Et si ce n’était nullement incohérent ? Et si la manière dont les Etats-Unis viennent d’affirmer la pérennité de leurs liens avec le royaume saoudien tout en désignant le prince héritier comme le commanditaire de l’assassinat de Jamal Khashoggi constituait au contraire un précédent établissant une nouvelle doctrine ?
Vendredi, dans les minutes qui ont suivi la publication du rapport de la CIA expliquant que les hommes de confiance de Mohammed ben Salmane n’auraient pas pu assassiner cet opposant si le prince héritier ne leur avait pas demandé de le faire, les journalistes, correspondants et analystes de CNN en perdaient leur latin. Mais enfin, disaient-ils, le souverain en titre accuse ses 85 ans, son fils est aux commandes depuis plusieurs années et contrôle si bien tout que rien ne l’empêchera de succéder à son père le moment venu et que feront alors les Etats-Unis ? Ils rompront leurs relations avec Ryad ? Les maintiendront mais refuseront de recevoir un assassin à la Maison-Blanche ? Ou bien alors l’Amérique va maintenant favoriser, entendait-on entre les lignes, une révolution de palais qui la sortirait de ce mauvais pas ?
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