Toutes les deux semaines sur euradio, retrouvez la chronique Fréquence Europe de Radio Judaïca et l’Europe Direct Strasbourg, présentée par Olivier Singer.
Dans moins 2 mois, le 9 juin prochain, les Français iront voter pour élire leurs représentants au Parlement européen. Mais Olivier, comment s’organise cette élection ?
Oui, dans moins 2 mois, auront lieu les élections européennes. Des élections qui se dérouleront plus précisément dans tous les pays de l’Union européenne du 6 au 9 juin et qui ont pour objet d’élire les 720 députés européens. Le mode de scrutin de ces élections est à la proportionnelle à un tour. Autrement dit, plus une liste obtient de voix, plus elle obtient de sièges, avec néanmoins en France un seuil de 5%, donc seules les listes qui dépassent ce seuil ouront des élus.
Qui peut voter aux élections européennes ? Pour voter, il faut être inscrit sur les listes électorales et être domicilié dans la commune où l’on souhaite voter. Selon, l’Insee, un Français sur six est mal inscrit sur les listes électorales, c’est-à-dire enregistré dans une autre commune que sa commune de résidence. Attention la date limite d’inscription sur les listes électorales est fixée au 3 mai en mairie. Mais cette inscription peut aussi s’effectuer sur le site Service-Public.fr en quelques clics. Contrairement à d’autres scrutins, les citoyens européens qui habitent dans un autre Etat membre (ex un Belge vivant à Strasbourg) peuvent également prendre part au vote en s’inscrivant également auprès de leur Mairie ou sur internet. En France, l’âge requis pour prendre part au vote est de 18 ans, mais ce n’est pas le cas partout, l’âge de vote chez nos voisins belges et allemands a été abaissé à 16 ans.
Et que font les députés européens une fois élus ?
Une fois élus, en tant que colégislateur les députés votent les lois européennes qu’on appelle aussi Règlements et Directives. Lorsqu’ils siègent à Strasbourg ou à Bruxelles, les députés ne se regroupent pas par nationalités mais par groupes politiques. L’une des particularités de ce parlement, c’est qu’en raison du mode de scrutin à la proportionnelle, aucun groupe politique ne dispose de la majorité à lui tout seul. Il est donc nécessaire pour adopter un texte de de rechercher des compromis afin d’éviter des blocages. Cette culture parlementaire du compromis n’est pas toujours bien comprise en France. Pour certains il est difficile d’accepter que des députés de bords politiques opposés puissent être d’accord et voter dans les mêmes termes un texte qui porte sur un sujet sur lequel en France ils s’affrontent.
Olivier, quelles sont les grandes décisions prises par le PE au cours des 5 dernières années ?
Dès le début de cette législature, le Parlement européen a décrété l’urgence climatique et s’est engagé avec l’adoption du Pacte Vert à devenir neutre en carbone d’ici 2050. Mais dès le printemps 2020, l’Europe et le monde affrontaient une pandémie qui a conduit à la fermeture des frontières, à la restriction des échanges et le repli sur soi. Malgré tout le Parlement européen a continué de fonctionner pendant toute la période du Covid 19. Les députés ont pu travailler et voter à distance. Ainsi, pour contrer rapidement les effets économiques de cette pandémie, ils ont adopté un système d’emprunt commun et un plan de relance européen massif de 750 milliards €. Le Parlement a également approuvé l’achat mutualisé des vaccins évitant la concurrence entre Etats et facilitant la négociation des prix avec les grands groupes pharmaceutiques. Mais à peine en avait-elle terminé avec cette crise que l’Europe en a affronté une autre avec le retour de la guerre en Europe et l’agression russe de l’Ukraine. Depuis, l'UE et le Parlement européen soutiennent l'Ukraine.
Quels autres votes qui vous ont marqué au cours de cette législature ?
Je dirais en premier lieu le vote pour la mise en place d’un chargeur unique de type USB-C pour les téléphone, les enceintes, et bien d’autres appareil électronique.
Le vote pour l’interdiction de la vente des voitures neuves à moteur thermique à partir de 2035 est aussi un vote qui marque cette législature.
Il y a aussi le DSA, ce texte qui doit permettre de lutter contre les discours de haine en ligne et sur les réseaux sociaux. Deux procédures ont déjà été engagées par la Commission européenne contre X anciennement twitter et Tiktok.
Je pense aussi au vote pour endiguer la déforestation mondiale, notamment en Amazonie et au Congo, pour cela les députés européens ont adopté un texte dénommé « zero déforestation » qui garantit que l’importation de certains produits soit sans lien avec la déforestation, cela concerne notamment l’huile de palme et le cacao. Alors ne nous nous trompons pas d’élections, tout ne se décide pas au niveau européen, mais sur certains sujets l’action de l’UE et de son parlement sont plus adaptées que celle d’un seul Etat. C’est aussi l’efficacité de l’action du Parlement européen qui se joue lors de ces élections.
