Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 27 avril

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 27 avril

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • En Moldavie, la peur de la guerre dépasse les frontières de l'Ukraine
  • Taxation des crypto-monnaies dans l'UE
  • L'activiste et philanthrope Osman Kavala condamné à la prison à vie en Turquie

En Moldavie, la peur de la guerre dépasse les frontières de l'Ukraine

Commençons ce journal par un détour par la Moldavie. Depuis le début de la guerre en Ukraine il y a déjà plus de deux mois, le petit État coincé entre l’Ukraine et la Roumanie et peuplé de seulement 2 millions d'habitants craint pour sa sécurité. À l’est du pays, la Transnistrie, région séparatiste pro-russe de Moldavie, pourrait être entraînée dans la guerre en Ukraine, selon les mots de Moscou. 

en effet, ces dernières semaines les forces russes ont progressé pour couper l’accès de l’Ukraine à la mer. Une manœuvre interprétée par les experts militaires occidentaux comme une tentative de créer un couloir terrestre contrôlé par la Russie depuis le Donbass, en passant par la Crimée, jusqu’à la Transnistrie. Des objectifs confirmés la semaine dernière par le commandement du district militaire central de Russie, qui  a déclaré vouloir ouvrir une route vers la Transnistrie dans le cadre de la “deuxième phase” de son opération militaire en Ukraine. Pour rappel, la Transnistrie majoritairement russophone a fait sécession de la Moldavie au début des années 1990 et abrite une base de l’armée russe  qui compterait plus de 3000 hommes.

Dans ce contexte, une série d’explosions ciblant le ministère transnistrien de la sécurité ont eu lieu lundi dernier et inquiètent la communauté internationale. 

Oui, lundi 25 avril, plusieurs explosions ont frappé un bâtiment du ministère situé dans la région pro-russe de Transnistrie. Des responsables du ministère de l’Intérieur de la région séparatiste ont déclaré que le bâtiment avait été attaqué par des inconnus armés de lance-grenade. Mardi dernier, une deuxième série d’explosions a également touché les mâts de diffusion d’une  radio pro-russe de la région. 

Quelle a été la réaction des autorités moldaves ? 

Le gouvernement moldave s’est dit « préoccupé par l’incident », qui vise selon lui à créer des tensions dans une région qu’il ne contrôle pas. En réponse à ces actes,  la présidente moldave Maia Sandu a présidé mardi une réunion du Conseil suprême de sécurité du pays. 

Pour défendre son intégrité territoriale, la Moldavie place ses espoirs dans l’adhésion de l’UE, mais refuse encore d’envisager une candidature à l’OTAN.  

Effectivement, une semaine après le début des combats en Ukraine, la Moldavie a déposé sa candidature officielle pour intégrer l’Union européenne. Pourtant, contrairement à la Suède et la Finlande qui souhaitent lancer une  procédure d’adhésion à l’OTAN au mois de mai prochain, le gouvernement moldave a totalement exclu cette possibilité, en raison du principe de neutralité du pays, inscrit dans sa Constitution. 

Taxation des crypto-monnaies dans l'UE

Continuons cette édition en nous intéressant à la taxation des crypto-monnaies dans l’Union européenne. Dans un discours prononcé lundi à New York, un représentant de la Banque centrale européenne a largement critiqué le manque de transparence de la crypto finance et les risques qu’elle représente pour la stabilité financière des Etats membres. 

Oui, Fabio Panetta, un des six membres du directoire de la Banque centrale européenne, a profité de son intervention à l’université de Columbia à New York pour présenter plusieurs règlements et directives européennes actuellement en discussion concernant la cryptomonnaie au sein de l’UE. 

Quelles sont les critiques de la BCE à l’encontre de la cryptomonnaie. 

Fabio Panetta, compare l’activité autour de la crypto finance au far West du 19ème siècle, le qualifiant de “ruée vers l’or numérique échappant au contrôle de l’Etat”. Une étude récente du Conseil de stabilité financière, une organisation créée par le G20, a évalué les risques liés à la prolifération de crypto-actifs. Ce dernier a constaté que les marchés de crypto-monnaies évoluent "rapidement et pourraient atteindre un point où ils représentent une menace pour la stabilité financière mondiale." De plus, si les connexions entre les crypto-actifs et les marchés financiers traditionnels restent aujourd’hui limités, le Conseil note qu’elles se multiplient également. 

Autre inquiétude liée aux cryptomonnaies : leur impact négatif sur l’environnement. 

Oui Thomas, selon la BCE c’est une des principales raisons pour lesquelles les crypto actifs devraient être taxés. A la base du système des monnaies virtuelles se trouve leur extraction par ordinateurs. Les machines doivent exécuter un grand nombre de calculs et d’équations complexes afin de “miner” des crypto-monnaies et de valider les transactions. Un protocole qui consomme énormément d’énergie et représente un véritable danger pour l’environnement. En novembre dernier, la Suède avait d’ailleurs adressé une lettre ouverte à l’exécutif européen, insistant sur le très lourd impact du minage sur le pays et appelant l’UE à bannir l’extraction de telles monnaies.

L'activiste et philanthrope Osman Kavala condamné à la prison à vie en Turquie

Terminons ce journal par un détour en Turquie. Mardi dernier un tribunal turc a condamné l’activiste et philanthrope Osman Kavala à la prison  à vie. Une décision qui intervient alors que de nombreux pays et organisations de défense des droits humains ont dénoncé la détention abusive d’Osman Kavala et la nature politique de son procès. 

Oui, le philanthrope, fervent défenseur de l’Etat de droit, avait été arrêté dans le contexte des purges qui avaient suivi la tentative de coup d’Etat de 2016. Il avait également appelé au boycott du référendum organisé par le président Recep Erdogan en 2017, dans le but d’étendre ses prérogatives de chef d’Etat. Il devient par là même, un symbole de la dérive répressive du gouvernement de Recep Erdogan.

Une dérive qui met à mal ses relations avec les pays occidentaux et notamment l’Union européenne.

Oui car le gouvernement d’Ankara a amorcé depuis 2016 un virage régionaliste le conduisant à se détourner de ses partenaires occidentaux, et notamment européens. Pourtant, la Turquie est candidate à l’adhésion à l’UE depuis 1987. Aujourd’hui  néanmoins les négociations sont au point mort notamment du fait de l’escalade autoritaire de Recep Erdogan. Dans ce contexte, le cas d’Osman Kavala participe à la dégradation des relations entre Bruxelles et Ankara.

Juliane Barboni - Thomas Kox

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