Chaque semaine, Perspective Europe, l'association du master Affaires européennes de Sciences Po Bordeaux, revient sur l'actualité bruxelloise et européenne.
On discute des nouveautés de la semaine avec Lucie Pons. Lucie, dites-nous : quoi de neuf dans les institutions européennes ?
Les ministres des Vingt-sept vont rencontrer ce lundi 22 janvier leurs homologues d’Israël et de l’Autorité palestinienne, séparément. Les ministres égyptiens, jordaniens et saoudiens sont aussi attendus. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a quant à lui redit ce vendredi 19 janvier sa position en faveur d’une solution à deux Etats.
Qu’attend-on de ces rencontres ?
A ce stade, elles auront surtout pour objectif d’écouter chaque partie sur les moyens de mettre fin à la violence. Les ministres de l’Union européenne devraient également prendre de nouvelles sanctions contre le Hamas.
Il y a aussi de l’activité du côté du Parlement européen.
Tout à fait, le Parlement européen a adopté jeudi 18 janvier une résolution, qui menace de poursuivre la Commission européenne en justice si elle débloque à nouveau des fonds gelés à la Hongrie. La Commission a en effet annoncé le mois dernier débloquer 10,2 milliards d’euros de fonds européens gelés pour Budapest.
Mais pourquoi ce déblocage est-il critiqué par les eurodéputés ?
Les députés européens s’y opposent car ils estiment que la Hongrie ne poursuit pas les réformes demandées pour assurer l’indépendance de la justice. Ils appellent la Commission à ne pas céder au chantage de Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois.
Et pourquoi cela ?
Les eurodéputés voient dans ce déblocage de fonds un geste politique de la Commission pour tenter de convaincre Orbán de coopérer. Celui-ci refuse l’aide communautaire de 50 milliards d’euros visant à soutenir l’Ukraine pour les quatre prochaines années.
Cette résolution n’est pas la seule activité parlementaire majeure de la semaine.
Effectivement, le Parlement européen a également voté des législations environnementales.
Sur quoi portent ces textes ?
Les eurodéputés ont voté pour la fin des gaz fluorés, qui sont extrêmement nocifs pour le climat. Concrètement, on interdit la mise sur le marché de produits contenant ce type de gaz, selon un calendrier défini : les réfrigérateurs grand public seront visés dès 2026, les climatiseurs et pompes à chaleur à partir de 2032 ou 2035. À terme, tous les secteurs devront passer à des liquides de refroidissement naturels, même si des dérogations pourront être prévues.
Une autre mesure favorise aussi les objectifs climatiques européens.
C’est exact ! Le Parlement a également approuvé des mesures pour réduire les émissions de substances fragilisant la couche d’ozone.
Pour finir, une proposition insolite d’un vice-président de la Commission européenne : appeler Taylor Swift pour inciter les jeunes à voter aux élections européennes.
Margarítis Schinás a en effet invoqué le nom de la chanteuse américaine alors qu’il discutait de comment mobiliser les jeunes à se rendre aux urnes. Pour rappel, le taux de participation aux élections européennes n’était que de 42% chez les moins de 25 ans en 2019.
Mais que vient faire la chanteuse américaine dans tout cela ?
Eh bien, Schinás a fait remarquer que l’appel lancé par Taylor Swift sur les réseaux sociaux a permis en une journée à 35 000 jeunes américains de s’inscrire sur les listes électorales en septembre dernier. Mais on peut fortement douter que la chanteuse répondra à cet appel de la Commission ou que celui-ci permettra de contrer l’abstentionnisme, ainsi que la montée des partis d’extrême droite en Europe.
