L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Guerre en Ukraine : l'impact énorme sur les agriculteurs du pays
- Victoire historique du parti indépendantiste d'Irlande du nord
- La Banque centrale européenne sous le feu des critiques
Guerre en Ukraine : l'impact énorme sur les agriculteurs du pays
Commençons ce journal en faisant le point sur les répercussions de la guerre en Ukraine en Europe. Depuis le début de l’invasion par les forces armées russes, les importations de céréales en provenance de l’Ukraine restent bloquées dans le pays. Une situation qui inquiète l’ONU.
Oui, l’Ukraine, est surnommée le grenier à blé de l’Europe, et est l’un des principaux exportateurs de maïs, de blé et d’avoine vers l’Union européenne. Cependant la guerre a un impact énorme sur les agriculteurs du pays. Outre la destruction des terres agricoles, le blocage par la Russie des ports ukrainiens de la mer Noire signifie que les céréales ne peuvent être exportées hors du pays que par voie ferroviaire ou routière. Un responsable de l'alimentation de l'ONU a déclaré vendredi que près de 25 millions de tonnes de céréales étaient actuellement bloquées en Ukraine. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, ces blocages sont en partie responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires, qui ont atteint un niveau record en mars.
Un blocage aux conséquences “apocalyptiques” selon le PDG d’une société agricole ukrainienne.
Effectivement, les retombées de la guerre en Ukraine ne touchent pas uniquement les agriculteurs du pays, selon le dirigeant d’une entreprise agricole ukrainienne, qui met en garde les pays européens contre la hausse des prix des denrées alimentaires et de la faim dans le monde. "Si nous ne fournissons pas toute cette nourriture, l’UE aura quelques millions de réfugiés supplémentaires en provenance d'Afrique du Nord."
Les agriculteurs ukrainiens appellent à l’aide l’UE, afin de limiter la casse.
Oui, cause de la guerre et des blocages russes, les agriculteurs ukrainiens sont confrontés à un manque de carburant, d'engrais et d'équipement. Les agriculteurs appellent l'UE à aider à augmenter les exportations par la frontière terrestre de l'Ukraine, notamment via la Pologne et la Roumanie, d'où elles peuvent atteindre d'autres ports.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a d'ailleurs assuré l’Ukraine de son soutien.
Tout à fait ! La semaine dernière, le gouvernement allemand confirmé que des plans visant à permettre aux stocks de céréales bloqués, environ 20 millions de tonnes, de quitter le pays par voie ferroviaire étaient en cours d'élaboration. Le plan implique une coopération entre les chemins de fer ukrainiens et les opérateurs ferroviaires nationaux de Pologne, de République tchèque, de Slovaquie et de Roumanie afin de garantir un réseau de routes interconnectées à travers l'Europe.
Victoire historique du parti indépendantiste d'Irlande du nord
Tournons nous à présent vers l’Irlande du nord. Samedi dernier, les résultats définitifs des élections locales ont confirmé la victoire du Sinn Fein. Une victoire historique pour le parti indépendantiste d’Irlande du nord.
Depuis la partition des deux Irlandes suite à la guerre d’indépendance irlandaise en 1921, l’Irlande du Nord, majoritairement protestante et restée sous le giron de Londres, a toujours été dirigée par le parti unioniste, le DUP. Pour rappel, les unionistes sont viscéralement attachés à la place de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Au contraire, le parti Sinn Fein a été créé avec le souhait de réunir les deux Irlande, avec pour objectif : l'indépendance totale de l’île.
Avec le résultat de ces dernières élections, l’Irlande du Nord semble s’éloigner de plus en plus du reste de la Grande-Bretagne.
Effectivement, les élections de ce samedi entérinent encore davantage la rupture amorcée en 2016 avec le référendum du Brexit. Un référendum rejeté par 56% des électeurs nord-irlandais. Néanmoins, selon l’accord de paix du Vendredi Saint, conclu en 1997 et qui met fin à des décennies de violences intercommunautaires dans la région, le pouvoir en Irlande du Nord doit être partagé entre les deux partis.
Un prérequis qui coince.
Tout à fait, le DUP, le parti unioniste, jusqu’ici au pouvoir, a affirmé ne pas vouloir rejoindre l’exécutif auprès du Sinn Fein, tant que le protocole post-Brexit très controversé ne serait pas supprimé.
Pour rappel, l’objectif de ce protocole nord-irlandais est de garder ouverte la frontière entre les deux Irlande, même si cela signifie que l’Irlande du nord applique les règles de l’UE aux marchandises britanniques arrivant sur son sol. Un accord qui, s'il est dénoncé par le parti unioniste, est massivement soutenu par le parti indépendantiste Sinn Fein.
La Banque centrale européenne sous le feu des critiques
Terminons ce journal en nous dirigeant vers Francfort, siège de la Banque centrale européenne, sous le feu des critiques depuis quelques mois dans un contexte d’inflation qui touche l’ensemble des Etats membres.
En effet, depuis le mois d’octobre le taux d’inflation dans la zone euro atteint des records. Rien qu’en Allemagne, l’inflation est à son plus haut niveau depuis 1992, selon les chiffres de l’Office statistique fédéral allemand. Une situation qui inquiète économistes et politiques, alors que l’objectif initial de la BCE devait limiter l’ inflation à 2% par an.
Quels sont les risques d’une si forte inflation pour les ménages européens ?
Eh bien, concrètement l’inflation se traduit par la hausse du prix des biens de consommation. En Allemagne toujours, le prix des aliments a bondi de 4,5% par exemple. Une situation qui provoque l’érosion du pouvoir d’achat, et dont les premières victimes sont les ménages aux plus faibles revenus.
Cependant, la BCE reste prudente.
Effectivement, la Banque centrale européenne ne voit pas pour l’instant la nécessité de procéder à des hausses de taux immédiates comme le font d'autres banques centrales. Les membres de la BCE estiment que l'inflation de la zone euro est en passe de se stabiliser autour de 2 % à moyen terme. Bien qu’ils aient laissé entendre que des hausses de taux seraient possibles au mois de juillet.
Une posture qui agace certains observateurs.
En effet, beaucoup d’économistes dénoncent les politiques inflationnistes des banques centrales qui ont continué à stimuler les marchés financiers tout au long de la pandémie. Certains redoutent à présent un réveil brutal de ces marchés qui pourrait déboucher sur une crise économique de grande ampleur.
Juliane Barboni & Laura Léger
Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici