Chaque mardi sur euradio, le Think tank Sport et Citoyenneté propose un regard sur l’impact social du sport en Europe : handicap, gouvernance, égalité des genres, sédentarité, inclusion sociale … c’est aussi du sport !
Nous retrouvons aujourd’hui Rodolphe Doité de Sport et Citoyenneté. Vous vouliez aujourd’hui traiter d’un sujet spécifique, la Responsabilité sociale des organisations sportives. Alors, commençons par le commencement, qu’est-ce que la responsabilité sociale ?
La responsabilité sociale est définie comme l'intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties prenantes. Cette notion de parties prenantes est essentielle dans la responsabilité sociale, car ce sont leur besoin que doivent prendre en compte les entreprises lorsqu’elles mettent en place leurs différentes activités...
Cette question de la Responsabilité sociale a été énormément étudiée, a donné lieu à de nombreuses recommandations, des textes de loi, des normes internationales. Et le monde du sport n’y échappe pas, bien évidemment.
Ça parait désormais plus claire ! Et vous le mentionniez, mais pourquoi cela s’applique à la matière sportive ?
Et bien pour deux raisons principales.
La première, c’est que malgré tout, certaines organisations sportives doivent être considérées comme des entreprises à part entière. C’est le cas des clubs par exemple, qui sont désormais structurées comme des acteurs privés.
La seconde tient au rôle qu’à le sport dans notre société. Il implique en effet de nombreuses parties prenantes, les fans, les clubs, les fédérations, les autorités locales et nationales et j’en passe. C’est aussi un domaine qui génère beaucoup d’émotions, et il est possible d’utiliser ces dernières pour faire passer des messages, influencer les comportements, comme nous l’expliquons dans ces chroniques. Et la RSE peut alors devenir un véhicule intéressant pour conduire ces changements.
Et vous auriez des exemples ?
Souvent, les organisations sportives ne se sentent pas vraiment compétente, ou légitime, pour mettre en œuvre des politiques de responsabilité sociale. Mais on se rend compte que la plupart le font, et ce même sans le savoir ! Reprenons les exemples d’un club sportif, que nous avons cité avant.
Dans le cadre du projet FIRE, dont nous avons parlé ici, nous avons beaucoup échangé avec la Fondation du FC Barcelone, qui mène de nombreux projets sur l’inclusion des réfugiés par exemple, en Catalogne, en Italie, Grèce et au Liban. Et une de ses sources de revenu vient des joueurs du clubs eux-mêmes, qui donnent 1% de leur salaire à cette Fondation.
On peut rester dans le domaine du football et parler des fédérations, et notamment de l’UEFA. En janvier, ces derniers ont publié leur stratégie RSE à horizon 2030, avec pour ambition d’utiliser le football et leurs activités pour œuvre dans de nombreux domaines : lutte contre le racisme, inclusion des réfugiés, promotion de la santé, événement durable, économie circulaire...
Vous avez évoqué des événements durables. Avec l’importance croissante de la lutte contre le changement climatique, que pouvez-vous nous en dire ?
Et bien que de plus en plus de grands événements sportifs prennent en compte ces aspects-là, aussi et surtout car les publics sont de plus en plus regardants que ces initiatives.
Par exemples, nous parlions d’économie circulaire. Pendant les jeux de Tokyo de 2021, le Comité d’organisation a fait appel à la population japonaise pour la création des médailles. Avec un appel au recyclage des appareils électroniques, ils ont été en mesure de réutiliser l’ensemble des composant pour faire les 5000 médailles des jeux.
Un autre exemple, français cette fois, est celui de Roland Garros. Ils ont en effet mis en œuvre une très intéressante démarche RSE sur l’événement majeur du tennis en France. De nombreuses initiatives sont mises en place, comme le recours à 100% de véhicules électriques, la gestion des déchets, la fourniture de repas gratuit avec l’association le Chaînons manquant et les invendus alimentaires, et j’en passe !
Ces éléments nous montre bien que le sport peut être responsable, lorsqu’il y a la volonté de le faire.
Sophie Lopez au micro de Laurence Aubron