Chaque mardi sur euradio, le Think tank Sport et Citoyenneté propose un regard sur l’impact social du sport en Europe : handicap, gouvernance, égalité des genres, sédentarité, inclusion sociale… c’est aussi du sport !
Cette semaine nous retrouvons Sophie Lopez du Think tank Sport et Citoyenneté. La semaine dernière Sophie, vous avez conclu le dérèglement climatique et ses impacts sur nos pratiques sportives…
Oui en effet, à ce sujet l’une des premières choses à laquelle nous pensons est l’augmentation et l’intensité des vagues de chaleur. Ces dernières rendent la pratique du sport plus difficile. Elles peuvent même entraîner des répercussions sur la santé des athlètes.
Nous avons encore tous ces images des marathoniens abandonnant leur épreuve lors des championnats du monde d’athlétisme de Doha en 2019. Lors de l’épreuve dames par exemple, 28 des 68 coureuses avaient abandonné la course.
Mais, au-delà des activités sportives en elles même, ce sont aussi les sites et les lieux de pratique sportive qui sont menacés. C’est particulièrement le cas de nos océans.
Alors justement à ce propos, quels sont les impacts de la dégradation des océans sur nos pratiques sportives ?
Le dérèglement climatique provoque, entre autres, l’érosion des côtes, la montée du niveau de la mer et l’augmentation des submersions marines … tous ces phénomènes climatiques sont accélérés. Ils ont un impact négatif sur les sports nautiques, car ils mettent en péril les sites de pratique de ces sports.
L’ONG environnementale WWF France souligne par exemple que, dans un scénario où la température globale de la Terre augmenterait de 2°C, un club de voile sur sept situés sur le littoral serait menacé par la hausse du niveau de la mer. Pour illustrer, cela représenterait en France environ 80 clubs.
Comment pouvons-nous sensibiliser à cette cause et vers qui pouvons nous nous tourner ?
Logiquement, les amateurs et passionnés de sports nautiques sont les premiers défenseurs de cette cause.
Par exemple, le surfer n’aime pas uniquement surfer. Il apprécie surtout l’environnement qui l’entoure, car sans l’océan et sans les vagues, le surf ne pourrait pas exister.
C’est par exemple le combat de Surfrider Foundation, une organisation créée à l’origine par un groupe de surfeurs désireux de préserver leur « terrain de jeu » à savoir l'océan, les littoraux …et tout ce qui touche à l’environnement marin.
Mais enfin, comme j’ai eu l’occasion de le rappelle ces dernières semaines, le dérèglement climatique est un enjeu global, qui touche tout le monde.
Avez-vous des exemples d’initiatives qui mêlent sports nautiques et sensibilisation à la protection de l’environnement ?
Eh bien l’approche des JO de 2024, avec des épreuves nautiques qui auront lieu sur nos littoraux, est l’occasion d’ouvrir la réflexion sur ce sujet. A ce propos, Sport et Citoyenneté est un co-organisateur de la conférence « Sport et Mer » qui a lieu aujourd’hui à Toulon.
Puis, toujours dans notre objectif de promouvoir et de soutenir la mise en œuvre du « sport vert », nous avons récemment conceptualisé un projet visant à diffuser les connaissances en matière de protection des environnements marins aux jeunes passionnés de sports nautiques, en partenariat notamment avec Surfrider.
Ce projet repose sur le fort potentiel éducatif du sport ; et ces valeurs éducatives du sport, nous en parlerons la semaine prochaine.
Sophie Lopez au micro de Cécile Dauguet