Les raisons n’en sont pas spécifiquement américaines puisqu’il y a bien d’autres Trump de par le monde. L’explication ne tient pas non plus au trop tardif retrait de Joe Biden puisqu’il y avait des mois déjà que Donald Trump s’était rallié une moitié des Américains.
Alors ?
Comment comprendre que les Etats-Unis aient donné une si solide majorité à un invraisemblable menteur, mégalomane, grossier et pouvant pousser la vulgarité jusqu’à mimer de ses lèvres une fellation en tenant un micro à pleines mains devant une foule d’admirateurs hilares ? Comment admettre que le sort de l’Ukraine, de sa population et de ses héros dépende désormais d’un homme qui admire autant Vladimir Poutine qu’il déteste les Européens ?
La réponse tient en un mot : la peur.
Cette peur qui s’est emparé des cinq continents depuis le début de ce siècle, les Américains la ressentent encore plus profondément que le reste du monde car ils s’étaient habitués à être les plus riches, les plus forts, les plus industrialisés et les mieux armés. Protégés des chaos extérieurs par deux océans, ils n’avaient jamais été agressés en leur cœur mais ont découvert l’insécurité le 11 septembre 2001 lorsque le terrorisme a porté la guerre jusqu’à Manhattan.