L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- L'offensive russe en Ukraine se poursuit
- Le dernier rapport du GIEC alarmant passé sous silence
- La politique agricole européenne prochainement confrontée à des difficultés d'approvisionnement ?
L'offensive russe en Ukraine se poursuit
Commençons cette nouvelle édition en nous intéressant à la guerre qui se poursuit actuellement en Ukraine. Le 24 février dernier, les troupes russes ont débuté l'invasion du territoire ukrainien. Les promesses russes d’épargner les civils n’ont pas tardé à voler en éclat. Pouvez-vous nous rappeler la situation sur le terrain ?
Aujourd’hui encore l’offensive russe se poursuit notamment sur les villes de Kiev, Kharkiv et Mykolaïv. Le président ukrainien a également mis en garde contre de prochains bombardements qui pourraient viser le port d'Odessa, Des villes qui se retrouvent assiégées, voire en grande partie détruites par l’armée russe, comme c’est le cas pour la ville de Marioupol, située au sud-est de l’Ukraine qui subit actuellement un “blocus humanitaire” selon son maire Vadim Boïtchenko. Piégés au sein d’abris de fortune, le sort de ses 450 000 habitants demeure encore incertain.
En arrière fond de ce conflit contre lequel les Américains mettaient en garde depuis des mois le nombre des réfugiés ukrainiens, ne cesse d’augmenter. Dimanche dernier, l’ONU faisait ainsi déjà état de 1,5 millions de personnes qui avaient quitté le pays. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter.
L’armée russe est d’ailleurs accusée de bombarder les civils, en utilisant notamment des bombes interdites par le droit international. Des faits qui relèveraient de crimes de guerre.
Effectivement, Thomas, si le Kremlin assure viser uniquement des cibles militaires, ces informations sont démenties par les autorités ukrainiennes et les civils sur place, qui accusent la Russie de bombarder sans distinction écoles et zones résidentielles. De plus, les forces russes sont également soupçonnées d’utiliser des armes interdites par le droit international, notamment des bombes à sous-munitions. Une catégorie d'armes très imprécise, qui touche à 97% les civils, selon l’ONG Handicap International. Dans ce contexte, le procureur de la Cour pénale internationale a annoncé, le 2 mars dernier, l’ouverture d’une enquête sur la situation en Ukraine.
De leur côté, les Etats-membres de l’UE ont adopté un certain nombre de nouvelles mesures en réponse à l’agression militaire russe en Ukraine.
Oui Thomas, le 2 mars dernier, l’Union européenne a adopté un nouvel ensemble de mesures à l’encontre de la Russie. Outre l'exclusion de sept banques russes du système SWIFT, et l’interdiction du survol de l’espace aérien de l’UE par les transporteurs russes, la Commission a également suspendu la diffusion dans l’UE des médias d’Etat Russia Today et Sputnik.
Une décision lourde de sens, alors que cette guerre se joue également par médias interposés et sur les réseaux sociaux.
Tout à fait Thomas ! Vendredi dernier, le parlement russe a voté plusieurs amendements introduisant amendes et peines de prison aux étrangers ayant diffusé des informations jugées mensongères par le Kremlin. Alors que le Kremlin cherche à étouffer toute voix dissonante à l’intérieur du pays, cette dernière décision de la Douma vise à censurer journalistes et activistes étrangers. Dimanche dernier, le journal Libération a annoncé suspendre temporairement son activité en Russie, à la suite de la décision du parlement russe
La guerre qui fait rage actuellement en Ukraine, se joue également sur fond de crise énergétique.
Oui Thomas ! Pour rappel, la Russie fournit environ 40% du gaz de l’Europe, et ce principalement par le biais de l’entreprise Gazprom. Un état de dépendance qui s’inscrit comme toile de fond de cette guerre. En Allemagne, par exemple, les importations russes représentent entre 60 et 65% du total du gaz consommé.
Le dernier rapport du GIEC alarmant passé sous silence
Dans un contexte dominé par la guerre, le GIEC, groupe d’experts internationaux mandatés par l’ONU, a publié son dernier rapport concernant les effets du réchauffement climatique sur notre planète.
Le 28 février dernier, le GIEC, a une nouvelle fois tiré la sonnette d’alarme au sujet des effets du réchauffement climatique. Dans son rapport, le GIEC constate que ces effets se sont généralisés et sont devenus en grande partie irréversibles. Selon les experts de l’ONU, la moitié de l’humanité vit désormais dans un contexte hautement vulnérable aux changements climatiques, et selon ces derniers il est désormais impossible de limiter le réchauffement climatique à seulement 1,5 degrés, comme le préconisent les accords de Paris.
Un rapport aux conclusions alarmantes, mais qui est largement passé sous silence auprès des autorités européennes.
En effet, publié peu de temps après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le rapport du GIEC a suscité peu de réactions de la part des gouvernements européens. Une occasion manquée pour certains, qui voient en cette guerre le moment pour l’Europe de construire une réelle autonomie énergétique.
La politique agricole européenne prochainement confrontée à des difficultés d'approvisionnement ?
Autre volet des conséquences de la guerre en Ukraine dans l’UE : la politique agricole européenne pourrait se retrouver confrontée à des difficultés d’approvisionnement. A ce sujet, une réunion extraordinaire des ministres de l’agriculture s’est tenue, mercredi dernier, en vidéoconférence. Quels sont les principaux risques pour l'agriculture européenne ?
Eh bien, selon les ministres de l’agriculture, il faut s’attendre à des conséquences très importantes pour le marché européen de l'agriculture et de l’agroalimentaire. Au premier rang desquelles, l’accès aux matières premières agricoles et aux intrants qui se trouve compliqué.
L’occasion pour les ministres des 27 d’aborder la question de la sécurité alimentaire de l’UE.
Tout à fait Thomas. Pour Julien Denormandie, ministre français de l’agriculture et de l’alimentation “Les événements terribles qui se déroulent en Ukraine soulignent tragiquement la nécessité de renforcer notre souveraineté alimentaire [...]”. A ce sujet, les ministres ont envisagé des mesures pour garantir et libérer des espaces de production à destination des Etats européens. Des questions qui seront à nouveau examinées lors de la prochaine session du Conseil "Agriculture et pêche" qui se tiendra le 21 mars prochain.
Juliane Barboni - Thomas Kox
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