Arnauld Leclerc est professeur à l'Université de Nantes et directeur de Chaire Jean Monnet de Philosophie de l'Europe. Nous évoquons avec lui les enjeux européens du second tour de la présidentielle qui opposera ce dimanche 24 avril Emmanuel Macron à Marine Le Pen.
Deux candidats qui présentent deux visions très différentes de l'Europe. Emmanuel Macron se positionne sur un renforcement de l'Europe, dans une logique fédérale avec un transfert de compétences et d'augmentation des impulsions du niveau européen. Quant à elle, Marine Le Pen défend un modèle que l'on appelle l'Europe des Nations, qui prévoit une diminution des pouvoirs à Bruxelles pour que la validation politique se fasse à l'échelle de chaque Etat.
À l'échelle européenne, il y a l'idée d'une continuité réservée avec Emmanuel Macron alors qu'il y a l'idée d'une rupture, d'une période de crise et d'incertitudes extrêmes avec Marine Le Pen.
Arnauld Leclerc
Que ce soit la France ou l'Europe, ce sont deux constructions politiques. Et donc ce sera le rapport de force qui déterminera la nature des règles sur lesquelles on s'accorde. Le droit est un garde-fou mais qui ne peut pas jouer sur tous les aspects.
Arnauld Leclerc
D'habitude, la présidentielle a un rôle d'impulsion très fort pour les législatives. Il n'est pas certain que ce sera le cas cette fois avec une législative qui serait presque le contraire de la présidentielle. Cela donnerait une situation d'ingouvernabilité qui serait assez grande, fragilisant ainsi la position de la France dans l'Union européenne.
Arnauld Leclerc
Arnauld Leclerc au micro de Cécile Dauguet