Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 19 Janvier

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 19 Janvier

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen
  • Norvège : quel sort attend le pire terroriste de son histoire, Anders Breivik ?
  • Relations Bulgarie-Macédoine : Kiril Petkov en visite à Skopje

Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

Mardi 18 janvier une nouvelle présidente a été élue au Parlement européen. Il s’agit de la Maltaise Roberta Metsola. Pouvez-vous nous en parler un peu plus Romain ?

Oui, la conservatrice Roberta Metsola, la nouvelle présidente du Parlement européen, c’est vrai, vient de Malte, l’Etat-membre le moins peuplé de l’Union avec un demi-million d’habitants. Avant son élection, notons qu’elle était déjà présente au Parlement depuis 2013, d’abord en tant qu’eurodéputée au Parti populaire européen, puis également comme vice-présidente.

D’ailleurs en tant que vice-présidente, elle a déjà occupé de facto la présidence du Parlement.

Tout à fait ! Plus exactement elle a occupé une présidence par intérim, lorsque l’ancien président de l’institution David Sassoli, décédé le 11 janvier, était dans l’incapacité de travailler en raison de ses problèmes de santé au cours des derniers mois

Une expérience qui lui aura permis de se démarquer face aux autres candidats à l’élection.

En effet, quatre eurodéputés concouraient pour la présidence lors du scrutin de mardi. En plus de Roberta Metsola, on y retrouvait la suédoise Alice Bah Kuhnke, membre du parti des Verts, l’espagnole du parti de la Gauche Sira Rego et enfin le polonais Kosma Zlotowski du Groupe des conservateurs et réformistes européens. 

Le candidat polonais s’est d’ailleurs désisté juste avant le vote, les députés ont donc partagé leurs voix entre trois candidates. Quels ont été les résultats ? 

Eh bien Thomas, Roberta Metsola, comme nous le disions, est arrivée en tête notamment grâce au soutien de son parti le PPE mais aussi des centristes de Renew Europe et des sociaux-démocrates. Elle a obtenu la majorité absolue dès le premier tour avec 458 voix, tandis que la suédoise Alice Bah Kuhnke s’est placée en lointaine deuxième avec 101 voix, et enfin Sira Rego qui a rassemblé 57 votes. 

Son mandat de présidente du Parlement va durer 2 ans et demi. En quoi consistera son rôle ?

En tant que présidente du Parlement européen, elle sera chargée de représenter l’institution auprès des autres acteurs de l’UE et de la Communauté internationale. C’est aussi elle qui dirigera les sessions plénières. Elle en supervisera les travaux, l’agenda, et régulera les débats. 

Lors d’un discours mercredi, Roberta Metsola a déclaré vouloir “renforcer le Parlement européen” le rendre “plus moderne, et plus efficace”, alors que son mandat s’ouvre dans une période particulière.

En fonction des conclusions qui ressortiront de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, ce vaste exercice de consultation de tous les citoyens de l’UE, les eurodéputés espèrent s’en saisir pour réclamer plus d’efforts en politique environnementale, mais aussi une extension de leurs prérogatives. Enfin, les derniers mois de la présidence de Roberta Metsola seront consacrés à la préparation des élections européennes de 2024.

Norvège : quel sort attend le pire terroriste de son histoire, Anders Breivik ?

Dirigeons-nous à présent au Nord de l’Europe, en Norvège, où l’opinion publique est à nouveau focalisée sur le sort réservé au pire terroriste de son histoire : Anders Breivik.

En effet, on se souvient du terroriste norvégien d’extrème-droite Anders Behring Breivik qui avait tué 77 personnes en 2011, dont 69 jeunes sur l’île d’Utoya près d’Oslo. Il a été condamné, et est aujourd’hui en prison. Pourtant, cette semaine, l’extrémiste a demandé sa libération anticipée en raison je cite “d’un manque de perspectives dans les conditions de sa détention”. 

En Norvège personne ne semble vouloir ni même envisager sa libération. Mais qu’en est-il du droit norvégien ?

Il faut noter que le terroriste norvégien purge actuellement une peine de 21 ans de prison, la peine maximale en Norvège. S’il ne s’agit donc pas en théorie d’une peine de prison à vie, en réalité, la justice peut décider de le maintenir enfermé, s’il est prouvé qu’il représente encore un danger pour la population. C’est d’ailleurs la stratégie défendue par l’Etat norvégien.

En attendant, Anders Breivik a exercé son droit de réclamer une audience pour sa demande de libération anticipée. 

Cette comparution a débuté mardi 18 janvier et durera 4 jours. Mais dès son ouverture l’homme a commencé par effectuer un salut nazi. Son discours n’a pas non plus évolué : depuis 2011, il décrit ses crimes comme une lutte pour empêcher le gouvernement norvégien “d’islamiser” le pays. Il tentera malgré tout de négocier sa libération ou au moins une amélioration de ses conditions de détention.

En 2016, Anders Breivik avait déjà porté plainte contre l’Etat norvégien pour dénoncer ses conditions d’enfermement qui impliquaient son isolement quasi-complet. 

Il avait obtenu gain de cause en première instance, mais finalement une cour d’appel avait statué que ses conditions d’emprisonnement ne violent pas les droits humains. Un jugement confirmé par la Cour européenne des droits de l’homme.

Relations Bulgarie-Macédoine : Kiril Petkov en visite à Skopje

Terminons ce journal en Macédoine du Nord. Le 18 janvier, le nouveau premier ministre de la Bulgarie Kiril Petkov est en visite à Skopje la capitale macédonienne, pour tenter d’améliorer les relations compliquées entre les deux pays.

Oui des relations difficiles, surtout depuis que la Bulgarie a posé en 2020 son veto contre le début des négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Union européenne. Les deux pays voisins ont encore plusieurs contentieux non réglés, notamment des questions linguistiques et historiques, ce qui génère régulièrement des mouvements anti-bulgares en Macédoine.

Avec cette visite, est-ce que le nouveau gouvernement bulgare entend faire changer les choses ?

C’est toute la question. Du changement il y en a eu depuis le véto bulgare en 2020. Côté macédonien, un nouveau premier ministre vient d’être nommé : c’est le social-démocrate Dimitar Kovacevski. En Bulgarie, c’est le mouvement anti-corruption “Nous poursuivons le changement” qui a remporté les élections au mois de décembre. Kiril Petkov s’est même engagé à régler dans les six mois le blocage autour de l’intégration européenne de la Macédoine et des Balkans occidentaux. Toutefois, le premier ministre bulgare a donné le ton le 17 janvier avant de se rendre à Skopje : il ne vient pas “avec des nouveaux accords à signer”, mais seulement dans l’esprit de donner “un nouveau départ” aux relations entre les deux pays. 

Thomas Kox - Romain L'Hostis

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