Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 27 Janvier

Aujourd'hui en Europe - Jeudi 27 Janvier

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • Les tensions entre Européens et Russes occupent les affaires du continent
  • En Italie, l'élection présidentielle a du mal à décider son vainqueur
  • La Serbie félicitée par l'UE, en attendant son adhésion

Les tensions entre Européens et Russes occupent les affaires du continent

Débutons cette édition en évoquant de nouveaux épisodes rythmant les tensions entre Européens et Russes. Mardi c’était au tour de la Lettonie de hausser le ton, après que Moscou ait refusé de laisser passer des responsables lettons pour observer son armement.

Oui, cette procédure est régulièrement prévue entre les membres de l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Or, mardi le ministère letton de la Défense a accusé Moscou d’avoir refusé ce contrôle de routine qui devait être effectué par des officiers lettons près de la frontière avec la Biélorussie. 

Officiellement, Moscou a annulé cette inspection en raison de la crise sanitaire due au Covid-19.

Ce genre d’annulations était fréquent au début de la pandémie, mais selon un porte-parole de l’OSCE, les Etats membres de l’OSCE ont repris progressivement leurs contrôles mutuels au fil de l’année 2021. La situation sanitaire ne serait donc qu’un “prétexte” selon les mots du ministre de la défense letton. La Russie aurait même, de son côté, publié, lundi 24 janvier, une fausse déclaration en ligne présentant l’arrivée des inspecteurs lettons.

Une désinformation et un manque de coopération que le ministre de la défense letton Artis Pabriks n’a pas manqué de dénoncer. Avec ironie il a souligné que la crise sanitaire “n’a pas pour autant empêché la Russie de mettre en place des manœuvres militaires massives”. 

Oui, on le rappelle, quelque 100 000 soldats russes sont actuellement rassemblés à la frontière avec l’Ukraine. Depuis cette semaine, un autre contingent de milliers de soldats russes a été également déployé en Biélorussie. Même chose en Mer Baltique, où est présente une flotte d’une vingtaine de navires militaires russes. Toutes ces troupes sont officiellement en “manoeuvres” ou effectuent des “exercices”, mais ces mouvements provoquent bien évidemment l’inquiétude des Occidentaux et au premier chef de leurs alliés ukrainiens et baltes. 

Les tensions entre Européens et Russes occupent de plus en plus de place dans les affaires du continent, et atteignent des secteurs qui étaient jusqu'à présent épargnés par ces affrontements géopolitiques. 

Oui, on peut ici évoquer le cas des pêcheurs irlandais qui ont annoncé cette semaine qu’ils allaient perturber des manœuvres d’une autre flotte militaire russe actuellement présente au large de l’Irlande. Les navires russes se situent dans les eaux internationales, mais leurs exercices auraient un impact négatif sur la vie marine et donc sur la pêche en Irlande. Le responsable du syndicat des pêcheurs de l’Irlande du Sud et de l’Ouest Patrick Murphy a donc appelé mardi les navires de pêche à occuper la zone et aller confronter pacifiquement les navires de combat russes.

En Italie, l'élection présidentielle a du mal à décider son vainqueur

Continuons ce journal en nous rendant en Italie, où une élection présidentielle a eu lieu cette semaine. Pour l’instant, trois tours de scrutin ont été effectués mais aucun vainqueur n’a été désigné. Pouvez-vous expliquer la situation ?

Oui, les représentants italiens doivent voter pour le successeur de l’actuel président de la république italienne Sergio Mattarella. Mais lors des deux premiers tours lundi et mardi dernier, plus de la moitié des 1000 représentants ont voté blanc, car leurs partis politiques respectifs n’étaient pas encore parvenu à s’accorder sur le candidat à soutenir. 

Sergio Mattarella termine son mandat le 2 février prochain, et bien qu’il soit populaire, il a fait savoir qu’il ne souhaitait pas en entamer un nouveau. L’ex-premier ministre Silvio Berlusconi était lui aussi candidat à la présidence, mais il s’est finalement désisté samedi dernier.

Par conséquent, mercredi, à la fin du troisième tour, aucun candidat n’avait obtenu le score nécessaire à une victoire. Pour le quatrième tour de jeudi 27 janvier, les règles vont donc changer : pour être élu, un candidat ne devra plus obtenir la majorité des deux tiers, mais seulement une majorité absolue.

Ce rôle de président est essentiellement protocolaire, mais alors pourquoi autant de débats autour de son élection ? 

Cette fois-ci, les enjeux sont de taille dans la mesure où Mario Draghi, l’actuel premier ministre, est un candidat sérieux pour ce poste. S’il est élu, il faudra donc désigner un autre chef de gouvernement pour le remplacer, une tâche autrement plus cruciale pour l’Italie, à l’heure où le parlement est encore très fragmenté dans un pays qui s’efforce de mettre en place son plan de relance européen de 200 milliards d’euros et avant cela de stabiliser son économie frappée de plein fouet par l’inflation.

La Serbie félicitée par l'UE, en attendant son adhésion

Terminons ce journal en nous arrêtant en Serbie. Mardi, le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a rencontré la première ministre serbe Ana Brnabic pour un Conseil UE-Serbie. Sur quoi leurs échanges ont-ils porté ?

L’UE a officiellement félicité la Serbie pour avoir organisé un référendum dimanche dernier sur l’indépendance de la justice. La Serbie a en effet consulté ses citoyens sur la question de modifier ou non la Constitution afin de donner davantage d’indépendance au pouvoir judiciaire. Les résultats sont allés dans le sens d’une telle réforme. 

Des réformes qui envoient un bon signal à Bruxelles alors que les négociations sont ouvertes pour une adhésion future de la Serbie à l’Union européenne.

En effet, la première ministre serbe a déclaré que "L'Etat de droit, les réformes de l'administration publique, les réformes économiques, l'agenda vert sont nos principales priorités, pour pouvoir intégrer l'Europe".

Toutefois, si la Serbie montre des efforts notables en matière de réformes, la position de Bruxelles ne change pas : il n’y aura pas d’adhésion tant que la question du Kosovo n’aura pas été résolue. 

"Le Kosovo et la Serbie doivent trouver un accord pour permettre au peuple serbe du Kosovo de voter comme d'habitude pour les élections serbes", a souligné Josep Borrell. C’est selon lui une condition indispensable à la stabilité de la région des Balkans. Mais le chemin est encore long. Dimanche lors du référendum, les serbes vivant au Kosovo espéraient pouvoir participer à la consultation, mais les autorités kosovares ont interdit l’ouverture des bureaux de vote.

Thomas Kox - Romain L'Hostis

Source: EC - Audiovisual Service

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Photo : Penn State University Libraries Architecture and Landscape Architecture Library