Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 18 juin 2024

© Rawpixels Aujourd'hui en Europe - 18 juin 2024
© Rawpixels

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde. 

Au programme : 

  • Tensions sino-européennes commerciales croissantes.
  • L’UE adopte un plan "historique” sur la restauration de la nature.
  • Ultimatum du vainqueur des élections législatives bulgares, Boïko Borissov. 

Ouvrons ce journal en évoquant des tensions sino-européennes commerciales croissantes.

La Chine contre-attaque. Lundi 17 juin, le géant asiatique a annoncé avoir lancé une enquête antidumping sur les importations de porc et de produits de base en provenance de l’Union européenne.Une annonce prise en rétorsion aux mesures européennes adoptées la semaine dernière contre Pékin concernant les véhicules électriques qui entrent sur le marché de l’UE.

Pékin n’avait alors pas manqué de dénoncer immédiatement « un comportement purement protectionniste » des Européens.

Et ce “comportement”, la Chine le dénonce depuis le mois de septembre 2023 et l’ouverture d’une enquête antisubvention de la part de l’UE à l’encontre de Pékin. Les Européens - de leur côté - dénoncent une concurrence déloyale de la Chine, que Bruxelles accuse d’inonder leur marché - notamment grâce à un paquet de subventions - des technologies vertes chinoises et plus particulièrement des voitures électriques. Au bout de neuf mois d’enquête, les 27 ont finalement décidé de renforcer leur pression sur Pékin :  l’UE a finalement déclaré - la semaine dernière - qu’elle imposerait des droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois à partir du mois prochain.

À noter que la surcapacité industrielle chinoise a été évoquée lors du sommet du G7 qui a eu lieu dans le sud de l’Italie, les 13 et 15 juin.

Effectivement, les dirigeants du Groupe des sept pays les plus industrialisés ont abordé la nécessité de protéger leurs industries nationales contre la mainmise chinoise - qui déséquilibre le commerce mondial.Bien qu’elle ne représente que 17 % du PIB mondial, la Chine génère un tiers de la production manufacturière mondiale, soit plus que l’ensemble des pays du G7.

Poursuivons ce journal avec cet ultime feu vert des pays de l’UE à un plan - qualifié  d' "historique” par l’ONG environnementale WWF - sur la restauration de la nature.

Une majorité qualifiée a finalement été obtenue pour entériner ce texte. Soutenu par 20 États sur 27 lors d'une réunion des ministres de l'Environnement à Luxembourg - lundi 17 juin-  ce texte avait déjà été - on le rappelle - validé par les eurodéputés en février dernier. Projet phare du Pacte vert européen dans son volet biodiversité, cette législation prévoit d’ici 2030 de restaurer dans l’UE, au moins 20% des écosystèmes - maritimes et terrestres - dégradés. À long terme, le texte entend restaurer 90% des écosystèmes qui en ont besoin d’ici 2050. Prochaine étape : les États membres doivent présenter leurs plans nationaux pour la mise en place de ces engagements.

Néanmoins, la route fut longue pour réussir à faire adopter cette loi.

Ce vote met en effet fin à deux années de rude controverse politique et à une longue campagne de protestation du PPE - le parti populaire européen issu de la droite et par ailleurs le premier groupe politique au sein de l'hémicycle - qui s’opposait fermement à ce projet de loi. Les eurodéputés du PPE s'alarmaient notamment de nouvelles charges pour les agriculteurs dont la colère a grondé dans toute l’Europe. 15 pays ont donc finalement voté en faveur de l’application du texte. La Suède, les Pays-Bas et l'Italie se sont quant à eux positionnés contre ce texte, tandis que 4 pays, dont la Hongrie et la Belgique, se sont abstenus.

Et tous les regards étaient tournés vers Vienne, où la ministre de l’Environnement  a décidé, contre l’avis de son premier ministre, de voter pour l’adoption de la loi, provoquant d’importants remous au sein de la coalition.`

Oui et tous les regards étaient plus particulièrement tournés vers la ministre autrichienne de l’Environnement, Leonore Gewessler. Alors que l’Autriche avait prévu de s’abstenir, coup de théâtre, la ministre s'est positionnée en faveur du texte, permettant d’obtenir la majorité. Une décision en opposition à la ligne du chancelier autrichien, Karl Nehammer issu des rangs chrétiens-démocrates. Le chef du gouvernement autrichien a par ailleurs annoncé qu’un recours en annulation serait déposé devant la Cour de justice de l’Union européenne et qu’une plainte pour « abus de pouvoir » contre la ministre elle-même serait également déposée en Autriche.

Concluons ce tour de l’actualité européenne en évoquant cet ultimatum de l’ actuel leader du parti de centre droit GERB et vainqueur des élections législatives - Boïko Borissov - à ses futurs partenaires.

Le but ? Former une coalition au pouvoir et élire un nouveau gouvernement. L’ancien Premier ministre bulgare et son parti conservateur - le GERB -  ont remporté les élections avec 24,7 % des voix le week-end dernier. Il peine cependant à trouver d’autres partis prêts à une coalition.L’homme - très controversé - a donc menacé d’organiser de nouvelles élections. Engluée dans une grave crise politique depuis plusieurs années, la Bulgarie devrait alors organiser les septièmes élections générales en l’espace de trois ans.

Et si Boïko Borissov ne parvient pas à former un gouvernement, le président pro-russe Rumen Radev pourrait renouveler son mandat à la tête du pays.

En théorie président sortant, l’autoritaire Rumen Radev pourrait à nouveau participer aux élections et obtenir - aisément - une majorité au parlement s’il décide de se lancer à nouveau dans la course.Pour rappel, si Rumen Radev soutient l'adhésion de la Bulgarie à l’UE et à l’OTAN, il s’oppose  fermement à l’aide militaire à l’Ukraine.

Un journal réalisé par Thomas Kox et Alizée Lambin