Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Adhésion à l’UE : sommet tenu à Bruxelles
 - Espagne : Démission du président de Valence
 - La Poste : en Grèce et en France, un réseau en voie de disparition
 
On ouvre ce journal à Bruxelles, où se réunissent aujourd’hui les principaux dirigeants de l’UE pour discuter, avec les pays candidats, d’adhésion à l’Union européenne.
Oui, à commencer par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a confirmé sa participation hier. Pour rappel, il avait signé la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne le 28 février 2022, quatre jours après le début de l’offensive russe. Un processus qui promet cependant d’être particulièrement long.
Il n’est pas le seul dirigeant de pays qui frappent à la porte de l’UE à être attendu aujourd’hui.
Non, la liste d’invités pour cet événement organisé par Euronews comprend également les chefs d’Etat et premiers ministres de plusieurs pays de l’Est de l’Europe : la Moldavie, la Serbie, l’Albanie, le Monténégro et la Macédoine du Nord. Des personnalités qu’à déjà eu l’occasion de rencontrer la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’occasion de sa tournée des Balkans à la mi-octobre. Elle abordait alors au cas par cas les démarches d’adhésion, soulignant l’objectif d’une “Union plus forte” et d’une “garantie de sécurité pour tous”. Aujourd’hui, le président du Conseil européen, Antonio Costa, et la commissaire à l’élargissement Marta Kos représenteront l’Union.
A l’instar de l’Ukraine, ces pays candidats ont encore un long chemin à parcourir avant d’intégrer l’Union.
Oui, il faut noter que le processus d’adhésion est pratiquement au point mort depuis l’intégration de la Croatie en juillet 2013. Aujourd’hui, neuf pays attendent une réponse concernant leur candidature d’adhésion - certains depuis longtemps comme la Moldavie qui avait initié les démarches en 2004, ou le Monténégro et la Serbie en 2008.
Les étapes sont nombreuses et compliquées, mais les pays candidats persévèrent : un point sur lequel revient la Commission aujourd’hui en présentant une évaluation annuelle des efforts déployés par les pays candidats dans leur processus d’adhésion à l’UE.
Au-delà des étapes constitutionnelles, Baptiste, c’est l’opposition de certains pays membres qui bloque.
Oui, l’exemple le plus marquant étant celui de la Hongrie concernant l’adhésion de l’Ukraine. Le Premier ministre Viktor Orban menace d’utiliser son veto dans les prochaines négociations, justifiant sa position par le risque d’intégrer un pays en guerre à l’Union européenne.
Une position beaucoup plus modérée en ce qui concerne les Balkans occidentaux, dont l’adhésion est soutenue par Budapest.
On continue ce journal en Espagne, secouée hier par l’annonce de la démission du président de la région de Valence. Il faisait l’objet de sévères critiques pour sa gestion des inondations qui avaient ravagé le Sud-Est du pays il y a un peu plus d’un an, le 29 octobre 2024.
Oui, 237 personnes avaient alors perdu la vie suite aux inondations - une tragédie commémorée mercredi dernier par de nombreux rassemblements en Espagne, dans lesquels se faisaient entendre des appels à la démission de Carlos Mazon, président de la région de Valence. Au cœur de ces critiques : une alerte envoyée bien trop tard par les autorités régionales - plus de 12 heures après l’annonce de l’agence météorologique. Très peu d’explications ont été fournies par Carlos Mason concernant son absence le jour du drame.
Le principal intéressé a fini par abandonner son poste lundi, déclarant, je cite, “je n’en peux plus” lors d’une conférence de presse. Il n’a pas manqué de rejeter partiellement la faute sur le gouvernement de Pedro Sanchez en ajoutant qu'”aucune urgence nationale ne dépend d’une seule personne”.
En tant que président de région, la loi espagnole l'autorisait à refuser les interrogatoires du tribunal qui instruit l’affaire. Sa démission change la donne, et Carlos Mason devra rendre compte de sa gestion de la crise le jour des inondations.
Mais ce n’est pas tout, l’Espagne a aussi vu s’ouvrir hier le procès de son procureur général, Alvaro Garcia Ortiz, le plus haut responsable du ministère public du pays.
Oui, c’est une première dans l’histoire moderne espagnole - le procureur général de l’Etat est attendu devant le tribunal suprême du pays. Il est accusé d’avoir laissé fuiter des informations confidentielles dans la presse, dans le cadre d’une enquête visant le conjoint d’une figure majeure de l’opposition au gouvernement : la présidente de la région de Madrid, Isabel Diaz Ayuso.
C’est un rebondissement de plus dans une période marquée par de vives tensions au sommet de la classe politique espagnole et plusieurs affaires judiciaires. Le Premier ministre Pedro Sanchez fait déjà face, depuis plus d’un an, à une série d’affaires qui visent son entourage et il a d’ailleurs été entendu jeudi par une commission d’enquête du Sénat concernant une affaire de corruption de deux de ses anciens alliés au Parti socialiste.
On termine ce journal en s’intéressant à une disparition de plus en plus nette en Europe : celle des relais de poste et des boîtes aux lettres. En Grèce et en France notamment, les iconiques boîtes jaunes se font de plus en plus rares…
Oui, depuis le début de l’année, La Poste en supprime partout dans l’Hexagone. Le phénomène touche principalement les zones rurales, et concerne jusqu’à une boîte aux lettres sur quatre en Vendée. Le journal Médiapart a compilé les chiffres : sur les quelque 121 000 boîtes aux lettres comptabilisées au début de l’année, la Poste française en avait , début octobre, supprimé plus de 6 000, soit 25 par jour.
A l’origine de ces disparitions, un fait peu surprenant : le nombre de courriers papier a drastiquement diminué. Alors que 18 milliards de lettres étaient acheminées par La Poste française en 2008, le chiffre a chuté à 6 milliards de courriers par an.
Et à l’autre bout de l’Europe, en Grèce, la journée d’hier a été marquée par une annonce comparable de la poste hellénique, la Elta.
Oui, la compagnie postale a annoncé fermer 204 de ses bureaux, soit 45% du réseau du pays à compter de ce lundi. La raison avancée est celle de “rationaliser et de moderniser” l’infrastructure d’Elta, autant en ville que dans les zones rurales. Le volume de courrier dans le pays a chuté de 90% en dix ans, un déficit qui plombe l’entreprise.
Le journal Les Echos avance un point important concernant les conséquences d’une telle décision : la Poste grecque occupe dans beaucoup de régions du pays le dernier lien entre les habitants et l’Etat. Dans l’un des pays les plus âgés de l’Union européenne, 18% des habitants ne savent pas se servir d’un ordinateur ou d’internet selon Eurostat, or ce sont les derniers outils qui restent aux habitants après la fermeture de ces bureaux.
Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.