Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- Bombardements russes en Ukraine
- Remise en question par la Turquie de l'intégrité territoriale de la Grèce
- Pénurie de carburant en France
Commençons ce journal en revenant sur la situation tragique en Ukraine. Des bombardements russes d’une ampleur inégalés se sont abattus sur l’ensemble du territoire ukrainien. Sans nul doute une réponse à la destruction partielle du pont reliant la Russie à la péninsule ukrainienne de Crimée annexée en 2014. Ces bombardements ont touché les plus grandes villes du pays dont Kiev, Dnipro ou encore Zaporijia.
Oui, dans la nuit du 9 octobre au 10 octobre plus de 75 missiles ont été lancés sur le pays. Kiyv annonce que 41 d'entre eux auraient été interceptés par la défense anti-aérienne. Le gouvernement a annoncé un premier bilan humain faisant état d’une dizaine de morts et près de 70 blessé·es. Les infrastructures énergétiques ont également été ciblées, entraînant des coupures d’électricité en chaîne. Ces bombardements interviennent alors que l’armée de Moscou recule et l’explosion du pont de Crimée ce 9 octobre met le Kremlin dans une situation difficile.
Et ces bombardements indéterminés non pas manqué de faire réagir la communauté internationale.
Oui bien sûr ces attaques ciblant les populations civiles ont provoqué la sidération de la communauté internationale. L’Union européenne qui s'était déjà prononcée la semaine dernière pour la création d’un tribunal international ad hoc pour les crimes de l’armée russe en l’Ukraine, a estimé que ces attaques contre des civils s’apparentaient à des « crimes de guerre » dont les responsables devront « rendre des comptes ».
Dans la matinée Volodymyr Zelensky s’est entretenu avec Olaf Scholz et ont convenu d’une réunion d’urgence au G7.
Cette réunion du G7 répond aussi à la crainte de voir le Bélarus s’impliquer directement dans le conflit.
Oui, rappelons que le Bélarus est déjà impliquée dans le conflit. Il est le premier allié de la Russie et a, entre guillemets, prêté son territoire à l’armée russe pour son offensive sur l’Ukraine, sans participer directement au conflit.. Ce lundi 10 octobre, le président bélarusse a accusé l’Ukraine, la Pologne et la Lituanie de préparer une attaque contre son pays, ajoutant qu’en conséquence, Minsk et Moscou allaient déployer des troupes, sans préciser leur localisation. Une entrée du Bélarus dans le conflit ne ferait que poursuivre l’escalade de la violence.
Continuons ce journal en nous tournant du côté de la Méditerranée orientale, où la Turquie crée des tensions en remettant en question l’intégrité territoriale de la Grèce.
Oui, les tensions en Méditerranée orientale ont atteint de nouveaux sommets après la signature d’un « accord préliminaire » entre la Turquie et le gouvernement libyen de Tripoli qui autorise l’exploitation pétrolière et gazière dans une zone maritime contestée. L’accord remet ainsi en question la souveraineté de la Grèce sur ses eaux territoriales au sud de l’île de Crète et a déclenché de vives réactions. L’UE, Washington et Athènes ont tous condamné cet accord, estimant qu’il déstabilise la région, porte atteinte aux droits souverains d’États tiers et n’est pas conforme au droit de la mer.
Le contentieux sur la délimitation des zones économiques exclusives en Méditerranée orientale entre la Turquie et la Grèce dure depuis près de deux décennies.
Oui déjà en 1996, Athènes et Ankara, tous deux membres de l’OTAN, ont frôlé l’affrontement armé pour ces raisons.
La Turquie n’est pas signataire de la convention de Montego Bay, qui régit le droit international maritime et les territoires maritimes de chaque pays. En appliquant scrupuleusement la convention, la Mer Egée se transforme en bassin grec, ce que Ankara n’accepte pas.
Et comme toujours, c’est la découverte de ressources naturelles qui ranime les tensions.
Oui en 2019, la Turquie a découvert plusieurs réserves de gaz naturel dans la région. Le potentiel de la Méditerranée orientale serait équivalent à celui de la Norvège, l’un des plus grands producteurs de gaz. Face aux accords signés entre la Turquie et la Libye, la Grèce a signé des accords avec l’Egypte pour exploiter le gaz sur les zones revendiquées par la Turquie. De plus, Athènes est au cœur d’un immense projet de gazoduc incluant Israël et Chypre (Eastmed stream).
Terminons ce journal en évoquant un tout autre sujet. En France, une pénurie de carburant due à la grève des employé·es de TOTAL et d’ESSO vient perturber l’activité économique du pays.
Oui cela fait près de deux semaines que les employé·es des deux groupes sont en grève. Ce lundi, 50% des stations essences de la moitié nord de l’Hexagone étaient hors service. La dégradation de la situation a poussé le gouvernement à autoriser la circulation des camions-citernes dimanche pour approvisionner les stations-service et à mobiliser les stocks stratégiques.
Depuis Prague vendredi, le président Emmanuel Macron avait déjà appelé les groupes pétroliers et syndicats à la "responsabilité” et à ouvrir les négociations.
Des revendications syndicales qui tournent autour d’une hausse des salaires de 10%.
Oui, face au bénéfice record enregistré par TotalEnergies les employés réclament une hausse de salaire. Au premier semestre de 2022, le géant français a engrangé 10,6 milliards de dollars de bénéfice. Les dividendes versés aux actionnaires font également débat. Lors de la journée investisseur·es, le 28 septembre à New York, Pouyanné, le pdg de Total energie avait annoncé le versement anticipé en décembre d’un acompte sur dividende exceptionnel de 1 euro par action, mobilisant près de 3 milliards d’euros.
Le géant français est également le champion du rachat d’actions pour récompenser ses actionnaires.
Oui le rachat d’actions, permet aux actionnaires d’avoir un retour sur investissement, un peu comme les dividendes. Mais aussi en réduisant le nombre d'actions ponctuellement sur le marché, il réévalue à la hausse la valeur de celles qui restent. En 2022, 18,1 milliards d’euros ont été consacrés à cette opération, une année record pour le CAC 40. Cela profite aux PDG qui voient leurs rémunérations augmenter puisqu'ils sont intéressés à la valeur de l’entreprise. Ainsi la rémunération du PDG de Total a donc augmenté de 52 % sur un an, atteignant les 5,9 millions d’euros. Bien loin de la hausse de 10% demandée par les employé·es…