Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.
L’Europe n’est pas morte. Elle a de formidables retards à combler. Il lui faut s’affirmer au plus vite en puissance politique mais le nouvel impérialisme de Donald Trump précipite le mouvement au lieu de le freiner alors même que l’invasion de l’Ukraine avait déjà convaincu les 27 de la nécessité d’une Défense commune.
La mission du commissaire à la Défense dont l’Union s’est maintenant dotée est de jeter les bases d’industries d’armement paneuropéennes. L’Union pourrait là recourir à l’emprunt car les démocrates-chrétiens qui devraient revenir au pouvoir à Berlin en février veulent accroître le soutien allemand à l’Ukraine et auront besoin d’élargir leur marge de manœuvre financière. En charge de la présidence tournante de l’Union, la Pologne, cette Pologne qui avait si longtemps refusé l’idée d’une Défense commune car elle ne croyait qu’en l’Alliance atlantique, appelle quant à elle les Etats-Unis à admettre que l’Europe ne peut pas augmenter ses dépenses militaires tout en continuant à acheter américain plutôt qu’européen.
Comme l’Allemagne et les Pays baltes, la Pologne parle aujourd’hui français sur les questions de Défense et le Triangle de Weimar, le triangle franco-germano-polonais, s’impose toujours plus aux commandes politico-militaires de Union.