Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 17 Juin

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 17 Juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • 20 milliards d'euros levés pour financer la relance européenne
  • Lancement de la garantie européenne pour l'enfance
  • Paris : une lutte contre la désinformation renforcée

20 milliards d'euros levés pour financer la relance européenne

Commençons ce journal en revenant sur l’annonce par la Commission européenne de la levée de 20 milliards d'euros pour financer la relance européenne.  

Oui, mardi 15 juin la présidente de la Commission européenne a annoncé que l’UE a réussi, grâce à des émissions d’obligations, à emprunter 20 milliards d’euros sur les marchés financiers pour commencer à financer son plan NextGenerationEU et ses 750 milliards d’euros destiné à surmonter les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19. Ce plan financera notamment la rénovation thermique de bâtiments, des projets ferroviaires, ou encore des infrastructures de stockage de données. 

L’année dernière, en juillet 2020, les 27 Etats membres s’étaient accordés pour créer une dette commune européenne. Chaque Etat a ensuite ratifié cette décision, un processus qui s’est achevé fin mai, ce qui a permis à la Commission de déclencher cette levée de fonds.

Tout à fait ! L’UE continuera d’emprunter tout au long de l’année, mais elle sera en mesure de commencer les versements aux Etats membres dès le second semestre 2021.

En parallèle, la Commission doit analyser les plans nationaux de relance que les pays de l’UE ont commencé à déposer depuis avril, afin de pouvoir toucher ces fonds européens.

Oui et à ce propos, le mercredi 16 juin, la Commission a annoncé avoir adopté une évaluation positive d’un premier plan pour la reprise, c’est celui du Portugal. Dans son analyse, l’exécutif européen a par exemple salué favorablement  les 610 millions d'euros que le Portugal va consacrer à la rénovation des bâtiments afin d'améliorer leur performance énergétique. Le commissaire européen Valdis Dombrovskis a lui insisté sur les objectifs de ce plan qui vise à "numériser l'administration publique et mieux protéger les vastes forêts du pays”. Il reste maintenant au Conseil de l'UE à effectuer une dernière validation, pour que les fonds soient ensuite versés au Portugal.

Lancement de la garantie européenne pour l'enfance

Restons auprès du Conseil de l’UE, qui vient de lancer officiellement la garantie européenne pour l’enfance. Cette mesure vise à lutter contre la pauvreté infantile.

En effet, à partir d’une proposition officielle de la Commission lancée en mars dernier,  les États membres réunis au sein du Conseil de l’UE ont adopté, lundi 14 juin, une garantie européenne pour l’enfance. Ce texte contient de nombreux engagements et vise, je cite, à “identifier et lever les obstacles à la participation à l’éducation, garantir au moins un repas sain chaque jour d’école ; assurer l’accès au transport et au matériel éducatif”, ou encore “garantir l’accès aux soins”. Les 27 ont désormais neuf mois pour adopter des plans nationaux pour mettre en œuvre cette garantie.

Ana Mendes Godinho, la ministre portugaise du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale, a rappelé que l’UE “s’est fixé l’objectif ambitieux de réduire de cinq millions le nombre d’enfants menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale d’ici à 2030”.

Tout à fait et parmi les populations les plus concernées se trouvent les enfants sans abri, handicapés, migrants ou appartenant à une minorité raciale ou ethnique. Au total sont concernés au moins 18 millions d’enfants en Europe, soit environ 1 enfant sur 4. Comme on l’a dit ces enfants subissent des difficultés pour l’accès à l’éducation ou aux soins. Des difficultés qui se sont encore aggravées en raison de la crise sanitaire. 

Paris : une lutte contre la désinformation renforcée

Terminons cette édition en évoquant la lutte contre la désinformation. A l’approche de certaines élections notamment en France l’année prochaine, Paris cherche à renforcer son action dans ce domaine.

Oui, déjà lors de la dernière élection présidentielle française, des groupes associés à la Russie avaient été accusés d’un piratage massif du nouveau parti d’Emmanuel Macron. Une loi avait été adoptée en 2018, pour autoriser les juges à ordonner le retrait sous 48h d’un contenu en ligne signalé comme une “fake news”.

Désormais en prévision de l’élection présidentielle de 2022, la France a annoncé, début juin, qu’elle lancera en septembre une agence chargée de lutter contre la désinformation étrangère et les fake news, en identifiant les attaques provenant de l’étranger.

L’Allemagne connaîtra également des élections législatives en septembre, et cherche elle aussi à anticiper ce problème d’ingérence étrangère. 

Oui, selon un rapport du Service européen pour l’Action extérieure, “aucun autre État membre de l’UE n’est attaqué avec plus d’acharnement par la désinformation que l’Allemagne ». Dans ce rapport, plus de 700 cas de désinformation visant l’Allemagne ont été identifiés, contre 300 cas en France. Berlin a ainsi adopté une loi sur l’application des réseaux (NetzDG), qui tente de réprimer les discours de haine en ligne et les « fake news ». Depuis, les grandes plateformes en ligne sont également tenues de publier des rapports réguliers pour expliquer quels outils elles utilisent pour détecter et supprimer automatiquement ces contenus.

A l’échelle européenne, un service de lutte contre la désinformation existe déjà depuis 2015, c’est la task force East Stratcom. La Commission a proposé en plus, en décembre 2020, une nouvelle législation sur les services numériques.

Oui, cette loi appelée Digital Services Act vise, entre autres, à réglementer les plateformes en ligne pour pouvoir identifier les contenus illégaux et enfin les retirer. Mais cette loi suscite des débats importants, car il faut trouver un équilibre entre la lutte contre la désinformation et la protection des droits fondamentaux, comme la liberté d’expression.

Cette législation européenne n’entrera donc pas en vigueur avant les élections en Allemagne ou en France, et cette semaine, l’eurodéputé Sandro Gozi qui siège au sein de la commission spéciale du Parlement européen sur l’ingérence étrangère a déclaré “avoir des raisons d’être inquiet”.

Oui, le député européen a évoqué un autre rapport, publié cette fois par la Cour des comptes européenne le 4 juin dernier, qui pointait du doigt les 50 millions d’euros dépensés depuis 6 ans en Europe pour lutter contre la désinformation. Des dépenses jugées insuffisantes selon ce rapport. L’action de l’UE est aussi considérée comme « incomplète », notamment parce qu’elle se focalise principalement sur la désinformation provenant de Russie, mais en négligeant d’autres acteurs comme la Chine.

Romain L'Hostis - Thomas Kox

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