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L'olympisme féminin passe le relai aux nouvelles générations

L'olympisme féminin passe le relai aux nouvelles générations

À moins de deux ans de Paris 2024, revisiter l’histoire de l’olympisme sert à comprendre l’évolution de la place des femmes dans la société. C’est le but du documentaire Les Incorrectes. Réalisé par Anne-Cécile Genre, il explique la vie d’une militante nantaise du sport pour toutes et tous : Alice Milliat. 

Dans les années 20, le Comité Olympique International refusait la pleine participation des femmes. Milliat l’a contesté en créant la Fédération sportive féminine internationale. Elle est parvenue à faire ouvrir les épreuves de gymnastique et d’athlétisme, aux Jeux d’Amsterdam en 1928. 

Un siècle après, son exemple est encore inspirant pour des athlètes comme la Française Rougui Sow, spécialiste du saut en longueur. 

C’est une femme exceptionnelle, un modèle pour les femmes, pour le sport et pour autre chose. Elle nous a appris que même si on nous dit qu'on ne peut pas faire une chose, on ne doit pas croiser les bras.

C’est un message que Sow a pu transmettre directement à 200 collégiens nantais. Elle les a rencontrés la semaine dernière après le visionnage des Incorrectes, dans un échange organisé par le Département. 

À 12 ans, les jeunes vivent déjà les rôles de genre dans le sport. 

Il y a des filles qui disent j’ai pas envie de faire du sport et des garçons qui disent que les filles ne servent à rien.

J’ai fait du foot, on m’a dit que c’est pour les garçons et je l'ai quitté.

D’après l'Eurobaromètre, 43 % d’hommes font du sport avec une certaine régularité contre 35 % des femmes en Europe. Dans le sport de haut niveau, les femmes sont de plus en plus présentes. L’attention des médias, sponsors et spectateurs monte. Mais comme le sait Rougui Sow, des stéréotypes restent à briser.

Les mentalités doivent changer et elles sont en train de changer. Les femmes ont plus de visibilité. Je pense que si l’État y met du sien, on arrivera a changer les choses. 

C’est dans cette direction que travaille la Fondation Alice Milliat. Son fondateur, Éric Florand, explique l’ampleur de sa mission.

On est une fondation européenne et une de nos principales sources de financement c’est les fonds européens, on gère 7 projets européens.

Ces projets européens incluent des formations contre le sexisme dans le sport, destinées spécialement aux jeunes. Pour ceux-là, Alice Milliat, comme Rougui Sow, restent des modèles, afin que le sport féminin fasse son saut de longueur définitif. 

Reportage réalisé par Joan Barceló.