« Quoi de neuf en Europe ? », c’est le nom que porte la chronique hebdomadaire réalisée par l’association Perspective Europe. Les étudiants du master Affaires Européennes de Sciences Po Bordeaux se sont donnés pour mission de décoder pour vous, chers auditeurs, l’actualité des Etats membres de l’Union européenne.
Alors Eve Pougeau, dites-moi : quoi de neuf en Europe ?
Ces derniers jours on a pu observer un regain de l'élargissement de l’Union Européenne au travers du cas de la Bosnie-Herzégovine. En effet, le 21 mars dernier, les 27 dirigeants européens ont unanimement pris la décision d'entamer des négociations d'adhésion avec pays. Cette étape est cruciale.
Mais pourquoi donc?
La Bosnie-Herzégovine était le dernier pays candidat officiel des Balkans occidentaux à ne pas avoir reçu l'approbation pour entamer les négociations d'adhésion à l'Union Européenne. Ainsi, huit ans après avoir formulé sa demande d'adhésion à l'Union, et toujours marquée par les divisions du conflit intercommunautaire des années 1990, la Bosnie-Herzégovine s'engage désormais à mettre en oeuvre les réformes exigées par les institutions européennes.
Mais qu’est ce qui a permis à ce pays d’accéder aux négociations d’adhésion à l’UE?
Tout à fait ! Il faut tout de même souligner que le processus de négociation s'annonce long et périlleux. Sarajevo devra aligner ses systèmes constitutionnels, judiciaires ou encore électoraux sur les normes de l'UE. Cependant, ces négociations marquent une étape cruciale vers l'élargissement européen aux Balkans occidentaux.
C’est donc une bonne nouvelle… meilleure du moins que le risque de mise sous surveillance budgétaire qui plane actuellement sur l’Italie
Vous avez raison Laurence. Le mercredi 3 avril dernier, le ministre de l’Économie italien, a annoncé que son pays se préparait à l'ouverture d'une procédure pour déficit excessif de la part de Bruxelles.
Mais pourquoi une telle procédure ?
Eh bien, notamment en raison d'une faible croissance qui éloigne l'Italie du respect des règles budgétaires européennes. Le ministre de l’économie prévoit ainsi un déficit public proche des 4,3 % du PIB. Or, cette estimation dépasse le seuil de 3 % fixé par les règles de l’Union.
Et comment le gouvernement appréhende cette nouvelle?
Le ministre italien ne semble pas s’inquiéter et a affirmé que l'Italie serait "en mesure" de faire face à cette procédure pour déficit excessif. Toutefois, l'appréhension d'une nouvelle période d’austérité se fait craindre dans le pays. Le gouvernement a déjà annoncé un vaste plan de privatisation de 20 milliards d'euros au cours des trois prochaines années, ainsi que des coupes budgétaires dans tous les ministères.
En effet, ça risque d’être serré … bon et pour finir on part en Allemagne pour se détendre ?
Tout à fait Laurence ! Depuis le lundi 1er avril, l'Allemagne est devenu le plus grand pays de l’Union européenne à légaliser l’usage du cannabis
Mais où pourra-t'on se procurer le cannabis?
Il faudra attendre encore trois mois avant de pouvoir en acheter légalement dans des « Cannabis Social Clubs ». Ces associations à but non lucratif pourront accueillir jusqu’à 500 personnes résidant depuis au moins six mois en Allemagne. En dehors de ces lieux, qui seront contrôlés au minimum une fois par an, l’acquisition de cannabis restera illégale.
Et quelle est la réaction des allemands face à cette légalisation ?
La réforme n’est pas sans provoquer une division de la société allemande. Si certains y voient une meilleure approche pour lutter contre la dépendance et le marché noir, d’autres craignent une facilitation de l'accès au cannabis et une normalisation de son image, particulièrement auprès des jeunes. L'opposition politique à la réforme reste donc forte, avec des perspectives d'annulation de la loi en cas de changement de gouvernement.
Entretien réalisé par Laurence Aubron.