« Quoi de neuf en Europe ? », c’est le nom que porte la chronique hebdomadaire réalisée par l’association Perspective Europe. Les étudiants du master Affaires Européennes de Sciences Po Bordeaux se sont donnés pour mission de décoder pour vous, chers auditeurs, l’actualité européenne. Alors quels ont été les moments forts de la semaine qui vient de s’écouler ? On en discute tout de suite avec Diego Senovilla Herrero. Bonjour et bienvenu !
Alors Diego, dites-moi : Quoi de neuf en Europe ?
La guerre sanglante qui a cours entre l’Israël et le Hamas continue d’occuper la diplomatie européenne. À ce sujet, le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sánchez envisage sérieusement la reconnaissance de la Palestine en tant qu' État.
Et quels arguments avance l’Espagne ?
Eh bien, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, affirmait jeudi dernier devant le Conseil de sécurité de l'ONU que la Palestine « ne peut être condamnée à rester des réfugiés ». En effet l’Espagne considère qu’il s’agit de la seule voie pour garantir la paix dans la région. Je cite même monsieur Albares, qui a dit que « la Palestine a droit à un avenir d'espoir, tout comme le peuple israélien a droit à un avenir de paix et de sécurité ».
Mais est-ce que le reste des États européens appuient cette initiative ?
Il existe encore de l’incertitude quant au soutien des autres pays de l’UE. Pedro Sánchez a pu promouvoir son initiative lors du sommet de l'UE-27, et actuellement neuf États reconnaissent l’État palestinien hormis l’Espagne : il s’agit de la Suède, la Roumanie, la Bulgarie, la République Tchèque, la Slovaquie, la Pologne, la Hongrie, Chypre et plus récemment Malte, tandis que les négociations avec le Luxembourg se poursuivent encore.
Le soutien de tous ces États sera-t-il suffisant ?
Probablement non. Non seulement il manquerait le soutien des principales puissances européennes, mais pour qu’un nouvel État puisse s’incorporer à l’ONU il a besoin du soutien du Conseil de Sécurité, et c’est au sein de ce dernier que les États-Unis pourraient opposer leur veto à la proposition, en raison de leur soutien à Israël. Un blocage qui est déjà arrivé en 2011 …
Qu’en est-il de l’appui aux autres États de la région en conflit ?
Et bien, justement vendredi dernier Emmanuel Macron visitait le premier ministre libanais Najib Mikati et s’engageait au nom de la France « à faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir la montée des violences entre le Liban et Israël » et « à continuer d’apporter aux forces armées libanaises le soutien qui leur est nécessaire ».
Et le reste des États européens, appuient-ils le Liban aussi ?
Effectivement Laurence. Les États membres de l’UE ont réaffirmé leur appui au Liban lors du Conseil européen extraordinaire déroulé mercredi 17 et jeudi 18 avril. Ils préparent notamment un paquet d’aide économique censé limiter le danger de potentielles vagues migratoires provenant du Liban, dans les cas où le conflit dans la région s’aggraverait. Le Liban, mais aussi Chypre, deviendraient alors les « premières victimes géographiques ».
Bon Diego, quelque chose pour finir avec force ?
Hélas non, on finira malheureusement par une mauvaise nouvelle. La Géorgie, qui avait reçu le statut de candidat à l’UE en décembre dernier, a voté mercredi un projet de loi visant les journalistes indépendants et la liberté d’expression, se rapprochant ainsi de la Russie. Le président du Conseil européen Charles Michel a été très clair à ce sujet : « ce projet de loi voté au Parlement ne rapproche pas la Géorgie de l'UE. C'est le contraire ». Nous verrons bien ce qui se passera finalement…
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.