Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Vendredi 4 Juin

Aujourd'hui en Europe - Vendredi 4 Juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Un nouveau budget voté pour aider les pays candidats à l'adhésion de l'UE.
  • La banque européenne d'investissement demande à l'UE de se pencher sur l'IA.
  • Serbie : un système de surveillance suscite de nombreuses inquiétudes.
  • UE : la neutralité carbone à atteindre pour 2050.

Un nouveau budget voté pour aider les pays candidats à l'adhésion de l'UE.

Les institutions européennes se sont accordées mercredi sur un budget de plus de 14 milliards d'euros pour aider les pays candidats à l’adhésion à l’Union européenne sur la période 2021-2027.

Oui, cet “accord politique” doit encore être approuvé formellement par le Parlement européen et le Conseil de l’UE. L’Union devrait ainsi débloquer 14,16 milliards d’euros à répartir en fonction de priorités thématiques alors qu’auparavant des enveloppes étaient définies par pays.

Le commissaire chargé de la politique de voisinage et de l'élargissement, Olivér Várhelyi a salué favorablement ce nouveau fonctionnement qui “permet de récompenser les réformes et les progrès accomplis dans la réalisation des priorités clés".

Les bénéficiaires de ces fonds seront en premier lieu les pays des Balkans occidentaux, à savoir l'Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord, et la Serbie. 

Oui ces fonds aideront à stimuler la reprise des pays des Balkans après la crise liée à l’épidémie de Covid-19. Des Balkans qui  reprochent souvent à l’Union de les négliger et ne leur laisser que des perspectives d’adhésion très lointaines. Enfin, la Turquie, elle aussi candidate à l’adhésion même si le processus est gelé depuis longtemps, devrait également bénéficier de ce programme.

Une décision des institutions européennes qui peut sembler surprenante, au vu d’un récent texte adopté le 19 mai dernier à une très grande majorité par le Parlement européen, un texte très critique à l’endroit d’Ankara. 

En effet, par ce vote, les eurodéputés ont dénoncé “l’éloignement croissant” de la Turquie vis-à-vis des valeurs et des normes de l’UE. L’eurodéputé espagnol Nacho Sanchez Amor a d’ailleurs insisté, à l’occasion du débat sur ce texte, sur le fait que, selon lui, la Turquie “a abandonné depuis quelques années” “l’esprit de réformes démocratiques qu’elle doit assumer en tant que candidate”. Par conséquent, une majorité d’eurodéputés a demandé de suspendre les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.

Une position des institutions européennes plutôt ambigüe donc ?

Oui c’est le moins qu’on puisse dire, car ce vote du Parlement d’il y a deux semaines n’a pas empêché les eurodéputés de rappeler le “rôle important” que continue de jouer la Turquie dans le maintien sur son territoire de près de 4 millions de réfugiés syriens, et par cet accord sur les aides à l’adhésion, ils poursuivent ce soutien au programme d’accueil de réfugiés par la Turquie. 

La banque européenne d'investissement demande à l'UE de se pencher sur l'IA.

Intéressons-nous à un autre enjeu d’avenir pour l’UE : la Banque européenne d’investissement (BEI) a publié un nouveau rapport mardi 1er juin qui pointe du doigt le manque d’investissements de l’UE dans l’intelligence artificielle (IA).

Dans cette étude, la BEI s’interroge sur les freins aux investissements européens dans ce domaine, ce qui conduit l’Europe à accumuler un retard sur les États-Unis et la Chine, lesquels représentent à eux deux plus de 80% des 25 milliards d’euros investis chaque année dans le monde dans ces technologies. Parmi les recommandations énoncées, l’UE devrait donc investir chaque année 5 à 10 milliards d’euros supplémentaires pour rester compétitive.

Cette publication intervient alors que le 21 avril 2021, la Commission européenne a présenté sa nouvelle réglementation sur l’intelligence artificielle, qui vise à atteindre une “souveraineté numérique” et une place de leader mondial en la matière. 

Oui, cette réglementation de la Commission propose un cadre de normes de sécurité et de transparence, ainsi qu’un plan pour une meilleure coordination entre Etats pour créer l’IA “digne de confiance” selon les mots de la commissaire Margrethe Vestager. Dans cet objectif, l’UE envisage aujourd’hui d’investir 1 milliard d’euros supplémentaire par an dans le cadre de ses programmes Europe numérique et Horizon Europe.

Serbie : un système de surveillance suscite de nombreuses inquiétudes.

Toujours en lien avec les nouvelles technologies du numérique, les députés européens viennent d’alerter sur l'influence chinoise de plus en plus forte en Serbie, après l'annonce par Belgrade de la mise en place d'un vaste système de surveillance qui suscite de nombreuses inquiétudes.

Oui, le gouvernement serbe met actuellement en place un projet baptisé « Safe City » à Belgrade, géré par le groupe chinois Huawei. Un système qui implique l’installation de milliers de caméras de surveillance équipées de fonctions de reconnaissance faciale, à l’image de ce qui est pratiqué en Chine avec le système de crédit social. Une initiative qui a été très critiquée par Parlement européen ce mardi 1er juin, à travers la voix de l’eurodéputée française Gwendoline Delbos-Corfield. 

Selon les eurodéputés, les caméras ont été entièrement financées par la Chine, qui offre également ses propres experts pour gérer ce dispositif. 

Un dispositif d’ailleurs longtemps gardé confidentiel, et qui, toujours selon les députés, n’aurait d’autre finalité que celle de mieux contrôler la population. Gwendoline Delbos-Corfield a affirmé que ce projet s’inscrit dans le processus baptisé “la rencontre des esprits” et qui désigne le rapprochement géopolitique entre le régime d’Alexandre Vucic et la Chine. 

UE : la neutralité carbone à atteindre pour 2050.

Terminons ce journal par un nouveau rapport du Conseil scientifique des Académies des sciences européennes qui appelle l’Union européenne à redoubler d’efforts dans le secteur du logement, afin d’atteindre les objectifs du Green Deal pour 2050, à savoir la neutralité carbone.

Oui, ce Conseil formé par les Académies des sciences des États membres de l’Union européenne, a publié le 2 juin les résultats d’une étude sur la décarbonisation dans le secteur du bâtiment. Leurs conclusions sont sans appel : “Sur les 250 millions de bâtiments que compte l’Europe, 75 % doivent être rénovés d’ici à 2050 pour que l’UE puisse espérer atteindre ses objectifs climatiques”.

Aujourd’hui, l’immobilier et l’énergie utilisée pour le chauffage représentent 25 % des émissions de CO2 de l’UE, un chiffre que les Européens se sont engagés à réduire pour atteindre la neutralité climatique. 

Tout à fait Ulrich ! Pour respecter ses engagements d’ici à 2050, ce rythme de rénovations devrait être renforcé fortement, puisque selon le rapport, ce sont près de 90 000 logements qui devraient être rénovés chaque semaine. Enfin, les auteurs du rapport appellent les décideurs à mieux suivre les matériaux et composants utilisés pour les rénovations, ainsi que l’approvisionnement en énergies renouvelables. 

Romain L'Hostis- Ulrich Huygevelde

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© Photo de Gerd Altmann de Pixabay