«
Quoi de neuf en Europe ? », c’est le nom que porte la chronique
hebdomadaire réalisée par l’association Perspective Europe. Les
étudiants du master Affaires Européennes de Sciences Po Bordeaux se
sont donnés pour mission de décoder pour vous, chers auditeur·rices,
l’actualité européenne. Alors quels ont été les moments forts
de la semaine qui vient de s’écouler ? On en discute tout de suite
avec Anaëlle Pestourie.
Alors Anaëlle, dites-moi : Quoi de neuf en Europe ?
Pour commencer, regardons l’actualité polonaise. Suite à l’arrestation de Mariusz Kamiński et Maciej Wąsik, le PiS, parti d’extrême droite a organisé une grande mobilisation contre le nouveau gouvernement.
Pouvez-vous nous rappeler le contexte de cette arrestation ?
Au moment de son accession au pouvoir, le président Duda (PiS) avait gracié les deux hommes politiques condamnés pour abus de pouvoir. Cependant, la validité de cette grâce a été contestée par de nombreux·euses expert·es. En effet, une grâce présidentielle ne peut avoir lieu qu’en dernier recours, ce qui n’était pas le cas ici. La procédure judiciaire avait donc repris après la défaite de l’extrême droite aux élections d’octobre. Mardi, les ex-ministres, ont finalement été appréhendés de manière spectaculaire au palais présidentiel où ils étaient protégés par Duda.
Une décision qui n’a donc pas plu aux membres du parti…
Exactement ! Des membres du PiS se sont rendu·es à la prison pour protester contre leur arrestation, les qualifiant de "prisonniers politiques", accompagné.e.s du chef du parti, Jarosław Kaczyński. Ces dernier·es ont appelé à une grande mobilisation anti-gouvernementale à Varsovie jeudi pour protester contre les politiques libérales du gouvernement de Donald Tusk, et la situation de Kamiński actuellement en grève de la faim pour dénoncer une « vengeance politique ». Il s’agit de plus grand rassemblement de contestation depuis les dernières élections.
Ce n’est pas le seul pays où l’extrême droite fait la une n’est-ce pas ?
Effectivement Laurence, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne est de nouveau au cœur d’une grande polémique après qu’il ait été révélé que certains membres du parti ont rencontré en secret des néonazis en novembre. Suite à ces révélations par un journal d’investigation, de nombreux·euses responsables politiques ont appelé à exclure le parti du parlement.
Est-ce réellement envisageable ?
Ce n’est pas la première fois que le parti suscite de telles interrogations. En 2022, un tribunal allemand avait placé l’AfD sous la surveillance des services secrets à cause de la menace pour la démocratie qu’il représente. Toutefois, l’interdiction du parti est une question bien plus complexe car celui-ci bénéficie d’un grand soutien partout dans le pays. Il s’agit du parti avec les meilleurs résultats dans les sondages dans toutes les régions et se trouve favori dans celles où les élections doivent avoir lieu cette année. Affaire à suivre donc…
Y a-t-il de meilleures nouvelles cette semaine en Europe ?
Oui, je vous rassure Sadiq Khan, le maire de Londres, s’est déclaré en faveur d’un rapprochement avec l’Union européenne. Il a affirmé que le Brexit était responsable de la crise économique et des difficultés financières des britanniques et qu’il ne fallait plus se cacher des conséquences du référendum de 2016.
Quelles ont été les réactions à ces propos ?
Et bien, il faut dire qu’il a surpris tout le monde avec ces propos qui dénonçent la politique du parti conservateur au pouvoir mais aussi en désaccord avec la ligne de son propre parti. Un discours auquel le Premier Ministre Rishi Sunak a immédiatement rétorqué que l’économie britannique avait bénéficié grandement du Brexit. Mais il reviendra au peuple britannique de trancher lors des élections législatives qui auront lieu dans quelques mois et lors desquelles Sadiq Khan sera candidat pour une troisième mandat. Pour l’instant, le parti travailliste est annoncé comme grand favori.
En parlant élections, les européennes arrivent à grand pas, des nouvelles de ce côté-là ?
Oui, le remaniement ministériel en France a soulevé de nombreuses questions chez nos voisins. Ils s'interrogent sur la tête de liste du parti Renaissance pour les élections européennes de juin. Cette préoccupation découle du fait que Stéphane Séjourné avait déjà représenté le parti lors des précédentes élections et a exprimé son souhait de réitérer cette responsabilité, ce qui ne sera pas possible maintenant qu’il est ministre.