Chaque année, plus de 370 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde. Pourtant, seulement 10 % de ces déchets sont recyclés, selon l’OCDE. Face à cet enjeu colossal, une jeune entreprise bordelaise développe une alternative à certains plastiques fossiles respectueuse de l’environnement : Dionymer, spécialisée dans le développement de polymères biosourcés et biodégradables.
Fondée par trois chimistes – Thomas Hennebel, Antoine Brege et Guillaume Charbonnier –, la start-up a mis au point un procédé original : transformer des biodéchets en une poudre blanche, un polymère de la famille des PHA.
L’entreprise reçoit une soupe verdâtre de biodéchets, dont elle extrait le sucre. Celui-ci est ensuite transformé en polymères grâce à l’action de bactéries, tenues confidentielles par Dionymer. En moyenne, 30 tonnes de biodéchets sont nécessaires pour obtenir une tonne de ce matériau innovant.
Résultat : un polymère biodégradable, aux propriétés comparables à certains polymères pétro-sourcés, mais sans microplastiques. Dionymer cible notamment le secteur de la cosmétique, où la réglementation européenne pousse à bannir les microplastiques.
Le marché des plastiques biosourcés reste encore marginal – environ 1,5 % de la production mondiale et 3 % en Europe – mais il est en forte croissance. Selon l’European Bioplastics, il devrait tripler d’ici 2030. Un levier essentiel pour atteindre les objectifs du Pacte vert européen, qui prévoit la neutralité carbone d’ici 2050.
Un entretien mené par Cassandre Thomas, avec Thomas Hennebel, président et co-fondateur de Dionymer.