Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme du jour :
- Nouveau classement de la liberté de la presse
- Plan de 500 millions d'euros de la Commission pour “passer dans une économie de guerre”
- Septième rapport mondial sur les crises alimentaires
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Mélanie ! Commençons ce tour d'actualité en évoquant l’une des dernières initiatives annoncées par la Commission européenne. L’exécutif européen proposait la semaine dernière un nouveau plan de 500 millions d’euros pour soutenir l’industrie européenne de l’armement.
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura ! Oui, cette nouvelle proposition de la Commission, l’ASAP, ou Acte de soutien à la production de munitions, vise à relancer l’industrie européenne de l’armement qui était jusqu'à aujourd'hui adapté à un temps de paix.
Plus d’un an après le début de la guerre en Ukraine, la Commission veut augmenter les capacités de ces industries et mettre en place une économie de guerre, pour faire face aux situations d’urgence. Un pas de plus vers une Union européenne de la défense plus intégrée.
Ce plan vise notamment à répondre aux besoins urgents de l’Ukraine qui réclame des munitions face à la Russie.
Oui, l’Ukraine a urgemment besoin de munitions notamment pour mener la contre-offensive annoncée. L’Union européenne peine à en fournir, faisant jusqu’à maintenant face à des difficultés d’approvisionnement, du fait des sous-capacités européennes de production. Un décalage entre demande et production qui engendre aussi une inflation des prix.
Le plan de la Commission vise donc à augmenter sur le long terme les capacités de production des industries européennes de défense pour remédier à cette crise, tout en permettant aux États membres de reconstituer leurs stocks nationaux. Il devrait aussi faciliter par la même occasion la circulation de ces stocks entre les 27.
Hasard du calendrier, cette nouvelle intervient en même temps que les accusations de la Russie à l’encontre de l’Ukraine sur une présumée attaque par drone du Kremlin.
Et comment la Commission compte-t-elle atteindre ces objectifs ?
La proposition consiste d’abord en un soutien financier pour améliorer et solidifier le système de production actuel de munitions et d’obus.
Un deuxième axe vise à la mise en place d’un système de surveillance et d’anticipation des freins qui pourraient enrayer les chaînes d’approvisionnement.
Enfin, la Commission souhaite développer un cadre réglementaire temporaire pour faire face à cette crise d'approvisionnement.
L’institution espère que ces mesures verront le jour le plus tôt possible.
Continuons ce journal en revenant sur la publication la semaine dernière du vingt et unième classement mondial de la liberté de la presse. Ce nouveau classement témoigne à nouveau d’une situation très difficile à l’échelle mondiale.
Oui en effet, et la situation reste préoccupante pour la liberté de la presse dans le monde : selon Reporter sans frontières, les conditions d’exercice du journalisme sont mauvaises dans 70% des 180 pays évalués.
Au-delà de ces statistiques, le classement 2023 montre surtout une grande instabilité dans la situation des différents pays : l’ONG souligne un certain nombre de “changements inédits”, comme la remontée de 18 places par le Brésil dû au départ de l’ex président Jair Bolsonaro et son remplacement par l’actuel président Lula.
Reporter sans frontière pointe en particulier du doigt l’impact de la désinformation.
Oui, RSF met notamment en cause ce qu’il qualifie de “l’industrie du simulacre”, qui regroupe toutes les techniques de désinformation, et notamment l’implication des acteurs politiques dans ces campagnes de désinformation et de propagande.
L’ONG fait également référence aux intelligences artificielles, qui sont déjà la source de nombreux débats. Leur capacité à créer des images factices et à fournir des informations peu fiables, combinée à la puissance de diffusion des réseaux sociaux, inquiète
Note plus positive dans ce sombre tableau, l’Europe occidentale reste la région du monde avec les meilleures conditions pour exercer le métier de journaliste.
Absolument, mais au sein même de l’Union, les conditions sont variables. La Grèce reste le dernier pays européen du classement pour la 2ème année consécutive en se plaçant à la 107ème position, et des pays comme l’Allemagne, qui perd 5 places, régressent.
De l’autre côté du spectre, la Norvège conserve la première place du classement pour la 7ème année consécutive.
D’autres pays européens ont vu leur situation s’améliorer, suite à la guerre en Ukraine.
C’est notamment le cas de la Pologne, qui selon RSF aurait été incitée à améliorer sa situation en matière d’indépendance des médias et de lutte contre propagande russe suite à l’agression de l’Ukraine par la Russie.
Mais à l’inverse, à l’échelle mondiale, la guerre a aussi mené à une régression de certaines situations, évidemment en Russie mais aussi en Biélorussie.
Et ce ne sont pas les seuls pays dans cette situation : la Turquie aussi dégringole.
En effet, la situation en Turquie passe de problématique à très grave alors que le pays prépare les élections présidentielles du 14 mai à venir. Le pays occupe désormais la 165ème place sur les 180 du classement.
L’objectif d’Erdogan est d’empêcher les journalistes de nuire à son image alors que le pays fait face à un déclin économique et démocratique. Dans cet objectif, le régime turc n’hésite pas à recourir à la censure et à multiplier les poursuites judiciaires.
Terminons ce journal en évoquant le septième rapport mondial sur les crises alimentaires, rendu par plusieurs agences des Nations Unies la semaine dernière.
Oui, et ce rapport est alarmant : on y apprend qu’en 2022, 258 millions de personnes dans 58 pays ou territoires ont eu besoin d’une aide alimentaire d’urgence, contre 193 millions en 2021.
Même en comptant l’influence des 5 nouveaux pays comptabilisés, les chiffres témoignent d’une importante dégradation de la situation.
Et les causes de cette hausse sont multiples.
Absolument : le rapport évoque en premier lieu les chocs économiques, puis les conflits et l’insécurité. Les dérèglements climatiques constituent quant à eux la troisième cause de ces crises alimentaires majeures.
Le rapport confirme aussi l’impact de la guerre en Ukraine sur l’insécurité alimentaire, en entraînant une hausse des prix du carburant ou encore des produits alimentaires essentiels tels que le blé, le maïs et l’huile de tournesol.
Le rapport évoque aussi la nécessité d’une mobilisation résolue sur ce thème de la part de la communauté internationale.
Oui, le rapport plaide notamment pour un changement de paradigme, centré sur une meilleure anticipation et une meilleure action en amont des crises. Il appelle aussi à agir sur leurs causes profondes pour une meilleure efficacité, et à une augmentation des fonds dédiés à la lutte contre ces fléaux.
Merci Mélanie et merci à tous pour votre attention !