Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- L'annonce de livraison de chars lourds vers l’Ukraine
- les nouvelles ambitions énergétiques de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni
- les révélations de corruption à l’encontre de hauts fonctionnaires ukrainiens
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Débutons ce tour de l’actualité en nous penchant sur la tant attendue annonce de livraison de chars lourds vers l’Ukraine. Après des semaines d’hésitations, l’Allemagne et les États-Unis ont fini par franchir le pas en promettant à Kyiv de lui livrer des chars Leopard 2 et des chars Abrams.
Bonjour à tous, bonjour Raphaël, oui ce sont une dizaine de chars de combat occidentaux qui devront être expédiés vers l’Ukraine. L’objectif étant, dans un premier temps de permettre aux forces ukrainiennes de résister aux offensives russes et dans un second temps, de reprendre l’initiative d’ici quelques mois quand les conditions climatiques permettront de nouvelles manœuvres mécanisées sur le terrain.
Berlin et Washington, par cette annonce, devraient entraîner un mouvement assez large, d’autres pays ayant également annoncé leur intention d’aider Kyiv par des livraisons de chars.
Oui selon le Wall Street Journal, le président des Etats-Unis, Joe Biden, aurait pris cette décision après s’être entretenu avec le chancelier allemand, Olaf Scholz. Une trentaine de chars Abrams de modèle M1 devraient être fournis par l’intermédiaire d’un programme spécifique d’assistance sécuritaire à l’Ukraine. Pour sa part, Berlin ne compte livrer qu’une part restreinte de chars Leopard 2 mais autorisera d’autres pays détenteurs de ce blindés à en fournir. La Pologne s’est en effet montrée favorable à envoyer une partie de ses chars Leopard mais ne peut le faire qu’avec l’accord du fabricant, qui a, par contrat, un droit de regard sur la réexportation de ces équipements.
D’autres pays comptent également envoyer des Léopard allemands aux forces ukrainiennes.
En effet, l’Ukraine estime qu’environ 300 chars seront nécessaires pour repousser les Russes. Face à ce constat, le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a annoncé qu’il souhaitait acquérir les 18 Léopards actuellement détenus en leasing par son armée pour ensuite les livrer à Kyiv. La Norvège et la Finlande se déclarent également prêtes à céder certains de leurs Leopard.
Continuons ce journal en évoquant les nouvelles ambitions énergétiques de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni. La présidente du conseil compte faire de son pays un “hub énergétique” entre l’Europe et l’Afrique.
Oui et c'est dans ce cadre que Giorgia Meloni et plusieurs de ses ministres se sont rendus en Algérie pour une visite officielle, avec au programme des réunions avec les responsables politiques du pays. C’est dans un contexte de hausse des prix du gaz dû aux réductions de l’approvisionnement en gaz russe que le prédécesseur de la présidente, Mario Draghi, a conclu en juillet plusieurs accords avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Les accords signés à Alger par ENI, le géant des hydrocarbures italien, portent sur l’expansion des capacités d’exportation de l’Algérie vers l’Europe.
Effectivement, et ces accords pourraient comprendre également la construction ou le développement de gazoducs actuellement en projet. L’ancien gouvernement de Mario Draghi, de concert avec ENI, avait déjà conclu avec l’Algérie un accord visant à augmenter la livraison de gaz algérien à Rome. Les exportations algériennes en direction de l’Italie ont donc connu une croissance de 12%, atteignant les 23,7 milliards de mètres cubes en 2022. L’Algérie est donc devenue le premier fournisseur de gaz à l’Italie. En contrepartie, les investissements italiens sont censés accroître les capacités de production et de livraison de gaz algérien afin de le substituer au gaz russe.
Le but de Giorgia Meloni et d' ENI est de dynamiser cet axe Sud-Nord.
Absolument Raphaël, c’est dans le cadre de cette stratégie que le groupe ENI, détenu en partie par l’Etat italien, a également signé à la même période un contrat d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) avec l’Egypte et un autre accord avec la République du Congo pour y développer la production de GNL. Ces contrats prennent place alors que l’Italie connaît une baisse des importations russes en gaz, passant de 29 milliards à 11,2 milliards de mètres cubes.
Terminons ce journal en évoquant les révélations de corruption à l’encontre de hauts fonctionnaires ukrainiens. Ces responsables politiques auraient perçu des pots-de-vin lors de signatures de gros contrats. Des révélations qui font tâche alors que le pays est en pleine guerre.
Oui ce mardi 24 janvier, soit onze mois jour pour jour après le début de la guerre, cinq gouverneurs régionaux et quatre vice-ministres ont été démis de leurs fonctions après avoir été accusés de corruption par la presse. La corruption n’est pas un fait nouveau en Ukraine. Avant la guerre, le pays était classé à la 122ème place sur 180 sur l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International en 2021. C’est d’ailleurs un point sur lequel l’UE a lourdement insisté en proposant des mesures anticorruption en vue de l’accès au statut de candidat à l’adhésion à l’UE. Il s’agit de la première affaire majeure de corruption depuis l’offensive russe lancée le 24 février 2022.
Ces hauts fonctionnaires sont accusés d’avoir reçu des pots de vins en lien avec les contrats d'approvisionnements de l’armée.
En effet, le premier scandale a éclaté le 21 janvier suite à l’enquête d’un hebdomadaire ukrainien qui révélait la surfacturation massive de produits alimentaires destinés à l’armée à travers une société-écran. Selon l’enquête, le montant de cette fraude serait évalué à un peu plus de 303 millions d’euros. Le lendemain le vice -président des infrastructures, Vassyl Lozinsky était pris en flagrant délit par la police anticorruption alors qu’il empochait un pot-de-vin de 400 000 dollars. En ce début de semaine, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a annoncé des changements immédiats à ces hauts postes.
Des annonces génantes pour Volodymyr Zelensky qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille.
Oui avant l’invasion russe, le président ukrainien avait justement mis un point d’honneur à lutter contre la corruption, voulant incarner la rupture générationnelle avec l’élite politique au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1991. Tout indique qu’il reste du travail.
Merci Laura et merci à tou·tes pour votre attention.