L'état de l'État de droit - Elise Bernard

La Hongrie de Viktor Orban : la Commission européenne interpelle dans son Rapport sur l'État de droit

Union européenne, 2020 La Hongrie de Viktor Orban : la Commission européenne interpelle dans son Rapport sur l'État de droit
Union européenne, 2020

Elise Bernard, Docteur en droit public, enseignante à Sciences-Po Aix et à l'ESSEC, décrypte chaque lundi sur euradio les traductions concrètes, dans notre actualité et notre quotidien, de ce grand principe fondamental européen qu’est l’État de droit. Ses analyses sont publiées sur la page Europe Info Hebdo.

L’Etat de droit européen est devenu un élément essentiel de l’intégration européenne et on a vu la semaine dernière que le Rapport consacré à l‘État de droit était très critique à l’égard de l’Italie et la Slovaquie. Mais à l’heure actuelle, c’est l’Etat de droit en Hongrie qui inquiète.

Clairement Laurence, la première place du podium en matière d’irritant de la Commission européenne revient à Viktor Orban et son parti Fidesz!

Oui, les critiques pleuvent à son encontre : son positionnement à propos de la Russie, sa tendance à abuser du veto au Conseil européen…

Des pressions et comportements abusifs ont été dénoncés cet été aussi, par des chefs d’entreprises européennes implantées en Hongrie!

Evidemment ce 5e rapport sur l’Etat de droit en Hongrie témoigne de cette vision très particulière de la démocratie illibérale!

A la conférence de presse, le commissaire Reynders à la justice n’hésite pas à dire que ce pays « est un véritable problème systémique en matière d’Etat de droit».

Il ne fait donc pas uniquement de la provocation pour être visible sur la scène internationale.

Non bien sûr, l’objectif semble juste de se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible. Le rapport regrette en particulier l’absence de résultats dans les enquêtes pour corruption concernant des hauts responsables du Fidesz et leur entourage

Viktor Orban, depuis son retour au pouvoir en 2010, n’a eu de cesse de porter atteinte au pluralisme et à l’indépendance des médias.

Oui Reporters sans frontière interpelle régulièrement à ce sujet. Certes, les reporters hongrois font rarement l’objet de violences physiques ou d’interpellations injustifiées, mais l’État hongrois est aussi connu pour surveiller les journalistes via le logiciel Pegasus.On attend donc avec impatience la pleine application en août 2025 du règlement européen sur la liberté des médias!

Un entretien réalisé par Laurence Aubron

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