Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.
L’Amérique est une démocratie. C’est ce qui fait que Donald Trump n’est pas Vladimir Poutine car à la différence du président russe, il finira par se heurter à des contre-pouvoirs, ceux de la magistrature, du Congrès, de la presse, des gouverneurs et de la Réserve fédérale.
Il y a des limites au pouvoir de Donald Trump que celui de Vladimir Poutine ne connait pas mais, entre ces deux hommes, les ressemblances politiques donnent aujourd’hui le vertige.
L’un et l’autre savent si bien qu’un mensonge martelé devient vite une vérité débattue qu’on ne sait plus lequel est le plus grand menteur des deux, celui qui assure que des « nazis » gouverneraient l’Ukraine ou celui qui persiste à dire que Joe Biden lui aurait « volé » sa réélection en novembre 2000.
L’un et l’autre haïssent la liberté de la presse et tandis que Vladimir Poutine y a mis fin, Donald Trump s’acharne à l’affaiblir en la dénonçant comme l’arme première du pouvoir occulte qui dominerait l’Amérique.
L’un et l’autre ne voient dans la Justice qu’un instrument de l’exécutif dont Poutine a fait une machine à embastiller ses opposants et que Trump a entrepris de mettre à sa main en s’assurant le soutien de la Cour suprême.
L’un et l’autre gouvernent en confondant les pouvoirs de l’argent et de l’Etat dans un système d’oligarchie que la Russie post-communiste avait réinventé trente ans avant que Donald Trump ne l’importe aux Etats-Unis.
L’un et l’autre veulent enterrer la concertation des nations et le droit international en rendant leur prééminence aux intérêts des grandes puissances et à leur volonté d’extension territoriale au Groënland comme en Ukraine.