Quoi de neuf en Europe ?

Quoi de neuf en Europe ? - Victor Muller

Photo de Max Kukurudziak sur Unsplash Quoi de neuf en Europe ? - Victor Muller
Photo de Max Kukurudziak sur Unsplash

« Quoi de neuf en Europe ? », c’est le nom que porte la chronique hebdomadaire réalisée par l’association Perspective Europe. Les étudiants du master Affaires Européennes de Sciences Po Bordeaux se sont donnés pour mission de décoder pour vous, chers auditeurs, l’actualité des Etats membres de l’Union européenne. Alors quels ont été les moments forts de la semaine qui vient de s’écouler ? On en discute tout de suite avec Victor Muller. Bonjour et bienvenue !

Alors Victor, dites-moi : quoi de neuf en Europe ?

Les regards se portent une fois de plus vers l’Ukraine, où la guerre contre la Russie continue de faire rage. Des frappes russes ont encore frappé ce week-end la région de Kharkiv et de Donetsk, faisant plusieurs morts et des dizaines de blessés. De son côté, l’Ukraine a annoncé la poursuite de ses frappes sur les installations industrielles et militaires sur le territoire russe. Les opérations menées dans la nuit du samedi 21 septembre ont ainsi permis à l’armée ukrainienne de toucher « l’une des trois plus grandes bases de stockage de minutions » en Russie, qui est un véritable lieu-clé pour l’approvisionnement et la logistique des troupes russes. De quoi faire espérer aux Ukrainiens un ralentissement de la contre-offensive russe dans la région de Koursk.

 Ces nouvelles du front nous parviennent alors que la Russie continue de provoquer les pays membres de l’OTAN.

Six avions militaires russes ont en effet été de nouveau interceptés par les forces de l’OTAN au-dessus de la mer Baltique le week-end dernier. Sans transpondeur ni plan de vol, ces avions russes ont ensuite été escortés par des Eurofighter en dehors de la zone aérienne de l’OTAN. Ces intrusions russes dans l’espace aérien otanien sont régulières depuis le début de la guerre en Ukraine, notamment au-dessus des pays baltes. L’objectif est probablement de tester la réaction de l’OTAN et de ses Etats membres.

En parlant de l’OTAN, le président ukrainien est actuellement en déplacement aux Etats-Unis.

Tout à fait, Volodymyr Zelensky a annoncé dimanche 22 septembre être arrivé aux Etats-Unis où il va rencontrer son homologue américain Joe Biden afin de lui présenter le détail de son « plan pour la victoire ». Il a souligné que « cet automne sera décisif pour la suite », la rencontre semble donc cruciale à ce stade du conflit. Le président ukrainien a ensuite déclaré que la guerre ne pouvait se terminer que par une paix juste grâce à des efforts internationaux. A ce propos, il a annoncé vouloir présenter les propositions ukrainiennes à tous les dirigeants des pays partenaires de l’Ukraine ainsi qu’au Congrès américain et aux deux candidats à la présidentielle américaine, à savoir l’ancien président républicain Donald Trump et la vice-présidente démocrate Kamala Harris.

Sait-on quelles pourraient être ces propositions portées par le président Zelensky ?

Victor : Leur contenu est bien évidemment tenu secret mais Volodymyr Zelensky a précisé que le texte consistait en quatre points concrets traitant de la situation actuelle, complété par un cinquième relatif à la situation post-conflit. Le plan évoquerait donc ainsi la situation géopolitique du pays, sa sécurité, son économie et enfin l’aide militaire, sans doute la préoccupation n°1 de Zelensky à l’heure actuelle. Le président ukrainien souhaite notamment que ses alliés occidentaux autorisent son armée à utiliser des missiles longue portée pour frapper le territoire russe plus en profondeur afin d’affaiblir davantage la machine de guerre russe. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni refuse néanmoins de donner leur feu vert pour le moment, mais peut-être que cela va changer avec la visite du président ukrainien.

Les Etats-Unis n’ont pas été les seuls à avoir rencontré Volodymyr Zelensky ces derniers jours, afin de discuter du soutien à l’Ukraine.

C’est exact Laurence. L’Union européenne s’est beaucoup investie ces derniers jours puisque celle-ci va accorder un prêt de 35 milliards d’euros à l’Ukraine. La nouvelle a été confirmée par Ursula von der Leyen lors d’un déplacement à Kiev le vendredi 20 septembre. La présidente de la Commission européenne a par ailleurs annoncé que ce nouveau prêt sera financé par les profits dégagés par les avoirs russes gelés en Europe. Il faut savoir que quelque 200 milliards d’euros d’avoirs russes ont été gelés en Europe depuis février 2022 et le début de l’invasion russe. Les pays du G7 s’étaient mis d’accord il y a quelques semaines sur la création d’un prêt global allant jusqu’à 50 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine grâce à ces avoirs. Les garanties demandées par Washington pour l’utilisation des avoirs gelés avaient ralenti la mise en œuvre de cette décision mais Ursula von der Leyen s’est néanmoins montrée confiante « sur la possibilité d’accorder ce prêt [massif] à l’Ukraine très rapidement ».

Un entretien réalisé par Laurence Aubron.