dépasser, et de maintenir les taux à des niveaux élevés pendant trop longtemps. Car cela étranglerait la croissance économique pour provoquer une récession. Or plusieurs indicateurs économiques indiquent un ralentissement marqué de la croissance, en Allemagne, aux États-Unis et en France.

C’est donc une histoire de timing. Couper les taux directeurs trop tôt et l’inflation revient. Mais si on attend trop, le risque de récession est réel.

C’est ça. Et les banques centrales visent donc le scénario du “soft landing”, c’est-à-dire de l'atterrissage en douceur.

Comment des taux d’intérêt qui baissent peuvent soutenir l’économie ? Quels secteurs sont concernés ?

En théorie, tous les secteurs bénéficient d’une baisse des taux, car elle permet à tout type d’entreprise d’emprunter à moindre coût, et donc d’investir. Ce qui relance plus largement l’activité économique, car qui dit investissement, dit recrutements.

De façon très concrète, une baisse des taux impacte aussi nos vies au quotidien. Car elle permet aux personnes qui veulent acheter un bien immobilier d’obtenir des conditions d’emprunt plus attractives.

Et on voit bien comment une hausse des transactions immobilières peut booster le secteur immobilier.

Quels sont selon vous les impacts de la baisse des taux sur différentes formes d’investissement ? Est-ce qu’on doit craindre une baisse des rendements, par exemple sur le Livret A ?

La question est pertinente. Il est certain que le 3% que verse le Livret A actuellement est à risque. La formule du calcul du taux va mécaniquement conduire à une révision à la baisse en début d’année prochaine.

Mais d’autres placements profitent de la baisse des taux. En premier lieu, quand les taux baissent, le cours des obligations montent. Donc, toute chose étant égale par ailleurs, si les taux d’intérêt se mettent à baisser, les investissements en fonds obligataires devraient en bénéficier.

On peut aussi penser au fonds euro en assurance vie, un produit très populaire en France. Comme le capital placé sur ce support est garanti par les sociétés d’assurance qui le proposent, les fonds qui s’y trouvent sont très largement investis en obligations. Là aussi on peut donc espérer un rendement pour 2024 qui devrait tourner autour de 3% net de frais de gestion.

Pour finir, pouvez-vous dire un mot sur l’effet probable de la baisse des taux sur les actions ?

La question est complexe. Si les banques centrales réussissent leur coup et font atterrir les grandes économies mondiales en douceur, les marchés actions devraient en profiter. Mais ce scénario est maintenant anticipé. Donc je dirais plutôt que si ce scénario rose ne se réalisait pas, alors une correction boursière est à craindre. À suivre Un entretien réalisé par Laurence Aubron.